Il semble que le Président des États-Unis, Donald Trump, fanfaronne. Il propose, en blague dit-on, l'annexion du Canada à son pays, même si son gouvernement domine déjà trop l'Occident.
Papa Trudeau refusait de participer à l'embargo contre Cuba, durant la gouvernance de Fidel Castro ! Son fiston a toujours été un vassal des États-Unis. Un accord de libre-échange permet aux États-Unis d'exercer un droit de veto, pour empêcher le Canada de commercer avec un pays jugé inacceptable.¹
En pays capitaliste, on sait intervenir en faveur des compagnies états-uniennes, mettre des barrières tarifaires aux autres nations, et prôner le libre échange quand les profits entrent dans les poches d'Oncle Sam.
Au lieu de prioriser davantage les soins de santé, le logement social et l'éducation, on dépensera plus de 30 milliards de dollars au Canada, et 886 milliards aux États-Unis, en équipement militaire qui encourage les massacres de civils, partout où le gouvernement états-unien veut soumettre un État à ses diktats ou piger dans ses ressources. Ici, la population a refusé deux fois la conscription. On la remet en vigueur, en ce moment, dans les pays d'Europe. C'est ici que, malgré le froid hivernal, le plus de gens se sont rassemblés sur la place publique, pour s'opposer à l'invasion de l'Iraq.²
Annexés aux États-Unis, nous perdrions nos services sociaux. Encore plus d'entreprises et d'institutions seraient privatisées. On vole déjà notre eau de source, elle coule dans les usines de Nestlé et Danone et nous revient embouteillée, mise en vente à leur profit. Qu'ils soient démocrates ou républicains, les dirigeants états-uniens sont des entrepreneurs belliqueux, qui s'ingèrent dans la politique de pays indépendants, en envahissant, pour les obliger à céder des réserves de pétrole ou leurs richesses minières à rabais.³
Au Québec, il ne s'agit pas seulement de préserver une langue distincte, plus belle et plus précise que l'anglais, mais notre mentalité plus pacifiste. Notre volonté d'instaurer une véritable transition énergétique, de protéger l'environnement, les services publics…
Les États-Unis ont une histoire constituée d'agressions extraterritoriales. Les citoyens ont une réputation de promoteurs du port d'armes, de violence, de tueries, dans leur propre pays et leurs écoles. Et, disons-le, beaucoup d'entre eux démontrent une ignorance massive de la politique internationale.
Si Justin Trudeau considère archaïque le nationalisme, pourquoi s'inquiète-t-il tant des Tibétains, des Ouïghours, des Ukrainiens, en niant le génocide palestinien et l'existence des Québécois? Et pourquoi ne juge-t-il pas arriérée une monarchie constitutionnelle? Mieux vaudrait, pour le Canada, une indépendance réelle de l'Angleterre et des États-Unis. Et pour le Québec, l'indépendance nationale. N'oublions pas que c'est aux États-Unis que l'éradication des autochtones fut la plus sanglante. Beaucoup de nos ancêtres sont venus ici, entre 1812 et 1814, pour empêcher les États-Unis d'annexer le Canada… Nous avons échappé au Plan de guerre rouge (War Plan RED), d'invasion du Canada, pays désigné sous le code CRIMSON, préparé par Douglas MacArthur. On prévoyait bombarder le port d'Halifax, pour bloquer l'aide potentielle venant d'Europe, puis Montréal, Québec et la Colombie canadienne. L'utilisation d'armes chimiques était même prévue! C'est le déclenchement de la Deuxième Guerre Mondiale qui a inhumé ce plan. Les dépenses militaires du Canada ne servent qu'à ravager des pays, avec lesquels nous devrions plutôt commercer ou échanger culturellement. Car si nos voisins décidaient de nous envahir, « nos » dirigeants se rendraient sans résister. ⁴
Nous n'avons pas seulement à éviter la disparition de notre culture, mais l'uniformisation culturelle mondiale. Imaginez-vous ce que deviendrait notre quotidien, les grandes villes où l'on accueille les immigrants, nos réticences à guerroyer, nos lacs, l'agriculture biologique, si des présidents comme Donald Trump devenaient chefs du Canada et du Québec, avec tous les pouvoirs légaux que l'annexion leur conférerait… Dans un sens, les indépendantistes comme moi devraient se réjouir que ce soit lui, plutôt qu'un Obama ou un Bernie Sanders, qui lance cette mauvaise blague. Autrement, méconnaître l'histoire de nos voisins inciterait certains à se constituer larbins des États-Unis.
Maryse Laurence Lewis
Pour aller plus loin : Donald Trump appelle à l'annexion du Canada. Du déjà vu. Le général Douglas MacArthur devait bombardé Vancouver, Halifax, Montréal et Québec. Ce n'est pas une blague.
Notes :
1. ledevoir.com?
2.1 canada.ca
2.2 ledevoir.com?
3. ababord.org
4. file:///C:/Users/Admin/Desktop/Donald Trump appelle à l'annexion du Canada.pdf
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