par Franz Ferdinand
Source: unser-mitteleuropa.com
Comme l'a montré le récent discours de J. D. Vance, le changement de paradigme provoqué par l'élection de Trump est vraiment radical. Comme nous l'avons déjà mentionné ici, Trump est une sorte de Gorbatchev américain, qui représente une sorte de glasnost (transparence, ouverture) et de perestroïka (reconstruction).
Il est probable que Trump ne se contente pas d'abattre les remparts intellectuels du bolchevisme en Amérique et en Europe afin de rétablir un espace de débat ouvert.
Sa manière de résoudre le conflit ukrainien sur un mode pragmatique et bilatéral entre la Russie et les États-Unis indique qu'il envisage déjà un tout nouvel ordre mondial dans lequel l'UE ne jouera plus qu'un rôle secondaire. L'UE pourrait s'intégrer dans ce nouvel ordre, mais elle devrait d'abord changer pour cela.
Cette façon de penser est également tout à fait claire, car pour Trump, la musique se joue dans la région Asie-Pacifique. Le centre du monde s'est déplacé de l'Europe vers la Chine, l'Inde et la Russie. C'est là que vivent la plupart des gens et c'est là qu'il y a la plus forte croissance économique et la plus grande quantité de matières premières. C'est là que l'on trouve une croissance dynamique sans œillères idéologiques.
L'Europe sclérosée se trouve en revanche dans une phase de stagnation, car des paradigmes politiques délirants s'y sont consolidés, dont les Etats-Unis viennent de se libérer avec l'élection de Trump à la présidence. Outre l'arnaque climatique et le tournant énergétique absurde, la politique migratoire est catastrophique. En raison de « droits de l'homme » mal compris, l'UE est aujourd'hui l'aimant du lumpenprolétariat du monde entier. Il en résulte un endettement public démesuré et, en fin de compte, l'ingouvernabilité de certains pays. L'UE se trouve aujourd'hui sur la voie d'une évolution qui la conduira vers des conditions latino-américaines. Au lieu d'une prise de conscience, il n'y a plus que de l'arrogance et une surestimation totale de soi. L'Europe n'est plus aujourd'hui qu'une caricature d'elle-même, lorsque certains hommes politiques européens font le tour du monde en donnant des leçons et en voulant prêcher des « valeurs » au monde. Comme on n'a plus rien d'autre à offrir, on croit pouvoir se poser en sauveur du monde en parlant sans cesse du réchauffement climatique.
Donald Trump considère avant tout la Chine comme le principal adversaire dans le nouvel ordre multipolaire qui se met en place. Avec sa politique « l'Amérique d'abord », il a depuis longtemps abandonné la vision unipolaire du monde qui était le propre des démocrates. Il cherche donc logiquement la Russie comme partenaire. Certes, la Russie ne se laissera pas opposer à la Chine, mais une coopération étroite avec la Russie ouvre également de nombreuses possibilités vis-à-vis de la Chine, qui n'existent pas autrement.
Par exemple, Trump a déjà proposé que la Chine, la Russie et les États-Unis puissent réduire de moitié leurs budgets militaires par le biais d'un traité ! Peut-être que cette proposition va dans le même sens que le traité des trois empereurs de Bismarck pour garantir la paix en Europe au 19ème siècle. On ne peut alors qu'espérer que Trump sera plus efficace que Bismarck !
Le statut du Groenland pourrait également être soulevé par ces trois puissances. La Chine s'est déjà définie comme un « État riverain de l'Arctique » !
Bien entendu, cette stratégie suppose de régler d'abord le problème avec la Russie. Il est possible que Trump veuille même sortir les Etats-Unis de l'OTAN ! Lors d'une conversation téléphonique avec Poutine, Trump a reconnu que la tentative d'attirer l'Ukraine dans l'OTAN était une erreur. Mais les politiques européens sont encore très loin d'une telle prise de conscience. Cette prise de conscience est pourtant une condition préalable pour pouvoir entamer des négociations avec la Russie. La fin de la guerre en Ukraine sera donc négociée entre les Etats-Unis et la Russie. Si l'UE s'y oppose, Trump trouvera les moyens de rappeler à l'ordre ses « partenaires » de l'OTAN. C'est alors que certains documents pourraient soudain voir le jour et éclairer les véritables dessous du conflit ukrainien ! On pense par exemple aux accords de Minsk, dont Merkel avait dit qu'ils n'avaient été conclus que pour faire gagner du temps à l'Ukraine. Tant que l'UE, dans sa mégalomanie, ne traitera pas la Russie d'égal à égal, Poutine ne négociera pas non plus avec les représentants de l'UE !
Dans tous les cas, l'UE sera embarrassée jusqu'aux os si le mantra de la guerre d'agression russe contre l'Ukraine ne tient plus la route. L'UE pourrait soudainement se retrouver isolée sur cette question.
Il est également significatif que Trump veuille rencontrer Poutine pour des négociations de paix en Arabie saoudite et non en Europe, car de nos jours, même la Suisse n'est plus considérée comme neutre. Ni les politiciens européens ni Zelensky ne sont invités !
Les Américains ont même été invités au défilé de la victoire à Moscou le 9 mai. Si Trump y participe vraiment, ce serait un énorme affront pour l'UE ! Les États-Unis se rapprochent donc de plus en plus de la Russie, tandis qu'ils s'éloignent de l'Europe !
La perte de crédibilité des élites de l'UE qui en résulterait aurait également des répercussions sur d'autres questions où les politiciens de l'UE dominent encore l'espace de débat européen, par exemple sur la question de la « crise climatique » ! C'est précisément ce que les élites européennes craignent vraiment, car cela entraînerait une perte de pouvoir massive de ces acteurs. Aujourd'hui déjà, ces escrocs ne peuvent se maintenir péniblement au pouvoir qu'en ignorant les résultats des élections, comme par exemple en Roumanie et en Autriche. Une fois que le mantra russe et climatique sera tombé, les partis du cartel occidental seront balayés par un tsunami !