Les définitions des mots sont absolument essentielles car si nous ne comprenons pas précisément et exactement ce que signifient les mots, nous ne pouvons pas communiquer les uns avec les autres.
Changer les définitions subtilement et au fil du temps ne peut que conduire à un manque de compréhension et à la confusion. Ce qui revient pour un pouvoir d'où qu'il vienne, à favoriser l'idiocratie généralisée.
L'économie, l'étude de l'action humaine sur le fonctionnement du monde, est devenue une pseudo-religion, et le doctorat pour les économistes a été transformé en sacerdoce. Les gens ordinaires en sont venus à croire que ces Prêtres séculiers autoproclamés économistes sont nécessaires pour interpréter les statistiques - dont la plupart ne sont pas fiables - et formuler des politiques, dont la plupart sont au mieux irréalistes, le plus souvent catastrophiques.
Le fait est que tout le monde devrait être un économiste, pas seulement un gars équipé d'un sacerdoce qui a reçu une formation obscure, et largement hors de propos, axée essentiellement sur les mathématiques, et qui n'a pas grand-chose à voir au final avec le fonctionnement réel du monde. Il est pourtant important de comprendre comment les gens s'y prennent pour produire, consommer et commercer les uns avec les autres.
Récemment, l'administration Biden aux États-Unis a tenté de changer la définition traditionnelle d'une récession qui était jusqu'à présent « deux trimestres consécutifs de baisse du PIB d'un pays ».
La nouvelle définition d'une récession est plus vague et correspond à « une baisse significative de l'activité économique qui s'étend à l'ensemble de l'économie et dure plus de quelques mois ».
Bizarre. Cela ressemble à la définition d'une dépression, pas d'une récession... Est ce à dire qu'ainsi les gens auront moins peur d'une dépression si celle-ci se fait appeler récession ? Un effet placebo en quelque sorte destinée à lutter contre la douleur économique ainsi infligée ?
Keynes invoquerait dans le cas présent la « sublimation des Animal Spirits » qui consiste en permanence pour les Banques centrales à se jouer et à déjouer les anticipations des Agents économiques. Un story-board psychologique qui nous enseigne que lorsqu'un changement s'effectue d'une manière suffisamment lente, il échappe à la conscience et ne suscite la plupart du temps aucune réaction, aucune opposition, aucune révolte. Vous connaissez tous l'histoire de la grenouille dans la marmite d'eau bouillante, une métaphore de l'adaptation au changement.
Les mots façonnent les pensées et les pensées façonnent les croyances. C'était un thème majeur dans le livre d'Orwell « 1984 ». Le gouvernement a constamment changé le sens des mots, qualifiant certains de « mauvaise pensée » ou de « crime de pensée ». 1984-2024 SONT l'évolution ultime de la culture d'annulation, du « wokisme », etc.
Il est essentiel que les mots soient définis et utilisés avec précision. Si les définitions sont nébuleuses et peuvent être modifiées à volonté, il devient difficile de communiquer. Plus nous nous rapprochons de la redéfinition de « bleu » par « rouge », ou de « guerre » par « paix », ou de « récession » par « prospérité », plus nous nous rapprochons de ne pas savoir littéralement de quoi nous parlons.
Reste que les politiciens n'aiment pas le mot « récession » et pour cause. Vous vous souvenez peut-être quand aux États-Unis Alfred Kahn, conseiller économique en chef de Jimmy Carter, a plaisanté en disant qu'il rebaptiserait bien une récession une « banane » parce qu'ainsi le mot n'effrayerait pas tellement les gens. Aujourd'hui pour les États-Unis le même Sieur parlerait de la République « bananière » des États-Désunis ce qui pour moi, prendrait alors tout son sens, et devrait effrayer pas mal de gens. Trop tard ! Question d'époque ! Les mots pour penser les maux, les maux pour panser les mots, l'émaux pour le dire et le reste pour l'ire !
Au cours de la dernière dépression, 1929 pour ne pas la citer, Roosevelt a déclaré que « tout ce que nous avons à craindre, c'est la peur elle-même ». Mais c'était totalement faux. Ce qu'un pays a vraiment à craindre, c'est la politique destructrice de son gouvernement. Dixit le Père fondateur Thomas Jefferson de ces États décidément trop désunis ! Roosevelt aurait du le savoir avant de confisquer l'or de ses concitoyens, il a préféré les condamner aux grands travaux... forcés et à la guerre perpétuelle ! Les maux cachés toujours par les mots ! Mais des traces dans l'inconscient collectif !
Sur la définition d'une récession, « leur » précédente définition « deux trimestres de baisse du PIB » était arbitraire, mais au moins elle permettait à tous ceux qui jonglaient avec les chiffres économiques d'utiliser un raccourci significatif.
Bien que franchement, qui peut même être sûr de ce que représente le PIB avec des milliards de monnaie fiduciaire injectés dans l'économie ? Et la valeur de la monnaie fluctuant énormément contre tout ?
Même selon les propres chiffres inexacts du gouvernement, la monnaie perd de la valeur de près de 10% par an. Il est difficile, même pour un observateur honnête, de mettre le doigt sur ce qu'est une récession lorsqu'une devise chute radicalement d'un montant indéterminé.
Qui peut faire confiance à l'une des statistiques que le gouvernement propose ces jours-ci ? Par exemple, combien des millions d'individus employés directement par l'État ou indirectement via des Associations subventionnées, et des millions plus indirectement en tant qu'entrepreneurs, font quelque chose de vraiment productif, quelque chose qui est réellement nécessaire, et souhaitée par la population ?
À l'image du Sapeur Camembert beaucoup d'entre eux creusent inutilement des fossés pendant la journée et remplissent ces fossés la nuit. On comprend mieux après cela, le sens de la grande démission en attendant la voie de la grande rémission d'un travail ayant perdu tout son sens !
Leurs coûts et leurs revenus sont crédités au PIB, mais leur produit est économiquement marginal ou sans valeur. En fait, créer des réglementations et brasser du papier, leur principal « produit », crée souvent de la valeur négative. Au final, creuser des fossés puis les remplir pourrait au moins être neutre.
C'est Keynes, toujours lui, dans toute sa splendeur, et décadence.
À l'image par exemple de la Chine, qui mise actuellement sur la destruction créative d'immeubles pour sortir son secteur immobilier de l'ornière, et relancer ainsi son économie, le secteur immobilier y pesant 25 à 30% de son PIB.
Et puisque l'on est là encore dans le domaine de la contrefaçon américaine, cela vaut ici la peine de donner quelques explications :
En limitant l'offre, la Chine limite ainsi la chute des prix, et protège son secteur immobilier criblé de dettes, secteur qui voit là une porte de sortie financière par la construction à crédit de nouveaux immeubles. Parallèlement en baissant ses taux d'intérêt la Chine relance certes une demande devenue atone, mais pas la confiance. Il lui faut donc rarifié l'offre :
- en maintenant de nombreux chantiers en suspension, la construction d'une tour d'immeuble met en moyenne 8 ans,
- et aussi bien sur en accélérant la destruction de biens immobiliers inhabités construits précédemment.
Pour résumer : « Construire, interrompre, démolir, répéter ». On nage en plein « délire schumpetérien » qui aurait viré triade ! Mao n'avait qu'a bien se tenir ! Communisme de Bandit, Capitalisme de Voleur !
Pas très « productif » en effet comme méthode, mais très efficace pour créer de la croissance fictive et augmenter artificiellement un PIB mal au point. Les villes fantômes chinoises peuvent en témoigner !
Mais n'en voulons pas trop aux Chinois qui ne font que répéter là ce que font les Occidentaux depuis des lustres avec leur immobilier public et privé, à coup de rénovation énergétique futile, de démolition intempestive de barres d'immeubles, et d'imposition sans cesse renouvelée de nouvelles normes « filandreuses », et surtout de nouvelles taxes astucieuses. Une gigantesque pyramide de Ponzi, où chacun croit pouvoir faire sa place dans un espace de plus plus réduit, et devenu de plus en plus cher.
L'un des mots les plus mal compris en économie est « inflation », qui signifiait autrefois quelque chose de très différent de ce qu'il est aujourd'hui.
Pendant très longtemps on a toujours défini l'inflation comme une augmentation de la masse monétaire. Puis, en 2003 sous l'influence « machiavélique » des États-Unis, on en a modifié la définition pour signifier l'inflation comme une hausse du niveau général des prix.
Aujourd'hui, la plupart des gens ignorent la définition traditionnelle de l'inflation, et ont adopté la nouvelle définition, partant du principe que la FED ayant toujours raison, il ne sert pas à grand-chose de la combattre.
Qu'est-ce qui se passe ici ?
Une mauvaise définition de l'inflation confond la cause et l'effet. C'est dévastateur pour une pensée claire dans n'importe quel domaine de l'interprétation de la réalité.
Alors, qu'est-ce que l'inflation ? L'inflation est un verbe, pas un nom. En bref et pour faire sourire, c'est une augmentation intempestive de l'achat de médias de propagande, ce qui diminue d'autant sa valeur, tant et si bien que plus personne ne se fait confiance, et n'a confiance dans son gouvernement. Plus sérieusement dans le monde d'aujourd'hui, dominé par les Banques centrales, l'inflation c'est la dépréciation active de la valeur d'une monnaie, et la perte de confiance progressive en celle ci.
N'importe qui devrait être capable de comprendre la plupart de ce qu'il doit savoir sur l'économie simplement en posant des questions et en exigeant des réponses précises. Mais c'est impossible quand les mots peuvent signifier n'importe quoi, ou rien.
Oublions donc la récession, car mauvaise nouvelle nous sommes au début d'une grave dépression.
Je définis cela comme une période pendant laquelle le niveau de vie de la plupart des gens baisse considérablement au point que... cela bascule... dans l'abondance « d'emmerdements » ! Keynes, encore lui, nous avait pourtant bien prévenu.
En bande son :
source : Le blog à Lupus