Malgré de nombreuses preuves de conditions inhumaines, Trump et ses sous-fifres sont prêts à présenter des "faits alternatifs".
Ceci n'est pas....
un camp de concentration....
juste un "village de tentes" pour enfants migrants à Tornillo, Texas. Les enfants l'appellent "el infierno". Allez savoir pourquoi
Il fut un temps, au début de l'administration de Donald Trump, où le président s'est donné du mal pour faire semblant de s'occuper des enfants. Vous vous souvenez peut-être de cette première conférence de presse à la Maison-Blanche, où il a exprimé sa grande empathie pour les Dreamers, les immigrants sans papiers amenés aux USA alors qu'ils étaient enfants et qui n'ont grandi dans aucun autre pays.
Nous allons traiter les DACA* avec cœur. Je dois traiter avec beaucoup de politiciens, n'oubliez pas, et je dois les convaincre que ce que je dis est vrai. Et j'apprécie votre compréhension à ce sujet. Mais la situation du DACA est très, très difficile pour moi. Parce que, vous savez, j'adore ces enfants. J'adore les enfants. J'ai des enfants et des petits-enfants.
Vous vous souviendrez aussi que lorsque les démocrates et républicains du Congrès ont concocté un deal de 25 milliards de dollars pour son mur stupide en échange d'un chemin vers la citoyenneté pour ces "enfants" qu'il aimait tant, Trump a décroché, pour ne plus jamais poursuivre la négociation.
Peut-être vous rappelez-vous aussi que lorsque des images ont été diffusées dans le monde entier d'enfants syriens qui avaient été gazés avec des armes chimiques, l'indignation alléguée de Trump a servi à justifier sa première attaque contre un pays étranger. Il était très ému à ce sujet. « Je pense que c'est un affront à l'humanité. Inconcevable que quelqu'un puisse faire cela », a déclaré M. Trump au New York Times. « Ces enfants étaient si beaux. Voir ces scènes de ces beaux enfants en train d'être emportés ». Lors d'une conférence de presse avec le roi Abdallah de Jordanie, Trump n'a cessé de parler des "enfants innocents, bébés innocents, petits bébés ".
Il a fait un sacré spectacle. Je pense que les gens y ont peut-être même cru. Mais je soupçonne qu'à cette époque, Trump pensait encore que des gestes politiques ou des reportages qui le faisaient paraître cruel et insensible pouvaient lui nuire. À un moment donné, il a découvert qu'il peut nier que tout cela soit vrai, crier "fèqueniouz" et exiger que tout le monde le croie au lieu de croire ce qu'on voit de ses propres yeux. Et il semble qu'environ 40 % de la population est plus que disposée à le faire.
À l'heure actuelle, nous faisons face à un cauchemar à notre frontière sud. Le gouvernement torture essentiellement les enfants et leurs parents qui viennent chercher asile, fuyant des conditions épouvantables dans leur pays d'origine. M. Trump aime à s'attribuer le mérite d'avoir mis fin à la politique de séparation familiale qui a consterné la nation et le monde il y a quelques mois, prétendant que c'était une politique dont il avait hérité du président Obama et qu'il a arrêtée lorsqu'il en a entendu parler. (C'est un mensonge.)
Mais il y a encore des milliers d'enfants qui sont détenus auX USA bien au-delà du temps qu'il faudrait pour traiter leur dossier et les remettre aux parents qui les attendent presque toujours quelque part dans le pays. Et il est impossible d'ignorer le fait que punir ces enfants fait partie du plan visant à "dissuader" les réfugiés de demander l'asile. Certains d'entre eux sont en train de mourir. D'autres sont traumatisés. Ils sont tous détenus dans des conditions qu'aucun pays civilisé ne ferait subir même à des criminels endurcis.
Le New York Times l'a décrit ainsi dans un long article d'investigation publié au cours de la fin de semaine, dans le cadre d'un reportage sur le désormais célèbre camp de Clint, au Texas :
Des épidémies de gale, de zona et de varicelle se propagent parmi les centaines d'enfants qui sont détenus dans des cellules exiguës, ont indiqué des agents. La puanteur des vêtements sales des enfants était si forte qu'elle s'est répandue dans les vêtements des agents - les gens en ville se frottaient le nez quand ceux-ci quittaient le travail. Les enfants pleuraient constamment. Une fillette semblait assez susceptible d'essayer de se suicider pour que les agents l'obligent à dormir sur un petit lit devant eux, pour qu'ils puissent l'observer pendant qu'ils s'occupaient des nouveaux arrivants.
Ce n'est là qu'une des douzaines d'histoires, y compris les rapports des avocats et des médecins qui ont inspecté la station à la fin juin et qui ont déclaré avoir trouvé environ 250 bébés, enfants et adolescents enfermés pendant des semaines sans nourriture, eau et assainissement adéquats. (Le CPB, Service Des douanes et du contrôle des frontières, a déplacé la plupart des enfants de l'établissement de Clint lorsque l'histoire a éclaté, puis en a ramené une centaine peu de temps après).
Les entretiens avec les médecins qui ont été autorisés dans les camps sont durs à lire, car ils décrivent les dommages physiques et psychologiques que ces enfants subissent. Un inspecteur général du Département de la sécurité intérieure a visité cinq installations au Texas en juin et a publié un rapport indiquant que les enfants avaient peu de vêtements de rechange et pas de laverie, et que les enfants de deux des cinq installations de la région ne recevaient pas de repas chauds avant que les inspecteurs arrivent.
Le président qui prétend aimer tant les enfants avait ceci à dire : [citation manquante dans l'original, NdT]
Dans ce tweet, bien sûr, Trump plaide par inadvertance en faveur de l'asile. Si cette persécution est meilleure que ce que ces gens disent qu'ils fuient, ils ont une revendication légitime.
Notre président a aussi une solution : [citation manquante dans l'original, NdT]
Les enfants ne prennent pas cette décision. Malgré toutes ses larmes de crocodile pour les enfants et les "petits bébés", Trump se contente de laisser souffrir tous ces enfants pour pouvoir "envoyer un message" à leurs parents désespérés.
Il y a des douzaines de témoins de ces événements. Les principaux journaux ont fait des reportages d'enquête approfondis, y compris des entrevues avec des agents de la patrouille frontalière qui s'occupent de ces installations depuis des années. Même si les autorités ont refusé d'autoriser l'entrée de caméras dans les installations et que les seules photos sont celles qui ont été sorties en contrebande, il n'y a aucun doute que cela se produit. L'inspecteur général l'a admis.
Pourtant, au cours de la fin de semaine, le directeur intérimaire de la Sécurité intérieure, Kevin McAleenan, a déclaré sur ABC qu'il n'acceptait pas les rapports faisant état de conditions insalubres et d'une pénurie de nourriture et d'eau. Il a affirmé que les problèmes de surpeuplement ont été réglés et qu'il y a beaucoup moins d'enfants dans les camps que le mois dernier.
Comme par hasard, Trump a soudainement décidé qu'il voulait en ouvrir certaines aux médias. Il a annoncé dimanche : « Ce que nous allons faire, c'est que je vais commencer à montrer certains de ces centres de détention... à la presse. Je veux que la presse aille les voir ».
Cela ne m'étonnerait pas du tout que les officiels aient réussi à déménager la plupart des enfants et à nettoyer certains des camps, à la Villages Potemkine [un truc classique et éprouvé dans le bizness des camps de concentration : voir le « camp-vitrine » nazi de Terezin, monté pour calmer la Croix-Rouge, NdT]. De temps en temps, l'attaque de Trump contre la réalité lui demande de faire ses preuves. Je suis sûr qu'il y aura des photos de petits enfants souriants et en santé qui mangent de la crème glacée et jouent avec des jouets.
Pendant ce temps, dans une autre ville frontalière, la misère s'aggrave :
Je pense que c'est probablement le but de l'opération.
NdT
DACA : L'Action différée pour les arrivées enfants (en anglais : Deferred Action for Childhood Arrivals a été un dispositif de politique migratoire mis en place par le gouvernement Obama en juin 2012. Le DACA permet à certains immigrants mineurs entrés illégalement sur le territoire US, de bénéficier d'un moratoire de deux ans sur leur expulsion et à l'éligibilité d'un permis de travail. Pour y être éligible, les demandeurs de ce statut doivent être arrivés sur le territoire US avant l'âge de 16 ans, être âgés de moins de 31 ans au 15 juin 2012, présents continuellement aux USA depuis 2007, et ne pas avoir eu de condamnation grave. Les demandeurs doivent également posséder un diplôme d'un niveau équivalent du baccalauréat, ou à défaut avoir été engagé dans l'armée.
Courtesy of Tlaxcala
Source: salon.com
Publication date of original article: 08/07/2019