18/09/2025 ssofidelis.substack.com  7min #290854

 États-Unis : assassinat d'un conservateur qui critiquait Zelensky

L'histoire ne se répète pas, bien que ça y ressemble

Par  Gordon Dimmack, le 15 septembre 2025

L'ère impérialiste touche à sa fin.

Mark Twain aurait dit : "L'histoire ne se répète pas, mais elle rime souvent". On peut clairement en observer la preuve aujourd'hui. Un assassinat politique. Une société tellement fracturée qu'elle ne parvient même pas à s'accorder sur la signification de cet événement. Les élites et les barons de la technologie s'accordent à dire que la violence est inévitable : soit on se bat, soit on meurt.

C'est tout sauf la stabilité. C'est le discours d'un empire en déclin, le langage d'un système à court de réponses qui se rabat sur la peur.

Tel est le scénario typique des empires en déclin. Au lieu de s'attaquer à la pourriture, les dirigeants et les personnalités influentes canalisent la colère vers d'autres cibles. C'est précisément ce qu'Elon Musk fait actuellement : il amplifie le discours de Tommy Robinson et use de l'une des plus vieilles stratégies du monde : le bouc émissaire. Pour Rome, ce sont les Barbares, pour la République de Weimar, les Juifs et les "traîtres", et pour l'Amérique d'aujourd'hui, ce sont les immigrants. Face à la menace du déclin, le pouvoir lutte pour sa survie en désignant des ennemis et en incitant le public à faire leur procès plutôt que remettre en cause les dysfonctionnements du système.

This is Elon Musk inciting violence. He’s not hiding it. It’s not subtle. It’s plain and simple incitement.

La fin des empires est souvent marquée par des meurtres violents aux motivations obscures. Rome n'est pas tombée parce qu'un empereur a perdu une bataille, mais parce que le trône a été transmis d'empereur en empereur, rarement pour des raisons valables, sous couvert de "légitimité". La  Russie n'a pas explosé en 1917 parce que les bolcheviks étaient irrésistibles, mais parce des décennies de nihilistes avaient assassiné tsar et ministres non par idéologie, mais par négation pure.  L'Allemagne de Weimar ne s'est pas disloquée sous le coup d'un affrontement clair entre la gauche et la droite, mais a été vidée de sa substance par des militaires désabusés et des marginaux aigris qui ont assassiné des hommes politiques, les deux camps exploitant ces morts à leur avantage.

Ce qui nous amène à  Charlie Kirk.

Charlie Kirk n'était pas un outsider. Il était bien ancré dans la droite américaine - fondateur de  Turning Point USA, un homme qui a bâti sa carrière en dénonçant la gauche, les universités et tout ce qu'il pouvait qualifier de "woke". Que vous l'aimiez ou non, sa politique n'était pas ambiguë. Sa mort et l'homme accusé de l'avoir tué sont donc particulièrement frappants : le tireur ne semble en effet pas du tout se revendiquer ni de la gauche ni de la droite.

Au début, les médias ont essayé de le faire entrer dans toutes les cases imaginables. Certains ont insisté sur le fait qu'il était  transgenre, car il est désormais courant de stigmatiser la communauté transgenre. Trump lui-même a rapidement déclaré que toute cette histoire était l'œuvre de l'extrême gauche . D'autres ont tenté de le présenter comme un partisan du MAGA, soulignant qu'il a toujours été un fervent croyant. Certains affirment même aujourd'hui sur Internet qu' Israël est derrière ce meurtre, car il avait remis en question le lobby israélien. Selon moi, cette hypothèse est plus plausible que les autres. Toutefois, aujourd'hui, l'histoire semble s'être "cristallisée" sur la piste la moins probable : il aurait eu un colocataire transgenre qui se serait vengé en tuant Charlie Kirk. C'est pathétique. La vérité, c'est que même si l'homme en question est le tireur, il n'entre dans aucune de ces catégories. Il opère en dehors de tout spectre, dans cet espace nihiliste où la violence est une performance, où le chaos est un objectif et où "pour le plaisir" constitue un motif suffisant.

L'agresseur de Charlie Kirk était-il d'extrême gauche ou d'extrême droite ? La réponse pourrait vous surprendre !

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 @misterfoxwell Was the Charlie Kirk assailant far left or far right? The answer may shock you!

Et si ce marécage nihiliste vous semble difficile à concevoir, permettez-moi de vous expliquer à quoi il ressemble, car je l'ai vécu. J'ai côtoyé ces milieux en 2015 et 2016, à une époque où je ne m'intéressais même pas à la politique. Je travaillais dans le marketing en ligne et vendais des espaces publicitaires. Mon travail consistait à rédiger des articles appâts que je diffusais sur des forums et des groupes Facebook pour inciter les gens à cliquer dessus, à lire quelques lignes sur un produit et à me rapporter un peu d'argent. Mais c'était vivre dans le marécage. J'ai vu se propager des mèmes qui n'avaient rien à voir avec la réalité, mais tout à voir avec le nombre de clics. C'était fou. Voilà à quoi ressemblait le contexte de la première véritable élection en ligne, en  2016, lorsque l'ascension de Trump a été boostée par la déferlante du chaos des réseaux sociaux.

Le plus fou a été  "Le pape soutient Trump". Je me souviens très bien du moment où je l'ai vu : un faux titre, sorti de nulle part, qui se propageait comme une traînée de poudre dans les groupes Facebook. Les membres des  forums Black Hat, ceux-là mêmes qui créaient ces mèmes pour générer du trafic vers leurs sites, étaient impressionnés. Je les ai entendus dire que c'était du génie, le leurre viral parfait. Et les gens y ont cru. L'une des histoires les plus partagées de cette élection n'était qu'une invention totale, conçue dans les recoins obscurs des mèmes.

Plus tard, le rapport Mueller a regroupé certains de ces mèmes dans le récit "La Russie a interféré dans l'élection".

Ce n'était pas le Kremlin. Ces créateurs de mèmes occidentaux, ces affiliés opportunistes et ces trolls jubilaient en voyant des millions de personnes mordre à l'hameçon. Et comme souvent, ils étaient là pour la même raison que moi à l'époque : l'argent. Ces histoires n'étaient souvent que des pièges à clics conçus pour générer du trafic et des commissions.

Mais revenons à l'actualité. Une personnalité politique, Charlie Kirk, a été abattue. Mais le meurtrier présumé ne correspond pas à un profil idéologique particulier. D'après les informations dont on dispose pour l'instant, il n'appartient à aucun camp politique. Il vient plutôt de ce vide nihiliste que j'ai observé il y a dix ans : les zones de non-droit en ligne peuplées de hackers nihilistes, d'incels et de trolls, où la politique est une blague, où l'identité fluctue et où la violence s'apparente à une performance. C'est le contexte dans lequel nous vivons : pas d'idéologie cohérente, mais un degré d'aliénation si avancé que rien n'a plus d'importance, à part le show.

Observez ensuite la réaction du système. Prenons l'exemple de l'Ohio. Le gouverneur est apparu devant les caméras, le directeur du FBI se tenant derrière lui, et a déclaré avoir  prié trois jours pour que le tireur ne soit pas "l'un des nôtres". Il n'a pas prié pour la victime. Il n'a pas prié pour obtenir des réponses. Il a prié pour que cela ne ternisse pas l'image de son clan. Voilà à quoi ressemble la décomposition : la vérité passe au second plan derrière l'apparence, tandis que la rigueur morale se plie aux exigences de la "com".

The Governor of Utah, Spencer Cox, just said, "For the last 33 hours, I had been praying that this person (who murdered Charlie Kirk) was from another country. That he was not one of us because we are not like that. But it was one of us."

Et qu'en est-il des meurtriers ? Ils sont devenus les jokers du jeu, les " jokers mexicains", de la série South Park. Ils savent que le système ne fonctionne pas en leur faveur. Ils savent que gauche et droite ne sont pas si différentes. Ils savent que les médias mentent. Ils ont compris que tout cela n'est qu'une blague, alors ils jouent le jeu. Le chaos est leur devise, la violence leur mème.

Telle est la rime. Rome a eu ses assassins, la Russie ses nihilistes lanceurs de bombes et la République de Weimar ses déçus de la guerre armés de pistolets. Chaque empire déclinant engendre ses propres "jokers". Et nous sommes en train de vivre le nôtre.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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