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Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, le 30 mars à Washington.
Réaction disproportionnée ? Les autorités américaines ont appelé leurs ressortissants se trouvant sur le territoire russe à quitter celui-ci, après l'arrestation en Russie d'un correspondant du Wall Street Journal, accusé d'espionnage. Un épisode survenant dans un contexte déjà extrêmement tendu entre Washington et Moscou, lié notamment au conflit en Ukraine.
«L'accusation d'espionnage est ridicule», a assuré à la presse Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche, le 30 mars, jour de l'interpellation du journaliste américain Evan Gershkovich. «Le fait que le gouvernement russe prenne pour cible des citoyens américains est inacceptable», a ajouté Karine Jean-Pierre dans un communiqué séparé, condamnant à son tour l'arrestation d'Evan Gershkovich dans «les termes les plus forts».
Selon l'AFP, Karine Jean-Pierre a exhorté tous les citoyens américains à ne pas se rendre en Russie et ceux qui y résident ou voyagent là-bas à quitter le territoire immédiatement.
«Nous comprenons que vous faites tous un travail important et que pour le faire, vous voulez et devez prendre des risques. Nous le respectons. Mais cela ne change rien à notre profonde inquiétude sur la présence d'Américains» en Russie, a également déclaré à des journalistes le porte-parole du Conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, John Kirby.
Un journaliste accusé d'avoir collecté des données sensibles pour le compte de Washington
Plus tôt le 30 mars, le FSB avait annoncé avoir «coupé court aux activités illégales du correspondant du bureau moscovite du quotidien américain The Wall Street Journal, accrédité auprès du ministère des Affaires étrangères, Evan Gershkovich, de nationalité américaine, né en 1991». Le FSB avait précisé que l'homme était «soupçonn[é] d'espionnage au profit du gouvernement américain».
«Il a été établi que Gershkovich, sur ordre des Etats-Unis, collectait des données constituant un secret d'Etat sur le fonctionnement d'une entreprise du complexe militaro-industriel russe. L'étranger a été interpellé à Ekaterinbourg, alors qu'il tentait d'obtenir des informations secrètes», avaient ajouté les services russes de sécurité intérieure.
Le département d'enquête du FSB a engagé une poursuite pénale contre le ressortissant américain, au nom l'article 276 du code pénal russe (espionnage) qui prévoit pour certains crimes des peines de 10 à 20 ans de prison. Selon l'agence TASS, le tribunal de Lefortovo à Moscou a ordonné le placement en détention provisoire d'Evan Gershkovich.