par Igor Strychnine.
« La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter ». Aldous Huxley
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Le mot « complotisme » a gagné dans l'esprit des tenants du Système l'idée du Mal ou du Diable.
Dans l'espace médiatique et dans le discours politique dominant, il fonctionne comme une étiquette diabolisante comme les mots « fascisme », « racisme », « nationalisme » ou « populisme ». On l 'aura compris, la diabolisation s'articule comme un acte de discours visant à transformer en diable un adversaire ou une pensée que l'on estime gênante pour ses intérêts 1. Pour bien évaluer l'idéologie d'un tiers, il est nécessaire de bien comprendre et connaître ses intérêts. D'où le profit de toujours savoir d'où les gens parlent et les intérêts qu'ils défendent. Dans ces conditions, que Rudy Reichstadt ou Tristan Mendes France soient juif, importera énormément. Leurs passés, leurs conditionnements, leurs réseaux, leurs affiliations, leurs connivences nous seront du plus grand secours.
L'anti-complotisme des bien-pensants se niche dans « l historiquement correct » et « le politiquement correct ».
« L'historiquement correct » et « le politiquement correct » sont des machines de guerre qui ne cessent de s'accroître. « Le politiquement correct » consiste à encadrer le débat autour de « codes de respectabilité » qui permettent d'en exclure ceux qui ne les respectent pas pour les transformer en infréquentables, en parias. Il n'existe que dans le cadre d'un légalisme implicitement admis par l'ensemble de la communauté interpellée.
Avec le « politiquement correct » », nous sommes en présence d'une petite Terreur. La peur d'être exclu du débat politico-médiatique ou plus encore celle de la mort sociale, engendre une autocensure chez les citoyens de plus en plus efficace.
« L'historiquement correct » peut devenir inquisitorial. Il bascule alors dans un rituel d'excommunication politico-médiatique. « L'historiquement correct » se vend au service d'intérêts idéologiques qui prétendent servir la Vérité mais qui au mieux servent les intérêts de groupe ou d'égrégores viciés.
Les fourriers du complotisme nous enseigne que si l'histoire fourmille de réels complots, l'histoire serait aussi pleine de complots imaginaires.
Dans l'expression « théorie du complot » enseignée à nos enfants, la définition est obligatoirement définie comme imaginaire et fictive.
Cependant, qui a le droit de dire si un complot est réel ou fictif ?
L'un des principaux intellectuels français qui théorise sur le concept de conspirationnisme a pour nom Pierre André Taguieff. De très nombreux historiens et politiciens, journalistes s'y réfèrent avec gourmandise. Il faut dire que ce sociologue, très largement médiatisé, jouit d'une aura d'excellence et d'expertise qui, de notre point de vue semble surfaite. En effet, il est l'auteur de très nombreux ouvrages traitant du sujet :
La foire aux illuminés : ésotérisme, théorie du complot, extrémisme, Paris, Mille et une nuits, coll. « Essai », 2005.
L'Imaginaire du complot mondial. Aspects d'un mythe moderne, Paris, Mille et une nuits, 2007.
Court traité de complotologie, suivi de Le « complot judéo-maçonnique » : fabrication d'un mythe apocalyptique moderne Paris, Mille et une nuits, 2013.
Du diable en politique, 2014.
Pensée conspirationnistes & théories du complot, Uppr Editions, 2016
De quoi Pierre André Taguieff est-il précisément le nom ?
Taguieff est un tartufe. Celui-ci ne nous dit jamais pour qui il travaille et à qui il est redevable.
Il a travaillé au CEVIPOF (Centre de recherches politiques de Sciences Po) et à l'Institut d'études politiques de Paris.
Membre du cercle de réflexion pro-sioniste de l'Oratoire, proche des thèses des néo-conservateurs américains. Il fait également partie du comité de rédaction de la revue de ce cercle, Le Meilleur des mondes 2, ainsi que de celui de la revue Des Lois et des Hommes.
Taguieff est encordé aux instances sionistes de notre pays puisqu'il est le conseiller du CRIF, succursale de l'entité ethno-racialiste d'Israël. Au sein de ce cercle de l'Oratoire, Taguieff sert de référence à Rudy Reichstadt 3, webmaster du site anti-conspirationniste Conspiracy Watch ou Observatoire du conspirationnisme et des théories du complot, largement subventionné par David de Rothschild et l'argent des Français via la DILCRAH (Délégation Interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT), officine du pouvoir profond rattaché au CRIF (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Lui aussi est un juif sioniste très largement sollicité par la maffia politico-journalistique.
Pierre-André Taguieff et son consistoire se proclament comme les chiens de garde du Système et de ce qui se cache derrière, l'Empire atlanto-sioniste.
Selon Pierre André Taguieff, les récits conspirationnistes sont structurés selon cinq principes ou règles d'interprétation des évènements.
1 - Rien n'arrive par accident, ce qui implique une négation du hasard, de la contingence, des coïncidences fortuites.
La définition du hasard est problématique. Pour Taguieff, le conspirationnisme répond à une demande de sens et constitue une forme de réenchantement du monde. Cependant, les conspirationnistes ont raison, par quel effet et miracle se trouve t'il que le monde soit désenchanté ? Qui a fait en sorte que ce monde soit désenchanté ?
Les théories conspirationnistes visent à injecter du sens dans des ensembles de faits historiques disparates qui, autrement, n'en auraient aucun. Les complots serviraient ils d'exutoire aux insuffisances de la Politique ? L'attrait de l'âme humaine pour la « causalité diabolique » ne renseignerait il pas les anti-complotistes du bien fondé de la nécessité complotiste ?
Le Hasard, disait René Guénon est le nom que les ignorants (dont Taguieff !) donnent aux causes supérieures qui sont dans les mains de la Divine Providence 4. « Si l'on prétendait écrivait-il, que quelque chose arrive par Hasard, en voulant dire qu'il n'y a pas de cause, ce serait là une supposition contradictoire en elle-même. » Le Hasard n'existant pas, l'illusion qui en provoque la croyance chez les hommes, est due à la confusion et l'enchevêtrement des circonstances multiples qui obscurcissent leurs regards. (La crise du monde moderne, ch.VI, « Le chaos social »)
2 - Tout ce qui arrive est le résultat d'intentions ou de volontés cachées. Plus précisément, d'intentions mauvaises ou de volontés malveillantes, les seules qui intéressent les esprits conspirationnistes, qui privilégient les évènements malheureux. Ces derniers sont expliqués en répondant à la question magique : « A qui profite le crime ? « D'où la question : « Qui est derrière » ? «
Quel est le moteur de l'histoire dans la mythologie anti-complotiste ? Évidemment, un Samuel Laurent (Des Décodeurs du « Monde ») ou Rudy Reichstadt n'ont malheureusement pas la profondeur intellectuelle suffisante pour se poser une telle question.
La réponse est la « contre-initiation ». Pour une complète appréciation de ce concept guénonien de « contre-initiation » le lecteur devra se tourner vers le meilleur connaisseur de l'œuvre guénonienne, Jean Robin. Nous n'avons ici pas peur d'affirmer que les anti-complotistes sont les agents inconscients ou « idiots utiles » des forces entropiques qu'ils ignorent comme telles. Ces sinistres individus sont manœuvrés occultement par des égrégores bassement politiques qui ne s'intéressent nullement à l'affranchissement spirituel de l'humanité. Leur objectif est et reste politique. Il va ainsi de Taguieff, Reichstadt et consorts. En tant que sionistes avérés, ils se doivent de disculper l'État d'Israël et ses réseaux de sayanim (agents dissimulés au service de l'État hébreu) à l'œuvre occultement de toutes ses manigances qui pourraient les pointer du doigt. Plus largement, leur fonction consiste à préserver la lecture du roman historique français devenu historiographiquement judéo-centré en anathémisant toute version « historiquement incorrect ». Reichstadt le confirme ainsi : « (...) c'est plutôt le conspirationnisme qui sert de « porte d'entrée » à l'antisémitisme. »
Le lecteur aura compris que l'anti-complotisme s'articule dans une lutte incessante contre l'antisémitisme et que seul l'antisémitisme requiert une lutte de tous les instants contre les promoteurs des vérités folles et déstabilisatrices des complotistes. Pour les anti-complotistes, le but premier du complotisme sert à détruire un référentiel commun. Comprenons bien que la négation de la réalité et la révision du déroulé des faits - préalables à leur réaménagement selon un narratif aussi politiquement correct qu'utile - sont les deux mamelles sèches de l'histoire officielle. Cependant, l'on ne nous dit jamais combien ce référentiel commun est faussé par cette vision historiographiquement judéo-centrée !
Si les anti-complotistes assimilent le conspirationnisme à l'anti-sémitisme c'est que dans leurs esprits l'antisémitisme doit être le gardien, le maître ou l'étalon du conspirationnisme. Celui qui est habilité à dire qui est complotiste, et par là à prendre un avantage politique déterminant, doit être celui qui est habilité à dire qui est antisémite !
3 - Rien n'est tel qu'il paraît être. Tout se passe dans les coulisses ou les « souterrains » de l'histoire ; Les apparences sont donc toujours trompeuses, elles se réduisent à des mises en scène. L'axiome est ici : « On nous manipule. »
Le problème posé implicitement par Taguieff est qu'il n'y a pas de marges souterraines conséquentes dans l'Histoire.
La démarche de la théorie du complot cherche à adosser à des faits avérés un responsable selon une logique souvent uni-causale de narration. Elle se différencie en cela de la démarche historique qui induit une multi-causalité. Pour Taguieff et consorts, les apparences sont la Réalité ultime. Toutefois, les apparences sont illusions et donc comme toute illusion celle-ci est amenée à se dissiper. C'est pourquoi René Guénon au final de son livre Règne de la quantité & signes des temps Ed.Gallimard pouvait conclure que : « (...) la « fin d'un monde » n'est jamais et ne peut jamais être que la fin d'une illusion.»
De quoi Guénon nous parle t'il lorsqu'il évoque la levée des illusions et donc la fin du monde moderne ? Il évoque le « renversement des pôles » ou la réapparition de la terrible épiphanie devant ouvrir un nouveau cycle humain. Ce déchirement de la Maya est comparable au livre du Graal où sont consignés tous les secrets de la nature et de l'homme.
Ceci posé, il convient tout d'abord de préciser le sens du terme « souterrain » utilisé plus haut. On ne doit pas penser, à cet égard, à un fond obscur et irrationnel qui, vis-à-vis des forces visibles de l'histoire, serait comparable à ce qu'est l'inconscient vis-à-vis de la conscience de veille de l'individu. Là où l'on peut effectivement parler d'inconscience, c'est dans le cas de ceux qui, eu égard à une conception traditionnelle des événements, se révèlent être beaucoup plus des « objets » que les « sujets » de l'histoire en ne se rendant pas compte, ni dans leurs pensées, ni dans leurs actes, des influences auxquelles ils obéissent et des véritables fins qu'ils finissent par servir. À cet égard, il faut bien se dire que les faits les plus décisifs de l'histoire secrète se déroulent dans la zone de l'inconscient humain. Mais si l'on considère les véritables agents de l'histoire dans la perspective particulière que nous évoquions plus haut, il en va tout autrement : ici, on ne peut plus parler ni de subconscient, ni d'inconscient, car ce à quoi l'on a affaire, c'est à des « intelligences » qui savent parfaitement ce qu'elles veulent et connaissent les meilleurs moyens d'atteindre presque toujours individuellement leur but.
4 - Tout est lié ou connecté, mais de façon occulte. « Tout se tient » dira le complotiste, prenant la posture de l'initié, incarnant à la fois de contre-expert et le super-expert.
Dans nos ouvrages, nous avons évoqué l'existence d'intelligences hautement dissimulées en charge de l'histoire. S'il n'existait pas de dimension occulte de l'histoire, pourquoi Honoré de Balzac dans ses Illusions perdues nous a entretenu de deux histoires : une officielle l'autre confidentielle où se trouvent les vraies causes de la première : « Il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, qu'on enseigne ; puis l'histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, l'histoire honteuse. » Ces mots énigmatiques de Balzac rejoignaient ceux de Benjamin Disraéli, premier Ministre de la reine Victoria dans Coningsby ou la Nouvelle Génération, 1844 qui avait pressenti de grands massacres à venir en Europe, à partir d'une agitation subtilement cornaquée par les grands affairistes internationaux depuis Londres : « Le monde est gouverné par de tout autres personnages que ne se l'imaginent ceux dont l'œil ne plonge pas dans les coulisses. » Ou encore Jacques Heers, l'Histoire assassinée : les pièges de la mémoire Ed.de Paris : « l'Histoire racontée ou enseignée aux enfants s'est faite à grands renforts de sornettes, balivernes et impostures de ce cru. Devenus adultes, ils s'en souviennent où, plutôt, ils ne se souviennent que de ces âneries, se fortifient d'assurances frelatées et ne s'en remettent pas volontiers. »
Les complots ont régulièrement affecté le cours de l'histoire, de César aux attentats du 11 septembre 2001 pour ne parler que de cela.
Le Maître René Guénon nous a entretenu du mythe des « Supérieurs Inconnus » dans sa passe d'armes avec l'historien semi-profane Gustave Bord 5. Donc, les « Supérieurs Inconnus » existent ! (cf : Serge Hutin, Gouvernants invisibles & sociétés secrètes Éd. J'ai Lu)
Ils sont « Supérieurs » et « Inconnus » de la masse profane qui jamais ne cherchent à investiguer en profondeur les marges de l'histoire. Parmi les Supérieurs Inconnus nous pouvons citer : le Comte de Saint-Germain, Cagliostro, Fréderico Gualdi, René Guénon, etc.
5 - Tout ce qui est officiellement tenu pour vrai doit faire l'objet d'un impitoyable examen critique, visant à le réduire à des croyances fausses ou à des mensonges. c'est la règle de la critique dérivant du soupçon systématique, ou plus exactement de l'hypercritique s'appliquant à tout discours officiel.
Taguieff, en bon petit soldat du Système, reproche aux complotistes de ne faire état que des doutes envers les versions officielles.
L'anti-complotisme est une émanation du pouvoir visible et plus encore du pouvoir profond dont la vocation est de le protéger et de lui permettre d'échapper à la compréhension de ceux sur lesquels ce pouvoir s'exerce.
On ne dialogue pas avec le pouvoir : on s'y soumet !
Le discours anti-complotiste est de nature fasciste, car l'anti-complotiste des classes dirigeantes est un condensé de la pensée dominante régnante. L'anti-complotisme disqualifie toute pensée « hétérodoxe » en la méprisant, en la ridiculisant sous prétexte qu'elle entérine l'idée qu'il existe une lutte du Bien incarné par la pseudo-élite dominante et les déviants. L'anti-complotisme n'est qu'un des dispositifs de maintien de l'ordre, ordre qui prend prétexte dans le scientisme et la superstition de l'autorité.
Les anti-complotistes parviennent même à dresser un profil psychologique pointant vers le psychiatrique du complotiste 6 : tendance, plus que la moyenne, à rejeter les faits ou les consensus scientifiques et à accepter les superstitions, et surtout, crime de lèse-majesté, moindre attachement à la démocratie.
Les complotistes seraient selon leurs grilles de lectures des personnes nombrilistes et prétentieuses qui rêveraient d'appartenir à une aristocratie invisible et plus légitime que l'oligarchie qu'ils pourfendent. Ce que redoutent Reichstadt et son consistoire de la part des complotistes est son rejet de la démocratie : « Si le conspirationnisme est une pathologie, c'est avant tout une pathologie de la démocratie. »
Cependant, pour Louis Rougier, La mystique démocratique Éd.du Labyrinthe, la démocratie relève d'une chimère, une « pure utopie » se nourrissant d'une mystique et d'une aspiration égalitariste provenant du « prophétisme d'Israël ». Tout comme Nietzsche, Guénon voit dans le prophétisme hébreu les racines de la dissolution. Guénon achevait le principe démocratique en ces termes : « L'avis de la majorité ne peut être que l'expression de l'incompétence. »
Guglielmo Ferrero établissait une distinction entre les civilisations qualitatives, qui furent celles de l'Antiquité et du Moyen-Âge, puis de l'Europe classique et les civilisations quantitatives, caractéristiques des temps modernes. Les premières, écrit Rougier sont créatrices de valeurs spirituelles et esthétiques ; elles élaborent des religions, des philosophies et des sciences désintéressées, etc. Elles tendent à une hiérarchie qualitative des fonctions. Les civilisations quantitatives sont créatrices avant tout de biens économiques, elles aspirent à l'égalisation des conditions et à l'uniformisation des produits, de mœurs et des goûts et des pensées. Elles professent l'égalité de toutes les conditions et l'équivalence de toutes les fonctions. Pour Rougier, Guénon et Julius Evola, le prototype de la civilisation quantitative est incarnée par les États-Unis et ses vassaux occidentalisés. C'est donc logiquement que Taguieff, Reichstatd et consorts vouent un culte à l'américanisme et au néo-conservatisme.
Ces contrôleurs de la circulation idéologique dont fait partie Taguieff patrouillent en permanence l'espace publique et médiatique et s'échinent à « coincer » complotistes et autres conspirationnistes pour dérapage afin de mieux les marginaliser du groupe voire même de les mettre hors d'état de nuire, car face au complotiste persistant dans son complot, tout est permis : même l'atteinte physique 7
Et qu'est-ce qu'un dérapage sinon l'aveu implicite qu'il existe une ligne rouge tracée (mais par qui ?) dont on ne peut s'éloigner sans se faire verbaliser voire emprisonner.
Le coupable se retrouve alors marquer du soupçon indélébile de « nauséabond » aux idées pestilentielles qu'il faudrait comme un lépreux tenir à distance pour éviter la contamination.
Aujourd'hui, les anti-complotistes sont les sentinelles et les défenseurs d'un territoire historiographiquement judéo-centré.
Il leur appartient de définir le cadre et de marquer tels des employés de la DDE (Direction Départementale de l'Équipement) les lignes jaunes à ne pas franchir. Ces hommes ne regardent en rien la liberté individuelle comme sacrée et donc pétitionnent à l'encadrement de la pensée historique dans le sens d'un légitimisme et légalisme étroit.
Le propre du pouvoir politico-médiatique se donne pour mission pédagogique de rééduquer, faire évoluer les mentalités en les tenants éloignés des récits conspirationnistes. Son objectif caché : la « fabrique du consentement » autour de la propagande d'État.
Empêcher la compréhension du réel et l'émergence des concepts explicatifs est sans doute l'un des objectifs du pouvoir pour demeurer « le pouvoir » et persévérer dans son être. Son credo est de rester insaisissable, « impensable » et impensé, pour n'être point combattu. Un totalitarisme dont on ignorerait l'oppression ne susciterait sans doute pas d'opposition autre que contrôlée. C'est tout le génie de la démocratie représentative, instrument privilégié de l'oligarchie occidentale, que de nous empêcher d'établir clairement des liens de causalité entre des décisions humaines de quelques-uns et la longue chaîne des malheurs des peuples.
En 1928, Edward Bernays, neveu de Freud, fondateur de la propagande politique et entrepreneuriale, pouvait écrire dans son livre Propaganda, «La manipulation habile et consciente des habitudes et des opinions des masses est une composante majeure de la société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme secret de la société constituent un gouvernement invisible qui est la véritable puissance dirigeante de notre société. » (...). « Le gouvernement invisible tend à être concentré entre les mains de quelques-uns à cause de la dépense engendrée par la manipulation de la machine sociale qui contrôle les opinions et les habitudes des masses ».
L'anti-complotiste, en bon conformiste adorateur de la normalité sociale, ne fait que relayer et répéter les paroles de l'évangile médiatico-politique qui lui est servi quotidiennement. Le complotiste sait qu'il aura contre lui les puissants et la masse des bourgeois cultivés qui peuplent les cercles mondains des multiples socialités auxquelles la vie nous invite tous à participer.
Le rêve secret de ces adorateurs de « l'historiquement correct » est de fabriquer un nouveau peuple qui serait débarrassé des chimères complotistes et vénéreraient une élite.
Cependant, cette élite auto-proclamée n'est pas l'élite. Il faut donner à ce mot toute l'importance qu'il recouvrait à ces débuts. A savoir, l'élite initiatique comme celle qui figure la hiérarchie de « l'Ordre de Celui qui doit venir » où se trouve les véritables Maîtres du monde.
Il faut réinvestir la notion de l'Élite magistralement esquissée par le Maître René Guénon dans Aperçus sur l'Initiation ch. XLIII « Sur la notion de l'élite » Éd.Traditionnelles pour qui la véritable élite ne peut qu'être spirituelle et sapientielle 8. Pour le pape de l'ésotérisme, la véritable élite n'existe plus dans l'état actuel du monde occidental. Guénon étant l'expression même de cette véritable élite. Guénon se pensait et son œuvre montre qu'il est l'Élite parce que Guénon fut un Élu au sens biblique du terme. Mieux, Guénon, nous n'avons pas crainte de le clamer haut et fort fut un des 72 au service du « gouvernement ésotérique des affaires du monde ». (cf : Charles-André Gilis, Introduction à l'enseignement & au mystère de René Guénon, Éd.de l'œuvre, 1985 (Livre architecturé aux dimensions du Nombre d'Or : 22,6cm : 14 = 1,61 9)
Taguieff et consorts n'en font malheureusement pas partie !
Par définition peu nombreuse, l'Élite détient son pouvoir de sa supériorité théorique et cognitive, pouvoir qui n'est absolument pas proportionné au nombre, mais qui est relatif au degré d'élévation spirituelle et sapientielle des membres qui constituent la dite « Élite ». L'Élite est donc fondée sur une conception aristocratique et initiatique du pouvoir. Son pouvoir est à ce titre d'autant plus fort et réel, qu'il est non-visible, « insaisissable au vulgaire » comme l'écrit René Guénon. La puissance de l'Élite, qui lui vient de son contact intime avec le Principe, est en réalité la force même de la Vérité.
La force de ce constat, c'est donc un devoir et une injonction de subvertir cette fausse Élite pour y rétablir la vraie : « La subversion du désordre, c'est l'ordre. » tel est le mot d'ordre entendu dans les couloirs de Valparaiso. (cf : Jean Robin, L'opération Orth ou l'incroyable secret de Rennes-le-Château Ed.Guy Trédaniel, 1989
Ce qui frappe, quand on fait le bilan du complotisme sur les deux dernières décennies, c'est l'incroyable capacité de celui-ci à avoir raison, à prédire ce qui va advenir 10. En analysant avec sérieux et pertinence le présent et le passé récent, le complotisme est capable de mieux appréhender les grandes orientations qui se dessinent devant nous que tous les experts réunis en conclaves officiels. Platon disait que : « le doute est le commencement de la sagesse ». Le doute est donc le commencement du complotisme... si l'on poursuit l'analogie « platonicienne » ceux qui ne croient plus ou refusent de croire découvrent ceux qui attisent les ombres projetées et commencent à apercevoir la vraie lumière et finissent par sortir de la Caverne ou de la Matrice.
De tout cela, le lecteur en aura déduit que nous sommes complotiste et conspirationniste et nous en sommes fier.
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1 C'est justement cette criminalisation de l'ennemi que le juriste Carl Schmitt a pointée et résumée en cette formule : « Ils sont vraiment inquiétants les exterminateurs qui se justifient par le fait qu'il faut exterminer les exterminateurs. » L'ennemi est en même temps l'autre, irréductible, qui finira toujours à me faire face, et mon double négatif, celui qui révèle qui je suis au plus profond de moi : « L'ennemi se tient sur le même plan que moi. C'est pour cette raison que j'ai à m'expliquer avec lui dans ce combat, pour conquérir ma propre mesure, ma propre limite, ma forme à moi. »
2 le Cercle de l'Oratoire est un "cercle de pensée qualifié de néo-conservateur », il a disposé entre 2006 et 2008 d'une revue intitulée Le Meilleur des Mondes, fondée initialement pour défendre le bien-fondé de l'intervention armée en Irak et s'opposer à la montée de l'anti-américanisme en France. Cette revue cultivait l'ambition de régénérer la diplomatie française en l'arrimant à la gauche libérale-libertaire démocrate américaine. Dirigée par le juif sioniste Michel Taubmann on comptait un nombre impressionnant de personnalités juives sionistes : Eric Aeschimann, Romain Goupil, Marc Weitzmann, Olivier Rubinstein, Pascal Bruckner, André et Raphaël Glucksmann, Antoine Vitkine, Gérard Grunberg, Corinne Lepage, Frédéric Encel, Jacky Mamou, Jacques Tarnero, Michaël Prazan, Elisabeth Schemia, Philippe Gumplowicz, Galia Ackerman, Bernard Kouchner, Pascal Perrineau, Mona Ozouf, Nicole Bacharan, Christophe Bourseiller, Gilles Finchelstein, Dominique Strauss Khan, Nicolas Sarkozy, etc.
3 Diplômé de l'institut d'études politiques d'Aix-en-Provence, Rudy Reichstadt a été chef de bureau des affaires financières au sein de la sous-direction de l'administration générale et de l'équipement de la mairie de Paris jusqu'en 2017 - dix ans après la fondation de son Observatoire du conspirationnisme donc.
Le Monde écrit en 2017 que « désormais rémunéré, il fonctionne maintenant en tandem avec Valérie Igounet », une historienne spécialiste dans la dénonciation de l'extrême-droite, qui a fait sa thèse de doctorat sur le négationnisme en France et a écrit dans le Monde Diplomatique. Elle est rattachée à l'Institut d'histoire du temps présent (IHTP) qui dépend du CNRS. Rudy Reichstadt se présente pompeusement comme « politilogue de formation ». Adoubé par le ministère de la propagande qu'est le Ministère de l'Éducation (mais qui devrait s'appeler le Ministère de l'Instruction), Reichstatd est mis à l'honneur dans sa ressource en ligne « Déconstruire la désinformation et les théories conspirationnistes ».
À titre personnel, Rudy Reichstadt est membre de l'Observatoire des radicalités politiques dirigé par l'ultra-sioniste Jean-Yves Camus, membre du B'Naï B'Rith, au sein de la fondation Jean-Jaurès, réputée proche du Parti Socialiste, il a aussi été invité à deux reprises - en septembre 2012 et en juin 2013 - aux « séminaires » de La Règle du jeu de Bernard-Henri Lévy. Il a aussi écrit dans le trimestriel du Fonds social juif unifié, l'Arche.
4 La valeur guématrique du mot Providence vaut 111, symbole du Pôle.
5 René Guénon, ch. « À propos des Supérieurs Inconnus & de l'Astral » in Études sur la Franc-Maçonnerie & le Compagnonnage Tome II Éd.Traditionnelles
6 Au sens clinique, la paranoïa désigne un mode de pensée troublé, dominé par une méfiance intense, irrationnelle et persistante à l'égard du discours « officiel » et une tendance correspondante à interpréter les actions des autres comme étant délibérément menaçantes ou catagogiques (Fenigstein, 1994). Néanmoins, certains auteurs s'accordent sur l'existence d'une forme de paranoïa « normale », le « style paranoïde » (Hofstadter, 1965 ; Pipes, 1997) ou la « cognition paranoïde » (Kramer, 1998)
7 Voir les attentats physiques sur la personne de Robert Faurisson par des membres de la LDJ (Ligue de Défense Juive).
8 La connaissance métaphysique constitue la véritable sagesse. C'est pourquoi : « Les Sages doivent gouverner » disait Platon.
9 Phi φ La proportion divine est une progression géométrique utilisée par le mathématicien grec Euclide. Toutefois, elle est immémoriale. Les Pythagoriciens la redévelopperont. Elle est utilisée comme norme architecturale tant dans les œuvres d'art, les cadrages, les plans et les dessins sophistiqués. Elle intervient dans l'équilibre et l'harmonie des êtres et des choses, en ce monde et dans l'univers. Qualifié de nombre d'or sa formule mathématique est : √5+1 = 1,6180389
10 Tandis que l'anti-complotiste se contente la plupart du temps d'énoncer la thèse (officielle s'entend), le complotiste est contraint de travailler, d'approfondir à la fois la thèse et l'antithèse. Ainsi, le complotiste a une connaissance fine de la version officielle et des arguments de la version opposée. Cela le contraint à chercher et à ausculter plus profondément les faits, à les présenter dans un ordre cohérent et à les soumettre à un examen critique poussé. C'est pour cela qu'il n'en est que plus dangereux !