L'extension des plantations de palmiers à huile et des monocultures de soja constituent les principaux moteurs de la déforestation, et de la conversion d'écosystèmes riches en carbone, en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud. Depuis 2015, 90 % de l'augmentation de la demande en huile végétale est liée aux biocarburants.
« Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants, pire idée pour lutter contre les changements climatiques »
Les principaux résultats de ce rapport :
- Les objectifs actuels d'utilisation de biocarburants conduisent à une augmentation massive de la demande en huiles de palme et de soja à l'horizon 2030 : pour l'huile de palme, la demande pourrait augmenter de 61 millions de tonnes (90 % de la production actuelle) et pour l'huile de soja, de 41 millions de tonnes (75 % de la production actuelle) ;
- Cette augmentation se traduirait par la destruction de 7 millions d'hectares de forêts, dont 3,6 millions sur des sols tourbeux très riches en carbone ;
- Les émissions de gaz à effet de serre associées à cette déforestation seraient de l'ordre de 11,5 milliards de tonnes équivalent CO2 - soit davantage que les émissions annuelles de la Chine ;
- A l'horizon 2030, le secteur de l'aviation deviendrait le premier utilisateur de ces biocarburants, et serait donc responsable des émissions associées.
Pour Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes pour l'association Canopée et porte-parole « forêt » des Amis de la Terre France : « Remplacer les énergies fossiles par des biocarburants est sans doute l'une des pires idées pour lutter contre les changements climatiques : comme le montre ce rapport, l'effet est inverse à cause de la déforestation induite. Si les compagnies aériennes se lancent dans l'utilisation de biocarburants avec le soutien du gouvernement, l'impact sur les forêts et le climat sera désastreux. »