16/05/2025 reseauinternational.net  13min #278119

 1948-2025 la Nakba continue : Il est urgent d'agir pour la protection du peuple palestinien

La construction du mythe juif - partie 1

par Phil Broq.

Cet article constitue la première partie d'une analyse plus large, visant à démontrer l'imposture sioniste et les mécanismes de réécriture historique depuis des siècles pour justifier une identité juive moderne et les stratagèmes qu'Israël déploie à travers l'usage des technologies modernes et l'utilisation des instruments politiques contemporains, pour justifier le génocide en cours à Gaza, ainsi que la future annexion de tout le Moyen-Orient avec leur plan du «Grand Israël». Loin d'être une simple question de légitimité territoriale, la colonisation israélienne se révèle être une entreprise systématique de falsification de l'Histoire, non seulement de la région, mais de l'Histoire de ce peuple en dévoyant le patrimoine culturel et religieux de l'humanité tout entière.

Ceci est le récit d'une mystification qui a démarré il y a déjà bien longtemps et dont on touche la finalité de nos jours. À travers des discours soigneusement construits et maintes fois remaniés, les israélites cherchent à imposer une version monolithique de leur histoire, où la continuité des récits bibliques justifierait des actes de domination qui ne sont en réalité que des formes de colonisation territoriale, culturelle et spirituelle aussi abjectes qu'archaïques.

Depuis la fondation de l'État d'Israël en 1948, une entreprise méthodique de réécriture historique s'est imposée avec une intensité remarquable des destructions ciblées des vestiges matériels des civilisations antérieures, d'un effacement systématique de la mémoire collective des peuples autochtones, et de l'encadrement sévère du discours par des dispositifs juridiques destinés à neutraliser toute remise en question de la version officielle de l'Histoire. De plus, cette stratégie de contrôle s'adosse à une glorification exclusive d'une identité juive, érigée comme narrative dominante, souvent en opposition implicite, voire explicite, aux autres mémoires collectives. Leur «devoir de mémoire» imposé autour de la Shoah, les lois comme la loi Gayssot, et l'accusation d'antisémitisme brandie à la moindre critique du récit établi, participent activement à une forme de chantage moral globalisé, où toute dissidence intellectuelle est immédiatement disqualifiée, sinon réprimée.

Mais ce verrouillage idéologique ne se limite pas aux enjeux du XXIe siècle. Il s'enracine dans un long processus de falsification et de réécriture de l'Histoire, amorcé bien avant la création de cet État illégal maintes fois réprimandé par l'ONU et touchant aux fondements mêmes des récits religieux, historiques, identitaires, et territoriaux. L'objectif clair de cette malversation est de redéfinir la réalité en fonction d'une vision exclusivement sioniste du monde moderne, au mépris des vérités historiques, archéologiques, théologiques et dorénavant des tentatives d'effacement des peuples autochtones.

Ce premier article, donc, se propose d'explorer les premières étapes de cette manipulation historique, en s'intéressant à la façon dont Israël, à travers l'occupation illégale des terres palestiniennes, la destruction des sites archéologiques du Moyen-Orient, et la mise en place d'un discours révisionniste, efface petit à petit les traces d'une civilisation arabe et méditerranéenne millénaire, tout en imposant un récit mensonger mais exclusif. Or, cette entreprise suprématiste ne concerne pas uniquement le conflit israélo-palestinien, mais touche aussi les fondements mêmes de la mémoire collective mondiale.

Cette déconstruction du mythe de l'identité juive moderne est non seulement nécessaire pour une compréhension juste des événements historiques, mais aussi pour stopper un projet sioniste génocidaire et impérialiste, devenu fou et sanguinaire à force d'impunité.

Depuis sa naissance, ce projet a été entretenu par un système de déni et de suppression systématique de toute forme d'opposition, qu'elle soit diplomatique, médiatique ou académique. L'impunité dont il bénéficie, en raison de corruption active des gouvernements comme des institutions (voir le dossier Epstein), l'absence de réelle pression internationale et de la marginalisation violente des voix critiques, a permis à ce régime d'apartheid de poursuivre sa politique coloniale et ses violations des droits humains sans aucune crainte des conséquences.

C'est la raison pour laquelle, démonter cette construction mythologique, point par point, est crucial pour exposer la vérité des faits et permettre à l'opinion mondiale de se libérer des illusions entretenues par des narrations falsifiées. Et ce ne sera seulement qu'en dévoilant ces manipulations historiques que l'on pourra, espérons-le, ouvrir la voie à une véritable justice pour les peuples opprimés, à commencer par les Palestiniens, et ainsi mettre un terme à cette tragédie qui se perpétue dans le silence complice de la «communauté internationale».

Il est essentiel aussi de préciser, dès à présent, que cet article ne constitue en aucun cas une attaque antisémite ou antijuive. Bien au contraire, il s'agit ici de rétablir une vérité souvent occultée, sachant déjà que les véritables Sémites modernes, dans leur majorité linguistique, culturelle et historique, sont avant tout les Palestiniens et les peuples arabes de la région. Et que les premiers otages et victimes de ces malversations volontaires sont aussi les «juifs» du quotidien, n'adhérant pas au projet sioniste, et qui ne demandent qu'à vivre tranquillement leur vie comme leur croyance où qu'ils soient. Le propos n'est donc pas de stigmatiser une religion ni un peuple, mais de déconstruire un mythe politique soigneusement fabriqué depuis des siècles, celui d'une identité juive moderne prétendument enracinée de manière ininterrompue sur les terres de Palestine. Ce mythe, habilement élaboré à travers les siècles et renforcé par les outils de la propagande contemporaine sioniste, servant de nos jours à justifier un projet colonial sanguinaire menant au génocide des habitants de la bande de Gaza et à effacer les traces d'une histoire bien plus complexe, plurielle et enracinée, doit être déconstruit afin de libérer le monde d'une oppression intellectuelle qui n'a que trop durée.

L'objectif de cette série d'articles est donc et avant tout d'apporter un éclairage factuel et critique sur les manipulations historiques, archéologiques et symboliques qui ont permis d'asseoir une légitimité construite de toutes pièces, une fiction politique et une colonisation injustifiée, qui sera analysée et démontée point par point avec des preuves et arguments factuels. Car seule la vérité peut nous libérer de l'emprise du mal !

Israël aime se présenter, sur toutes les tribunes internationales, comme une oasis de démocratie et de modernité au cœur d'un Moyen-Orient «sauvage». Ce discours, mille fois relayé par des médias complaisants ou intéressés, dissimule une réalité bien plus brutale d'un régime raciste fondé sur l'exclusion, l'occupation et la falsification historique de territoires. Mais derrière cette façade de high-tech, de start-up nation et de pluralisme, s'exerce une politique de dépossession non seulement territoriale, mais aussi mémorielle. Il ne s'agit pas seulement de confisquer des terres, mais d'écraser l'Histoire même de ceux qui les ont habitées bien avant la naissance de l'idéologie sioniste. Dans les territoires occupés comme à l'intérieur des frontières israéliennes reconnues, des sites archéologiques palestiniens, cananéens, grecs, romains, byzantins ou islamiques sont ignorés, dissimulés, voire détruits, non pas par hasard, mais par dessein. Ce ne sont pas simplement des pierres que l'on pulvérise, mais des siècles d'Histoires, de cultures et de civilisations que l'on cherche à effacer pour faire triompher une illusion, une mythologie manipulée par des générations de propagande et de falsifications historiques.

La colonisation agressive menée depuis plus de 80 ans sous couvert de «sécurité», ne se contente plus d'installer des blocs de béton sur des collines volées. Elle s'inscrit dans une entreprise plus vaste d'éradication symbolique et réelle visant à effacer pierre par pierre les traces des cultures antérieures, pour imposer une seule version de leur Histoire, falsifiée et remaniée à outrance, pour ancrer le mythe moderne des juifs en adéquation avec celle d'une continuité biblique prétendument ininterrompue qui justifierait, rétroactivement, la conquête et l'annexion. Les musées, les programmes scolaires, les fouilles dites «officielles» servant ce récit exclusif et les rares voix qui contestent ce monopole sont muselées, les chercheurs critiques marginalisés, les minorités arabes reléguées à des rôles folkloriques ou accusées de «négationnisme». Ce n'est pas la préservation ou la réappropriation du passé qui est en jeu, mais bien sa réécriture.

Israël, en ce sens, ne se contente pas d'être un simple projet politique contestable, tant il est raciste et suprématiste. Il se veut être aussi une refondation de la mémoire régionale, voire mondiale, en effaçant méthodiquement tout ce qui pourrait rappeler qu'avant le monothéisme hébraïque, des civilisations entières ont vécu, rayonné, et laissé leurs empreintes sur ces terres et dans les esprits. Ce n'est donc pas seulement une occupation militaire aussi sanguinaire qu'injustifiable, c'est surtout une guerre contre le temps, contre les peuples et contre les vérités archéologiques. L'imposture de cette colonisation qui a débuté bien avant 1948 est totale, puisqu'elle est inscrite dès les premières lignes de la Bible, désormais détrônée par le Talmud, qui lui aussi vise à une suprématie politique, historique, culturelle et spirituelle. Et elle se poursuit, chaque jour, sous les yeux d'un monde qui pratique un déni devenu inhumain.

Et le soi-disant «mur de la légitime défense», derrière lequel les colons d'Israël s'abritent, n'est finalement qu'une façade qui cache une réalité bien plus sombre d'un régime qui se nourrit de l'effacement systématique des traces des civilisations qui précédaient son implantation coloniale. C'est une guerre de mémoire, une guerre contre les témoins d'un passé trop dérangeant, contre la vérité elle-même. Chaque site historique détruit, chaque village rasé sous les bulldozers israéliens, n'est pas simplement une perte archéologique ou esthétique, c'est une tentative délibérée d'effacer un héritage que certains voudraient faire disparaître pour masquer leur propre imposture séculaire. On ne peut que constater impuissants la méthode abjecte utilisée par une machine coloniale à la recherche d'une légitimité qu'elle n'a jamais eue.

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, plusieurs sites historiques et archéologiques anciens, particulièrement ceux ayant des liens avec les populations arabes et chrétiennes palestiniennes, ont été détruits ou gravement endommagés lors des conflits, des bombardements, et des politiques de réaménagement territoriales. Ces destructions ne se limitent pas à des bâtiments modernes ou contemporains, mais incluent aussi des lieux antiques qui ont une valeur historique et culturelle majeure. Et le silence complice des médias et des «protecteurs» du patrimoine mondial en dit long sur l'ampleur de l'hypocrisie. Tout comme les campagnes de «progrès» ont effacé les traces palestiniennes dans la vieille ville de Jérusalem ou à Gaza, ces destructions sont des actes de pure domination culturelle. Ce n'est pas une guerre contre des peuples, mais une guerre contre leur Histoire. C'est une guerre d'anéantissement symbolique, d'effacement pur et simple des témoins d'une époque révolue mais non oubliée. Et cette guerre continue dans l'ombre, invisibilisée par ceux qui ne voient que ce qu'ils veulent bien voir.

Ce processus de destruction ne se limite pas aux frontières de la Palestine, il s'étend dans une spirale d'effacement culturel dont les ramifications touchent chaque site, chaque pierre, chaque artefact en territoire occupé. La vieille ville de Jérusalem, son quartier arabe d'Al-Maghariba, a été rasée dès 1948. Les ruines d'une civilisation millénaire ont été sacrifiées sur l'autel de l'idéologie expansionniste. À Jaffa, la mosquée Al-Nour, joyau de l'architecture ottomane, a été engloutie dans les décombres, effacée comme si la présence arabe dans cette ville millénaire n'avait jamais existé. De même, les villages comme Deir Yassin et Lifta, symboles tragiques de la Nakba, ont été rayés de la carte, avec la même froideur qu'un simple acte administratif. Mais dans le cas de Tel es-Safi, ancienne Gath des Philistins, ou à Qumrân, ce haut lieu de mémoire où s'écrivait l'histoire plurielle des manuscrits de la mer Morte, l'effacement avance masqué, camouflé derrière les éternels prétextes de «développement» ou de «sécurité».

Mais que l'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit pas de protéger un site ni d'en valoriser la richesse, mais bien de déraciner tout ce qui atteste d'une présence humaine, spirituelle ou culturelle antérieure à l'invasion sioniste. La méthode est bien rôdée entre l'appropriation, la relecture, puis la disparition de tout ce qui ne cadre pas avec leur récit national. C'est tout simplement vouloir rayer du paysage, au propre comme au figuré, l'histoire des racines du monde moderne. Car pour imposer dans le futur une mythologie de la continuité biblique, il faut d'abord que le passé lui-même soit nettoyé, remodelé, reconfiguré à l'image du dogme. À Qumrân comme ailleurs, l'archéologie devient alors une arme et la mémoire une cible.

La fausse promesse d'une terre «promise» n'est qu'un prétexte abusivement brandit à la face de tous les contestataires lucides. Aucune preuve historique sérieuse ne vient soutenir le mythe d'un royaume unifié de David et Salomon, que ce soit par l'archéologie ou les sources historiques indépendantes. C'est ce que nous verrons dans le prochain article à ce sujet. Pas plus que les narrations autour des fameux «Temples de Jérusalem». Et ce «retour en terre promise» tant vanté, loin de reposer sur une vérité historique, est aussi une fiction construite de toute pièce, un levier permettant de justifier l'annihilation symbolique de cultures entières au nom d'une prétendue réparation historique, sous le couvert de l'expansion territoriale, que nous allons démontrer. Ce projet colonial, confronté aux réalités historiques et archéologiques, s'affiche donc comme une tentative effrontée de légitimer un vol de terre, un anéantissement de peuple, et une annihilation de mémoire. C'est un vol manifeste, camouflé sous des airs de modernité et de démocratie.

De plus, cette colonisation n'est pas seulement un affront aux Palestiniens et aux Arabes de la région, c'est aussi un déni collectif de l'Histoire du Levant tout entier. De Baalbek à Al-Araqib, en passant par le Mont Nébo, Israël se livre à une guerre de destruction du patrimoine mondial. La destruction de ces sites anciens, qu'ils soient grecs, phéniciens, ou romains, ne dérangent visiblement pourtant personne dans la «communauté internationale», sauf pour le mythe d'une présence ancestrale des juifs sur ces terres. Ce n'est ni une tragédie pour les archéologues, ni un sujet d'indignation pour les historiens. La mise à mal de ces mémoires est simplement ignorée, car elle dérange trop l'idéologie dominante et l'histoire officielle d'un État qui s'est construit sur un récit falsifié.

Alors que l'Occident corrompu ferme les yeux, aveuglé par sa culpabilité post-Shoah et ses intérêts géopolitiques, il est grand temps de comprendre que ce qui se joue dans cette région n'est pas une simple guerre de territoire, mais une guerre contre l'Histoire de l'humanité elle-même. Une guerre contre tout ce qui a précédé et qui résiste à l'imposition d'un récit figé, dénaturé, destiné à occulter les racines profondes de la civilisation arabe, palestinienne et méditerranéenne. Ce qu'Israël cherche à éradiquer, ce n'est pas seulement la terre, c'est une culture, une langue, une mémoire et tout un peuple. Et tout cela, au nom d'une version mensongère de l'Histoire, bien plus violente et destructrice que l'on ne veut bien l'admettre.

Il est donc primordial de souligner, une fois encore, que ce travail ne cherche ni à remettre en question l'existence d'un peuple juif ni à nier son histoire, mais bien à démystifier la construction d'une identité moderne qui repose sur des récits manipulés, des falsifications historiques et des réinterprétations abusives. Dans cet article, nous avons seulement entamé l'exploration de cette vaste entreprise de manipulation. Le prochain volet de cette analyse se penchera donc plus précisément sur la construction du mythe de l'identité juive moderne, à travers trois étapes clés : l'utilisation des textes bibliques pour façonner un récit originel, passant de la Torah au Talmud ; les narrations fallacieuses qui ont été forgées au fil des siècles ; et enfin les inventions archéologiques qui ont servi à légitimer cette identité dans le présent.

Cette démarche nous permettra, je l'espère, de démontrer, de manière détaillée, comment cette mythologie a été méticuleusement construite pour justifier un projet politique et territorial qui n'a que peu de liens avec la réalité historique des peuples de la région. Et ainsi, redonner une légitimité aux véritables «juifs» du quotidien, faire cesser le chantage mené de main de maître par les sionistes sur le monde entier et surtout faire stopper le génocide des gazaouis.

La suite au prochain article...

source :  Blog de l'éveillé

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