Le comité législatif ministériel israélien a approuvé dimanche le fait de laisser les membres de la coalition voter sur un projet de loi qui interdirait « l'agitation du drapeau d'un pays ennemi ou de l'Autorité palestinienne, dans les institutions soutenues par l'État », y compris les universités.
Ce projet de loi introduit par le député Eli Cohen (Likoud) devrait être soumis au vote préliminaire mercredi. Les deux seuls ministres qui s'y sont opposéssont Tamar Zandberg (Meretz) et Nachman Shai (Travailliste), annonce le quotidien israélien.
« C'est une proposition insensée. Le drapeau palestinien est le drapeau du peuple palestinien. De plus, formellement parlant, le drapeau palestinien est le drapeau de l'Autorité palestinienne, une autorité établie par traité diplomatique avec Israël. C'est l'emblème légitime d'une autorité reconnue par le monde entier, y compris Israël, qui entretient avec lui des liens réguliers sur une myriade de questions de la vie quotidienne, dont la coordination sécuritaire serrée depuis près de 30 ans n'est pas la moindre », estime Haaretz.
« La seule façon d'expliquer cette obsession, conclut l'éditorial, est que le drapeau palestinien rappelle apparemment aux Israéliens le péché de l'occupation, qu'ils nient. Et parallèlement, il constitue une réaction au refus de reconnaître une identité nationale palestinienne au sein d'Israël, telle que manifestée par la loi de l'État-nation. En agitant le drapeau, les citoyens palestiniens d'Israël expriment leur identification avec le mouvement national palestinien, ceci en plus de leur identification en tant que citoyens d'Israël. Il n'y a pas de contradiction entre les deux. »
« L'attitude hostile envers le drapeau palestinien indique un processus de radicalisation que subit la société israélienne, analyse Haaretz. Une société qui fait preuve d'une tolérance zéro envers toute agitation de ce drapeau, quel que soit le contexte dans lequel cela se produit - que ce soit lors des funérailles d'une journaliste tuée alors qu'elle couvrait une autre des injustices de l'occupation, ou lors d'un rassemblement commémoratif pour la Journée de la Nakba à l'Université Ben Gourion de Be'er Sheva.
« Peu importe combien Israël persiste dans ses tentatives de nier l'existence du peuple palestinien, ses symboles, son drapeau, son histoire et ses aspirations à l'indépendance, cela ne servira à rien. Tôt ou tard, Israël sera contraint de revenir sur tout le chemin du déni qu'il suit actuellement », a commenté Mossi Raz du Meretz.
Source Haaretz
CAPJPO-EuroPalestine