Venezuela : Roger Waters critique le concert humanitaire pro-Guaidó
Pour l'un des fondateurs des Pink Floyd, cet événement financé par le milliardaire Richard Branson n'a « rien à voir avec la démocratie » ou « la liberté ».
Roger Waters monte au créneau. L'un des fondateurs du mythique groupe de rock Pink Floyd a vivement critiqué mardi le concert humanitaire pro-Guaidó, prévu en Colombie, à la frontière avec le Venezuela. Dans une vidéo diffusée sur Twitter, le musicien britannique parle d'un « truc » qui « n'a rien à voir avec l'aide humanitaire ». « Ça n'a rien à voir avec les besoins des Vénézuéliens, ça n'a rien à avoir avec la démocratie, ça n'a rien à voir avec la liberté », a-t-il dit au sujet de cet événement programmé vendredi, et financé par le milliardaire britannique Richard Branson.
« Cela a à voir avec le fait que Richard Branson a pris pour argent comptant ce que disent les États-Unis » sur la situation au Venezuela, ajoute Roger Waters dans son message. Le Portoricain Luis Fonsi, interprète du tube planétaire « Despacito », le Britannique Peter Gabriel (ex-Genesis), les Espagnols Miguel Bosé et Alejandro Sanz ou la Brésilienne Anitta sont annoncés pour ce concert qui aura lieu à Cucuta, ville colombienne frontalière où est stockée de l'aide humanitaire américaine refusée par le gouvernement de Nicolás Maduro. Au total, une vingtaine d'artistes ont été invités par le fondateur du groupe Virgin.
« Laissez au peuple vénézuélien le droit à l'autodétermination »
Ce concert aura lieu la veille du jour choisi par le leader de l'opposition, Juan Guaidó, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays, pour faire entrer l'aide humanitaire au Venezuela. Juan Guaidó n'a toutefois pas donné de détails sur la tactique qu'il compte mettre en œuvre pour forcer le blocus militaire mis en place par le gouvernement. De son côté, le pouvoir chaviste a annoncé la tenue d'un autre concert, vendredi et samedi, côté vénézuélien.
Dans son message, retransmis en boucle par la télévision publique vénézuélienne, Roger Waters demande en particulier à son « ami » Peter Gabriel de ne pas se « laisser mener en bateau ». « Souhaitons-nous vraiment que le Venezuela devienne un autre Irak, une autre Syrie, une autre Libye ? » s'interroge le musicien, connu pour ses critiques acerbes de la diplomatie américaine. « J'ai des amis à Caracas en ce moment, et pour l'instant, il n'y a pas de guerre civile (...) d'assassinats, ni de présumée dictature, pas de détentions massives, ni d'élimination de la presse (...) même si c'est l'histoire qu'on nous vend », affirme-t-il.
Lançant un appel à la Croix-Rouge et aux Nations unies, il a également demandé à ne pas « politiser l'aide ». « Laissez au peuple vénézuélien le droit à l'autodétermination », réclame Roger Waters. Selon l'ONU, plus de 2,3 millions de personnes ont quitté le Venezuela depuis 2015 en raison de la grave crise économique et une quarantaine ont été tuées depuis le début des mouvements de protestation contre le gouvernement de Nicolás Maduro, le 21 janvier.
Courtesy of Le Point
Source: rt.com
Publication date of original article: 20/02/2019