Journal dde.crisis de Philippe Grasset
3 avril 2020 - Pour poursuivre sur l a page d'hier dans ce Journal-dde.crisis, il me semble opportun de présenter une analyse publiée par Moon of Alabama (MoA) et traduite par nos amis du Sakerfrancophone. L'analyse vient prolonger et enrichir le débat proposé hier. MoA, qui est bien connu pour ses positions indépendantes et antiSystème, en plus de ses qualités professionnelles, est particulièrement à son aise dans les analyses factuelles sur tel ou tel cas où le simulacre-Système a accouché d'une horreur de communication et d'information, au-delà de la désinformation et de la mésinformation mais plutôt du domaine de Disneyland, qu'il s'agit de redresser avec aredeur et précision. Ainsi MoA fait -il la démonstration
1). qu'il est extrêmement difficile de tenir un bilan précis des pertes causées par une épidémie (on le voit bien dans les bilans historiques où l'on a pourtant eu le temps d'analyser et de comptabiliser, et qui restent extraordinairement imprécis : la grippe espagnole de 1918-1920 a fait de "de 60 à 100 millions de mort" et la grippe asiatique de1957, "de 1,5 à 4 millions de morts").
2). Que certaines variations du bilan chinois sont par conséquent normales, - on retrouve le même cas dans de nombreux pays, y compris et surtout du bloc-BAO, - et par conséquent il est absurde d'accuser la Chine de mensonges, et plus encore de machination et de préméditation.
Évidemment, le grand intérêt de la reprise de ce texte est de le comparer à celui d'hier, où une partie importante était consacrée aux écarts antichinois de ZeroHedge.com, autre site connu comme MoA, également de réputation indépendante et antiSystème, et qui dans ce cas surprenant défend avec vigueur, et à de nombreuses reprises, et souvent dans les moindres allusions, la thèse officielle de la duplicité chinoise. On trouve ainsi concrétisée un cas presque parfait d'une opposition fondamentale entre deux sites de même tendance, illustrant ce chaos caractérisant désormais cequ'on nommait avant le "front antiSystème" et qui se dissout aujourd'hui en un tourbillon crisique bien illustratif des Derniers Temps.
Le cas du Covid-19 est d'autant plus intéressant et significatif qu'il n'est pas politique à priori, mais qu'il a été quasi-instantanément "politisé" (les soupçons antichinois ont fleuri dès janvier 2020), montrant par là que le Système, - cette "politisation" antichinoise est venue du Système, - vit dans un état d'alerte permanente, qu'il voit des ennemis partout et interprète le moindre événement, même le moins politique, comme des actes d'agression qui lui sont destinés. Cette tension est si grande qu'il faut bien constater que certains indépendants-antiSystème y cèdent, sans voir la signification de leurs positions et les effets à terme.
Mais peu importe enfin. Il reste que la course suivie, et accélérée avec Covid-19, est plus que jamais le processus de transmutation de la surpuissance en autodestruction, et la méfiance paranoïaque du Système accélère joliment le processus. Comme nous l'avons dit, les antiSystème n'ont pas un rôle "offensif" direct à jouer, - ce qui rendrait inquiétantes certaines variations chaotiques de certains d'entre eux, - maïs un rôle d'excitation, de provocation, etc., dans le but d'activer l'équation surpuissance-autodestruction : « Mais non à la fin ! Les antiSystème ne sont pas là pour vaincre le Système, tâche extraordinaire et surréaliste ; les antiSystème sont là pour l'exciter, le Système, pour le rendre fou de rage, pour lui faire prendre des mesures extrêmes et mauvaises.........l'impitoyable marche aux abysses du Système hurlant sa surpuissance jusqu'à l'autodestruction.