Des enfants ayant fui les combats dans le Donbass assistent à la consécration d'une nouvelle église à Moscou, en Russie, en 2014. Sputnik / Sergey Pyatakov
Scholz a rejeté les affirmations de Moscou selon lesquelles le bain de sang dans l'est de l'Ukraine est un génocide.
Par Layla Guest
Paru le 9 Février 2022 sur RT
Moscou a riposté à la chancelière allemande, l'accusant de se moquer des questions relatives à un potentiel génocide.
Le ministère des Affaires étrangères de Moscou a réagi aux remarques faites par Olaf Scholz lors de la Conférence sur la sécurité de Munich samedi, où il a semblé rejeter les allégations selon lesquelles des milliers de civils ukrainiens pourraient avoir été pris pour cible dans le conflit sanglant dans l'est du pays.
Scholz a réagi à une déclaration faite en début de semaine par le président russe Vladimir Poutine à l'issue d'un sommet entre les deux dirigeants, dans laquelle il a déclaré que les événements qui se sont déroulés dans la région équivalaient à un « génocide ».
Selon le leader berlinois, cette affirmation est absurde et « Poutine vient soutenir qu'au Donbass il y a quelque chose comme un génocide, ce qui est vraiment ridicule, pour être très clair là-dessus. »
Plus tard dans la journée de samedi, le ministère russe des affaires étrangères a riposté aux affirmations de M. Scholz, insistant sur le fait que « les dirigeants allemands n'ont pas à se moquer des questions relatives au génocide. »
« C'est inacceptable compte tenu de l'expérience historique de l'Allemagne en matière de perpétration d'atrocités et de propagation de l'idéologie misanthrope », a déclaré le ministère dans un communiqué transmis à TASS.
Ces remarques interviennent dans un contexte d'aggravation de l'impasse à la frontière russo-ukrainienne, Kiev et les dirigeants des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk s'accusant mutuellement d'agression. De lourds tirs d'obus et des explosions ont été signalés jeudi sur la ligne de contact dans la région du Donbass et des milliers de citoyens auraient été évacués vers la Russie dans un contexte d'hostilités croissantes.
De violents combats ont sporadiquement éclaté dans l'est de l'Ukraine depuis 2014, après les événements du Maïdan, lorsque de violentes manifestations de rue ont renversé le gouvernement élu. Les deux régions ont ensuite déclaré leur autonomie vis-à-vis de Kiev, mais ni l'Ukraine ni la Russie ne reconnaissent leur indépendance.
Les autorités de Kiev affirment que les rebelles du Donbass sont des mandataires russes, ce que le Kremlin a démenti à plusieurs reprises, et ont critiqué la délivrance par Moscou de plus d'un demi-million de passeports aux citoyens vivant dans les territoires. Selon un recensement effectué en 2001, les Russes ethniques forment les plus grandes minorités des deux républiques et il s'agit d'une région majoritairement russophone.
En décembre de l'année dernière, M. Poutine a déclaré que ce qui se passe dans le Donbass « rappelle beaucoup » le ciblage des civils, alors qu'il s'exprimait lors d'une session du Conseil russe pour la société civile et les droits de l'homme. Il a également insisté sur le fait que la « russophobie » est la première étape sur la voie du génocide. Plus de 13 000 personnes, dont des enfants et des civils âgés, ont été tuées dans le conflit, selon les Nations unies.
Layla Guest
Source: RT
(Traduction : Arrêt sur info)