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Frappe israélienne dans le Sud-Liban.
Au 276e jour du conflit, les affrontements ne cessent pas entre les deux ennemis frontaliers. Ce 8 juillet, l'armée israélienne a frappé plusieurs positions au Sud-Liban, tuant un nouveau combat du Hezbollah et ciblant des zones agricoles.
Dans la nuit du 7 au 8 juillet, un drone israélien a tiré deux missiles sur une moto qui circulait à Qlailé, dans le caza de Tyr. Deux personnes ont été hospitalisées après cette frappe, l'une d'entre elles, un membre du Hezbollah, ayant succombé à ses blessures quelques heures après. En effet, le site du parti chiite Al-Manar a annoncé la mort d'un milicien, Moustapha Salmane.
Selon le décompte de L'Orient-Le Jour, 367 membres de l'organisation chiite ont été tués en Syrie et au Liban depuis le 7 octobre dernier.
De surcroît, selon des informations du quotidien libanais, un raid israélien a également ciblé un élevage ovin à Jabal Toura, à quelques kilomètres au sud de Jezzine... tuant près de 700 chèvres. Le ministre libanais de l'Agriculture a d'ailleurs condamné cette attaque. «Il s'agit d'une atteinte flagrante au droit international et à la souveraineté libanaise», a ajouté le ministère dans un communiqué.
Le Hezbollah cible un site de reconnaissance de l'armée israélienne à 2 230 mètres d'altitude
Les attaques israéliennes interviennent peu après une opération du Hezbollah, le 7 juillet. Le parti chiite a annoncé avoir lancé une «attaque aérienne au moyen d'escadrons consécutifs de drones explosifs contre le centre de reconnaissance électronique et technique à longue portée» du mont Hermon, dans le Golan syrien occupé. Le parti dit avoir «touché des coupoles» de ce centre ainsi que du matériel d'espionnage, qui ont été détruits. Cette frappe a été menée en riposte à l'assassinat d'un de ses membres à Chaat, près de Baalbeck dans la soirée du 6 juillet.
Concernant cette opération, le Hezbollah a également précisé qu'il s'agissait de la «cible la plus haute visée» depuis le 8 octobre, à 2 230 mètres d'altitude. Selon le parti, ce centre sert à «surveiller l'est, de la Syrie à l'Irak, la Jordanie, jusqu'à la frontière iranienne». Ce site abrite «du matériel électronique, d'espionnage et de renseignement, ainsi que des systèmes techniques parmi les plus avancés».
Hasard ou non du calendrier, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant s'est rendu au mont Hermont le même jour, s'adressant aux soldats du 53e bataillon blindé. «Votre objectif est d'augmenter votre préparation tout en diminuant quotidiennement les capacités de l'ennemi», a-t-il déclaré, selon un article d'I24 le 7 juillet.
Le 6 juillet, l'armée israélienne avait annoncé sur la plateforme X (ex-Twitter) l'élimination de «Meitham Mustafa Altaar, un opérateur clé de l'unité de défense aérienne du Hezbollah». Selon Tsahal, l'homme «a dirigé de nombreuses activités de l'unité et a participé à la planification et à l'exécution de nombreux attentats terroristes contre des Israéliens», précisant qu'il avait effectué plusieurs voyages en Iran.
Depuis le 8 octobre, l'armée israélienne et le Hezbollah s'affrontent par le biais d'escarmouches et d'attaques ciblées sur des postes d'observation, Tsahal visant les cadres du parti chiite. Alors que les deux ennemis se sont d'abord cantonnés à des attaques ne dépassant pas un rayon de cinq kilomètres autour de la zone limitrophe, les opérations ont depuis évolué tant en intensité qu'en profondeur. Dernièrement, les dirigeants israéliens ont ouvertement menacé le Liban d'une intervention dans le sud du pays pour chasser les forces spéciales du parti chiite. Le secrétaire général du Hezbollah s'est dit prêt à toute éventualité sur le front.