05/02/2025 reseauinternational.net  3min #268001

 Un «véritable carnage» dans l'est de la Rdc : 773 morts et 2 880 blessés à Goma en quatre jours

La guerre en Rd du Congo et le risque d'une escalade régionale

par Mikhail Gamandiy-Egorov

La situation très compliquée en République démocratique du Congo risque non seulement une détérioration à l'échelle nationale, mais également régionale. Le président du Burundi, notamment, tire la sonnette d'alarme.

Le président burundais, Evariste Ndayishimiye, a lancé un avertissement ferme à la communauté internationale sur les dangers d' une extension du conflit qui ravage l'Est de la République démocratique du Congo. Selon lui, l'inaction internationale face à cette crise menace désormais la stabilité de toute la région des Grands Lacs.

Tout cela se déroule au moment où la situation sur le terrain ne va pas dans le sens d'une amélioration, les rebelles du M23 et alliés restent à l'offensive et les autorités de Kinshasa  restent toujours dans une incapacité décisionnelle marquante. Le président du Burundi a également pointé du doigt le silence de la «communauté internationale» sur la tragédie en cours en RDC. Tout en insistant encore une fois sur le risque d'un basculement vers une guerre régionale et en appelant à la solidarité africaine et internationale.

Évidemment et en termes de perspectives, le risque d'une propagation régionale du conflit en RDC est bien réel. Cela est d'autant plus dû à plusieurs raisons, parmi lesquels l'implication de nombreux acteurs extérieurs dans la crise en République démocratique du Congo, une implication qui est d'ailleurs fortement liée aux ressources naturelles stratégiques se trouvant dans le pays, et notamment dans sa partie Est, cela sans oublier que l'implication en question est loin de se limiter aux différents acteurs régionaux.

En effet, le sous-sol congolais représente un attrait énorme pour les intérêts liés à des régimes qui non seulement ne peuvent se vanter de posséder des ressources aussi stratégiques, mais plus que cela des ressources dont les dits régimes ont extrêmement besoin. Dans cette configuration, il devient clair que les régimes occidentaux n'ont aucun intérêt dans la stabilisation de la situation en République démocratique du Congo. Comme d'ailleurs, ils n'ont jamais eu pour objectif d'apporter un quelconque effort de stabilisation dans les crises sur le continent africain, en dehors de la RDC, la République centrafricaine et les pays de la région du Sahel n'ont représentent que des exemples supplémentaires.

À la seule différence, que si en RCA et au sein des États du Sahel ayant pris leur destin en main les leaderships concernés ont eu le courage à prendre des choix stratégiques pour mettre fin au chaos sans fin, bien que le travail n'est pas encore terminé, dans le cas des autorités de Kinshasa rien ne laisse présager, pour le moment, une telle capacité décisionnelle.

La situation en RDC démontre également que le temps est venu pour des personnes réellement patriotes, dans un esprit panafricaniste et pro-multipolaire, de prendre la relève sur des politiciens inchangeables. Il y a sans le moindre doute des Assimi Goïta, des Ibrahim Traoré ou des Abdourahamane Tchiani congolais qui attendent leur tour. Voire de nouveaux Patrice Lumumba.

En attendant, il est aujourd'hui primordial à empêcher une propagation du chaos à l'échelle régionale, un chaos qui encore une fois arrangerait bien les intérêts des forces parasitaires. Aussi, les multiples et de longue date souffrances en République démocratique du Congo n'ont que trop duré. Et il serait certainement grand temps à ce qu'une nouvelle page du pays s'ouvre le plus tôt possible.

 Mikhail Gamandiy-Egorov

source :  Observateur Continental

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