© Ludovic Marin Source: AFP
Le ministre du Travail Olivier Dussopt à l'Assemblée nationale le 13 février 2023 (image d'illustration).
Dans un entretien sur http://youtube.com/watch?v=rK6kD9J7lbg ce 17 mars, le ministre du Travail Olivier Dussopt a affirmé que le recours à l'article 49.3 annoncé la veille par la Premier ministre Elisabeth Borne pour faire adopter la réforme des retraites qu'il porte depuis plusieurs mois n'est pas «un échec».
«Ce serait un échec s'il n'y avait pas de texte», a-t-il avancé, mettant en avant le fait que le Sénat comme la commission mixte paritaire se sont prononcés sur le projet de réforme. «Effectivement, il n'y a pas eu de majorité à l'Assemblée nationale parce qu'un certain nombre de membre du groupe Les Républicains n'ont pas répondu "présent" et n'ont pas suivi la position arrêtée par leur parti», a-t-il poursuivi, visant un groupe de droite particulièrement divisé sur ce dossier. «Ce texte sera, si la motion de censure est rejetée, mis en œuvre», a assuré le ministre du Travail, rendant l'opposition de gauche responsable de l'absence de vote de l'Assemblée sur le texte, lors de la première lecture.
«Qui a déposé 20 000 amendements ? Qui a organisé l'obstruction ? Qui a tout fait pour que l'Assemblée ne vote pas ? C'est l'opposition de gauche», a-t-il fustigé.
«J'ai presque l'impression que vous êtes soulagé, voire plus conquérant que jamais», s'est étonnée la journaliste Apolline de Malherbe face à l'aplomb du ministre, rappelant la mine dépitée arborée par la plupart des membres de la majorité le 16 mars après l'annonce du recours à l'article 49.3 et le tumulte qui s'est ensuivi au Palais Bourbon.
«Pourquoi voulez-vous que l'on soit abattus ?», a répondu le ministre du Travail, qui a concédé que l'emploi de cette arme constitutionnelle n'était pas «satisfaisant», mais qui a affiché sa «détermination» à mettre en œuvre la réforme. Il a continué à défendre les «avancées» contenues dans le texte et a estimé qu'il n'existait pas de «majorité alternative» pour remplacer l'actuelle, alors que la Premier ministre Elisabeth Borne ressort particulièrement fragilisée de cette séquence.
Interrogé pour sa part sur 𝕏 France Inter, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a quant a lui estimé que l'exécutif «a vocation à continuer de gouverner le pays» au lendemain de ce nouveau recours à l'article tant décrié par les oppositions, qui vont tenter de faire tomber le gouvernement au moyen d'une motion de censure transpartisane portée par le groupe LIOT (indépendants), qui devrait être soumise au vote de l'Assemblée le 20 mars.