07/08/2025 francesoir.fr  2min #286587

L'Ia impose sa dette cognitive

France-Soir

©Neil Conway/Flickr

Une étude menée par le MIT à Boston révèle que les étudiants ayant rédigé avec ChatGPT se souvenaient rarement de ce qu'ils avaient écrit quelques minutes plus tôt. Sur 54 participants, 83 % étaient incapables de citer une seule phrase produite avec l'aide de l'IA. En déléguant l'effort cognitif, on court le risque d'éteindre le moteur même de notre réflexion.

Les scanners EEG ont parlé. Ceux qui ont écrit sans IA montraient une activité neuronale deux fois plus intense dans les zones liées à la mémoire, à la concentration et à la créativité. À l'inverse, les adeptes de ChatGPT présentaient une baisse marquée de stimulation cognitive, même quatre mois après l'usage de l'outil. Une forme de « dette cognitive », selon les chercheurs : un confort immédiat payé au prix d'un affaiblissement mental à long terme. Steven Graham, professeur à l'Arizona State University, s'alarme : « Si vous ne pouvez pas vous souvenir des informations de base contenues dans les textes, la question se pose : ‘Qu'avez-vous appris ?' ».

Au-delà de la mémoire, c'est l'individualité qui s'efface. Comme le rapporte  The Epoch Times, les essais rédigés avec l'IA étaient jugés « sans âme », « quasi parfaits » linguistiquement mais vidés de toute nuance personnelle. La pensée devient standardisée, l'expression formatée. Mohamed Elmasry, professeur émérite, met en garde : « Même si le cerveau humain est un organe sans pièces mobiles, il a quand même besoin d'exercice ! » Et quand l'IA pense pour nous, c'est toute une part de notre autonomie intellectuelle qui s'érode.

À l'heure où l'intelligence artificielle s'infiltre dans toutes les sphères de notre quotidien, l'enjeu n'est pas forcément de l'écarter, mais d'apprendre à l'utiliser sans s'y dissoudre. Mal employée, elle pourrait bien être la meilleure alliée de notre paresse mentale et le vecteur de notre déclin intellectuel.

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