26/11/2025 reseauinternational.net  4min #297291

L'État islamique recrute des combattants britanniques pour rejoindre la Syrie

par Faouzi Oki

Le journal The Telegraph le 17 novembre 2025 révèle que l'État islamique utilise l'intelligence artificielle pour recruter des extrémistes étrangers, en particulier en Grande-Bretagne.

Selon le rapport, le groupe a utilisé des technologies d'intelligence artificielle, en collaboration avec des plateformes de réseaux sociaux populaires, pour promouvoir ses activités et atteindre un public mondial. Les membres de l'EI ont pu traduire et publier instantanément des documents arabes, tels que les éditoriaux hebdomadaires du groupe, dans des dizaines d'autres langues.

Les documents ont ensuite été publiés sur Facebook et d'autres plateformes de réseaux sociaux, atteignant rapidement un large public, avant d'être surveillés et supprimés. L'utilisation de l'intelligence artificielle par ce groupe extrémiste pour attirer de nouveaux adeptes a suscité des inquiétudes au sein des agences de renseignement britanniques qui notamment continuent de surveiller pas mal de plateformes.

Le service de renseignement intérieur britannique (MI5) et le Foreign Intelligence Service (MI6) surveillent l'utilisation de l'intelligence artificielle comme arme de propagande, face aux craintes d'une résurgence de l'État islamique et d'al-Qaïda au Moyen-Orient et dans la Corne de l'Afrique. Dans son rapport annuel sur les menaces le mois dernier, le directeur général du service de renseignement intérieur britannique, Ken McCallum, a déclaré : «Les groupes terroristes étrangers poursuivent leurs tentatives de diriger le terrorisme vers le Royaume-Uni et l'Europe. Al-Qaïda et l'État islamique deviennent de plus en plus ambitieux, profitant de l'instabilité à l'étranger pour s'implanter. Ils encouragent et incitent personnellement et indirectement des extrémistes potentiels à lancer des attaques en Occident».

En plus d'utiliser la technologie pour encourager et diriger des attaques terroristes en Europe, l'EI aurait lancé une nouvelle campagne de recrutement de combattants étrangers pour rejoindre ses rangs en Syrie. Au plus fort de l'expansion et de la puissance de l'EI il y a plus de dix ans, au moins 30 000 combattants étrangers, dont 900 Britanniques, se sont rendus au Moyen-Orient pour combattre pour le groupe.

Plus d'un quart d'entre eux ont été tués, et beaucoup de ceux qui ont tenté de rentrer ont fait l'objet d'enquêtes et de poursuites pour terrorisme. Mais la nouvelle campagne de recrutement, qui utilise les dernières technologies, a fait craindre qu'une nouvelle génération de jeunes Britanniques est attirée pour rejoindre le groupe. Selon le media, La semaine dernière, un adolescent du sud de Londres a comparu devant un tribunal pour terrorisme, après avoir été arrêté à l'aéroport de Gatwick alors qu'il tentait d'embarquer sur un vol à destination d'Istanbul en Turquie.

Le jeune homme de 18 ans aurait prévu de traverser la frontière syrienne et de rejoindre les combattants de l'EI là-bas. Il a été inculpé d'intention de commettre des actes terroristes et doit comparaître devant un tribunal plus tard ce mois-ci. Parait-il. Quatre membres des forces de sécurité nigérianes, deux soldats et deux membres d'un groupe d'autodéfense, ont été tués dans une embuscade par des terroristes de l'État islamique dans le nord-est du Nigeria, selon une source militaire et un rapport de sécurité des Nations unies. Des membres du groupe terroriste État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAB) ont tiré des armes lourdes sur un convoi de motos composé de soldats, des membres d'un groupe antiterroriste d'autodéfense et des pêcheurs locaux qui patrouillaient près du village de Wajirku, dans la région de Damboa, dans l'État de Borno, ont indiqué les sources.

L'incident fait partie d'une série d'attaques menées par le groupe terroriste en Afrique de l'Ouest qui ont visé les forces de sécurité nigérianes. «Nous avons perdu deux soldats et deux membres de la Force d'intervention civile conjointe dans une embuscade tendue par des terroristes de l'EIIS en Afrique de l'Ouest», a déclaré à l'AFP un responsable militaire sous couvert d'anonymat. Il a confirmé qu'il y avait eu un échange de tirs.

Les agences humanitaires de la région ont cité un rapport de l'ONU sur la situation, qui donne les mêmes chiffres, soulignant que les terroristes ont saisi 17 motos. «Un certain nombre de soldats manquaient à l'appel», selon le rapport. L'attaque souligne la menace que représente l'EIIS en Afrique de l'Ouest pour la région, malgré un différend avec le groupe terroriste rival Boko Haram pour le contrôle des zones autour du lac Tchad. Issu d'une dissidence au sein de Boko Haram en 2016, l'EI est devenu dominant dans le nord-est du Nigeria, ciblant principalement les bases militaires et tendant des embuscades aux forces militaires. Cependant, il est sous la pression de Boko Haram, qui l'a chassé de la majeure partie de la région du lac Tchad qu'il contrôlait.

Dimanche dernier, Boko Haram a tué environ 200 combattants de l'EIIS en Afrique de l'Ouest dans une embuscade sur les rives du lac, selon des sources de renseignement et des milices anti-terroristes.

 Faouzi Oki

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