09/12/2025 ssofidelis.substack.com  4min #298532

L'Ue s'associe aux États-Unis pour désarmer le Hezbollah au Liban

(Crédit photo © AP)

Par la rédaction de  The Cradle, le 8 décembre 2025

Selon un document obtenu par  Reuters le 8 décembre, l'UE examine les options permettant de renforcer son soutien aux Forces de sécurité intérieure (FSI) libanaises pour aider Washington à désarmer le Hezbollah.

Ce document a été rédigé par le Service européen pour l'action extérieure et diffusé aux 27 États membres de l'Union.

Selon ce document, les actions de l'UE en faveur des FSI pourraient se concentrer sur le conseil, la formation et le renforcement des "capacités". Il précise que l'UE ne prendra pas la relève de la FINUL, dont les effectifs se réduisent avant l'expiration de son mandat fin 2026.

L'UE "pourrait contribuer au transfert progressif des tâches de sécurité intérieure" de l'armée libanaise aux forces de sécurité, afin de permettre à l'armée de se concentrer sur sa mission "principale", à savoir le désarmement de la résistance libanaise.

"Grâce à plusieurs mesures, dont des conseils, de formation et, le cas échéant, la fourniture de certains équipements, l'objectif serait de permettre à la police et l'armée de remplir leur mandat dans les villes et les zones rurales à travers le pays",

poursuit le document, ajoutant que l'UE envisage également d'aider le Liban à sécuriser sa frontière avec la Syrie.

L'UE "poursuivra ses consultations avec les autorités libanaises" et "une mission d'évaluation aura lieu début 2026 sur une éventuelle nouvelle aide", ajoute le rapport de Reuters.

L'envoyé spécial du président français Emmanuel Macron au Liban, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu à Beyrouth lundi.

Selon des sources diplomatiques citées par Reuters, il devait proposer lors de cette visite

"une feuille de route d'évaluation indépendante du désarmement du Hezbollah".

L'armée libanaise a démantelé les infrastructures du Hezbollah au sud du fleuve Litani, conformément à l'accord de cessez-le-feu conclu l'année dernière.

Sous la pression des États-Unis, le gouvernement libanais a adopté en août une décision visant à désarmer complètement le mouvement de résistance d'ici la fin de l'année. L'armée libanaise a reçu l'ordre d'élaborer un plan de désarmement resté confidentiel.

Selon certaines informations, le chef de l'armée libanaise, Rudolphe Haikal, n'est pas disposé à mettre en œuvre ce processus avant qu'Israël ne mette fin à ses attaques contre le pays et ne retire ses forces du sud. Le chef de l'armée aurait également menacé de démissionner s'il était contraint de risquer une guerre civile en tentant de désarmer le Hezbollah par la force.

Le ministre israélien de la Défense a récemment menacé de lancer une nouvelle guerre contre le Liban si le Hezbollah ne dépose pas les armes avant la fin de l'année.

Le Hezbollah rejette la décision prise en août par le gouvernement libanais et se dit prêt à discuter de son armement uniquement dans le cadre d'une stratégie de défense nationale. Il souligne toutefois que ces discussions ne pourront avoir lieu tant qu'Israël n'aura pas mis fin à ses attaques et retiré ses troupes.

Tel-Aviv accuse les Forces armées libanaises (FAL) de ne pas agir. Elle a exigé que les FAL mènent des raids contre des bâtiments civils dans le sud, sous prétexte qu'elles serviraient à stocker des armes.

Le Liban est également contraint de mener des pourparlers directs avec Israël, en violation de ses propres lois.

Au cours des deux derniers mois, Israël a considérablement  intensifié ses violations du cessez-le-feu au Liban, affirmant que le Hezbollah s'est réarmé.

Des dizaines de Libanais ont été tués depuis le début du mois dernier, dont le plus haut responsable militaire du Hezbollah, assassiné lors d'une frappe israélienne sur Beyrouth le 23 novembre. L'attaque a tué quatre autres membres du groupe et blessé 28 personnes, dont des femmes et des enfants.

Israël a menacé de lancer une offensive majeure contre le pays si le Hezbollah ne rend pas ses armes d'ici la fin 2025. Washington a publiquement soutenu les menaces de Tel-Aviv.

L'envoyé américain Tom Barrack a averti à plusieurs reprises le Liban d'une campagne israélienne imminente si le Hezbollah n'est pas immédiatement désarmé.

M. Barrack  a toutefois déclaré le 5 décembre qu'Israël ne sera pas en mesure d'atteindre ses objectifs en essayant de vaincre militairement le Hezbollah.

"Tuez un terroriste, et vous en créez dix", a-t-il ajouté, revenant sur son propos. "Ce n'est pas la solution. Nous devons donc faire mieux".

Traduit par  Spirit of Free Speech

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