Ce mercredi 22 mars 2023, toute la France attend la Sainte parole de son président tout puissant qui vient d'utiliser le 49.3 pour court-circuiter l'Assemblée et forcer les Français à travailler deux ans de plus. Sous le nom bénin de réforme des retraites, il s'agit là d'une énième contre-réforme visant à détricoter les acquis sociaux des 30 glorieuses pour enrichir toujours plus l'oligarchie au détriment du peuple français. Avec les syndicats réunis en Intersyndicale, les Français se battent depuis des mois contre cette réforme inutile, injuste, et brutale, rejetée par 70 % d'entre eux. En vain. Le 49.3 a été suivi d'une motion de censure qui a échoué à renverser le gouvernement par seulement 9 petites voix. Soulagé, le pouvoir, inconscient de la détestation dont il fait l'objet, s'est imprudemment réjoui de sa victoire. La France est ressortie dans la rue et là, ce ne sont pas les manifestations majestueuses et bien rangées, encadrées par le service d'ordre des syndicats, ce sont des manifestations sauvages qui, en avançant, mettent le feu aux monceaux d'ordure qui jonchent les rues à cause de la grève des éboueurs, et sur lesquelles la police militarisée se jette avec une gourmandise non dissimulée.
Ce mercredi 22 mars 2023, la France attend que le pantin présidentiel, le young leader que les Américains ont mis à sa tête, parle, qu'il s'explique, qu'il fasse amende honorable, qu'il rende des comptes au peuple qu'il est censé représenter, bref qu'il fasse ce qu'un vrai, un bon, un honnête président devrait faire, mais, en même temps, la France sait qu'il n'en fera rien. Il parlera, certes, il sait enfiler les mots, mais ce sera pour dire qu'il n'en a rien à faire des factieux que nous sommes...
Ce mercredi 22 mars 2023 pourrait être le symbole de l'impasse dans laquelle se trouve la France un an après la réélection, à la tête de notre République en lambeaux, du mignon vaniteux qui, depuis dix ans, pille la France pour le compte de puissances étrangères bien identifiées. Il y a d'intenses débats sur les chaînes de désinformation nationales entre d'éminents experts en tout et rien pour savoir qui est Macron. Mais, nous, on le sait très bien. Qu'ils viennent me chercher Macron ne cesse de nous le dire lui-même, car il adore faire dans la provoc, sachant qu'il est pratiquement indélogeable. Pognon de dingue Macron fait ce qui est nécessaire et rien que ce qui est nécessaire. Il ne cédera rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes, c'est-à-dire aux Gaulois réfractaires qui de toute façon ne sont rien, car autrement il subirait les foudres de ses commanditaires US/UE/OTAN qui ont sûrement assez de dossiers sur lui pour lui pourrir la vie, s'il ne leur obéissait pas au doigt et à l'œil, au lieu de le promouvoir à la tête de quelque luxueuse sinécure internationale. Et il fait le nécessaire avec plaisir car il a très envie d'emmerder la foule des Français, qui n'a pas de légitimité et qui fout le bordel.
Au bout du compte, je traverse la rue et je vous en trouve, du travail Macron n'est rien. Il n'a jamais gouverné. Il n'a fait qu'appliquer par la force la feuille de route US/UE/OTAN, tout en pérorant. Et comme il a maintenant utilisé tous les moyens dictatoriaux dont il dispose grâce au Général de Gaulle qui doit se retourner dans sa tombe en voyant l'usage dévoyé qui est fait de sa Constitution, la réincarnation de Néron qui nous sert de président va passer les 4 années qui lui restent au pouvoir à faire la fête, à se balader à travers le monde et à nous emmerder.
Thierry Meyssan, « l'auteur conspi le plus vendu de France«, selon Street Press qui s'est spécialisé dans la chasse à tous ceux qui s'écartent de la ligne atlantiste, explique, dans un article intitulé La France bloquée pour 4 ans, que
« La crise que la France traverse aujourd'hui n'est pas un épisode de plus dans un pays éternellement agité. Il s'agit d'une profonde crise de régime qui ne se résoudra qu'avec l'amorce d'une nouvelle société. Le pays va traverser plusieurs années de blocage, avant de se lancer dans une transformation complète, une révolution qui durera au moins une génération«.
Selon le journaliste exilé en Syrie pour échapper aux persécutions du gouvernement colonial français, « Le président Macron a délibérément créé une situation de blocage. Désormais le pays est coupé en deux« : un petit tiers de nantis fait face au reste de la population qui est passée de l'hostilité à la haine.
Comme dit Thierry Meyssan, le problème est plus vaste que la simple réforme des retraites. Et les Français l'ont désormais compris : on ne peut plus « rafistoler les services publics, il faut les repenser en fonction de nouvelles réalités : l'informatisation des moyens de production et la globalisation des échanges«.
« Pour résoudre cette crise, il suffirait que leur classe politique les écoute«, mais elle n'en fait rien. Du coup, tout est bloqué : « Le gouvernement ne pourra plus faire adopter de texte par le Parlement et, de toute manière, ses fonctionnaires ne lui obéiront plus. Ils placeront les dossiers gênants en bas des piles et les feront traîner. Les Français ne pourront pas plus protester sans qu'une répression sauvage ne s'abatte sur eux, comme cela a déjà été avec les Gilets jaunes«.
Ce n'est certainement pas par hasard que, sur BFM TV, Brice Toussaint et ses propagandistes se sont mis à appeler la province française : « les territoires« , comme en Israël on nomme pudiquement les territoires palestiniens occupés. Ce n'est pas la première fois que je remarque l'israélisation du pouvoir français : les soldats qui patrouillent dans les rues l'arme au poing, la militarisation de la police, la répression policière, la percée des sociétés de sécurité et de surveillance, l'arbitraire, le mépris du droit et le deux poids deux mesures. Sous Sarkozy, les élites françaises se désignaient même entre elles par le nom de Tzabar comme l'élite ashkénaze israélienne (qui vient d'être détrônée par les Séfarades autrefois méprisés) et désormais, nous, Français occupés par un pouvoir comprador, vivons dans des territoires comme les Palestiniens sous la botte israélienne, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est Bruce Toussaint, le porte-voix du gouvernement soi-disant français.
Toujours sur BFM TV, et toujours mercredi 22 mars, une heure environ avant l'allocution de Macron de 13h, dont une correspondante de BFM TV annonce, depuis une ville de France, qu'elle n'a rencontré personne qui avait l'intention de la suivre, un des invités, car il faut être invité pour avoir le droit de parler à la TV française, le communiste G. Briant tente un timide parallèle entre la foule française qui, selon notre dictateur en herbe, n'a pas de légitimité et la foule du Maïdan qui, avec l'aide des Américains, a renversé le gouvernement élu d'Ukraine en 2014, ainsi que les foules des printemps arabe qui ont pareillement renversé des gouvernements légaux sous les applaudissements exaltés de l'Occident collectif. Immédiatement Morandini et le playmobil macronite de service le font fait taire avec véhémence. Quelle honte, oser comparer les vaillantes et courageuses foules actionnées par la clique anglo-saxonne, les États-Unis en tête - comme l'appelle l'ex diplomate M.K. Bhadrakumar qui, dans sa fureur, a renoncé au langage diplomatique -, pour renverser les dirigeants qui lui résiste, à la foule française qui a le toupet de protester contre le Dieu Macron et les diktats européens... On vous l'a dit, ce qui arrange la clique anglo-saxonne, les États-Unis en tête, est bien, ce qui la dérange est mal.
Et voilà notre drame, la France attend tout de Macron mais Macron n'est rien. Elle attend tout de lui parce qu'il est le représentant, en terre française, du vrai pouvoir, la clique anglo-saxonne, les États-Unis en tête, et qu'elle ne peut pas se débarrasser de lui du fait que les institutions gaulliennes et la disparition des contre-pouvoirs le protègent contre toute tentative de renversement. Mais en même temps, la France sait pertinemment qu'il ne fera rien d'autre que de se pavaner encore 4 ans, tout en distribuant nos diamants à ses maîtres étrangers, comme autrefois l'empereur Bokassa en gratifiait Giscard d'Estaing. Ce qui permettait à Bokassa, que le général de Gaulle surnommait le Soudard, de se livrer allègrement à la torture et aux exécutions sommaires avec la bénédiction de la France.
Macron et Biden, le président des États-Unis
La France s'enfonce dans le désordre, la récession et l'arbitraire, mais notre petit roi colonial est content de lui. Plus le chaos règne, plus le pillage sera facile. C'est à cela, il me semble, qu'on reconnaît les imbéciles et les cyniques, ils sont fiers de ce dont ils devraient avoir le plus honte.
Dominique Muselet
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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