17/12/2024 euro-synergies.hautetfort.com  3min #263796

La démocratie, enfin, si l'on peut dire...

Andrea Zhok

Source:  ariannaeditrice.it

Après le saccage du bureau diplomatique italien à Damas, le ministre des Affaires étrangères Tajani nous dit que « tout est sous contrôle ».

Seule omission négligeable, on ne sait pas très bien sous quel contrôle.

D'un autre côté, si le Premier ministre Giorgia Meloni s'efforce toujours d'« établir la responsabilité » de ceux qui ont tiré sur les troupes italiennes de l'Unifil au Liban, il est au moins aussi plausible de dire que si l'on pille votre ambassade, "tout est sous contrôle".

En fin de compte, le problème de la politique contemporaine est là: les mots ne valent plus l'air chaud qu'ils produisent.

Les mots ne relèvent que d'une gestuelle dans un acte qui envoie des signaux aux employeurs de ces politiciens-acteurs.

Leur contenu de vérité est nul.

Et tout le monde sait que leur contenu de vérité est parfaitement nul.

Mais en même temps, il y a toute une danse médiatique exécutée par des menteurs professionnels, ironiquement appelés « journalistes », dont la tâche principale est de lubrifier les mensonges les plus épineux pour qu'ils soient quand même gobés.

Nous sommes donc dans le pur royaume du mensonge illimité, dans lequel trouver des contradictions, des incohérences, des doubles standards est devenu un passe-temps stérile, car ce qui n'est pas un mensonge n'est un mensonge que par accident, comme une horloge cassée donne l'heure exacte deux fois par jour.

Ce qui n'est pas encore bien compris, c'est qu'une sphère publique où il n'y a que des mensonges, des manipulations ou des vérités accidentelles et occasionnelles est une sphère publique qui ne possède aucune autorité. Or, comme tout pouvoir légitimé découle d'une autorité, la sphère publique d'aujourd'hui ne possède plus aucun pouvoir perçu comme légitime.

C'est au fond l'histoire simple de l'Occident contemporain :

1) Les mensonges, les incohérences, les doubles standards, les omissions sélectives, la rhétorique déformante et la manipulation effrénée règnent sans partage sur le discours public.

2) Par conséquent, le discours public semble totalement dépourvu d'autorité et, de ce fait, le pouvoir qu'il exerce est dépourvu de légitimité.

3) En l'absence de la possibilité d'exercer un pouvoir généralement perçu comme légitime, il ne reste que la possibilité de l'exercer sous des formes autoritaires, coercitives, faites de chantage, d'oppression, de fraude, qui sont systématiquement contraires aux besoins et aux volontés de la majorité.

Et, conformément à ce qui précède, cela s'appelle la « démocratie ».

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