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Le ministre danois des Affaires étrangères, Jeppe Kofod, échange avec son homologue estonienne lors d'un sommet de l'OTAN en avril 2022 (image d'illustration).
24 mai 2022, 10:41
A l'occasion d'une réunion du «groupe de contact pour la défense de l'Ukraine» sous égide américaine, le pays nordique a annoncé, malgré les mises en garde russes, qu'il livrerait ces missiles à Kiev, ce qui placerait la Crimée à portée de tir.
Le Danemark s'est engagé à fournir des missiles Harpoon à l'Ukraine, selon le chef du Pentagone ce 23 mai. Lors de la deuxième réunion du «groupe de contact pour la défense de l'Ukraine», 20 pays se sont engagés à fournir des armes supplémentaires à Kiev, selon Lloyd Austin. «De nombreux pays vont donner des munitions pour l'artillerie, des systèmes de défense côtière, des chars et autres blindés qui sont indispensables» pour l'armée ukrainienne, a-t-il détaillé.
Parmi le matériel qui doit être livré en Ukraine, le Danemark a promis d'envoyer le système lance-missiles anti-navires Harpoon, présenté comme l'un des plus sophistiqués équipant les marines occidentales. Le Harpoon est habituellement embarqué à bord de navires de guerre ou de sous-marins, voire de bombardiers, mais le pays nordique est la seule nation à avoir acquis la version modifiée de ce lance-missiles, qui, installée sur un camion, devient ainsi une batterie de défense côtière.
Equipé d'un radar autonome et d'un système de navigation avancé, selon son constructeur Boeing, le Harpoon vole à basse altitude pour éviter les radars ennemis, et serait capable de toucher une cible terrestre ou maritime dans un rayon compris entre 125 et 300 kilomètres selon les versions. Lorsque l'Ukraine le recevra, le Harpoon pourrait selon l'AFP placer la Crimée - rattachée à la Russie à l'issue d'un référendum en 2014 - à portée de tir l'armée ukrainienne, à commencer par le port de Sébastopol. Par ailleurs, l'Ukraine a miné les abords de ses côtes, notamment pour protéger le port d'Odessa, principale porte de sortie de la production agricole du pays, selon le chef d'état-major américain, le général Mark Milley. Maintenant que son pays ne souhaitait pas s'engager directement dans le conflit, ce dernier a précisé que les Etats-Unis «n'ont pas actuellement de navire de guerre dans la mer Noire», ajoutant : «Nous n'avons pas l'intention d'en avoir, sauf si on nous en donne l'ordre.»
Prague envoie des hélicoptères d'attaque, des chars et des missiles
La République tchèque s'est de son côté engagée à fournir des hélicoptères d'attaque, des chars et des missiles à Kiev. Depuis la première réunion du groupe de contact au mois d'avril en Allemagne, «le rythme des donations et des livraisons a été exceptionnel», s'est félicité Lloyd Austin. Mais il s'est abstenu de détailler les armements que les Etats-Unis allaient fournir à l'Ukraine après l'approbation par le Congrès d' une aide supplémentaire de 40 milliards de dollars.
Moscou condamne ces envois massifs d'armes depuis le début des hostilités, estimant qu'ils sont un obstacle à la résolution rapide du conflit militaire en Ukraine. Fin avril, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait accusé les Occidentaux de «jeter de l'huile sur le feu» en multipliant les livraisons d'armes à Kiev, et exhorté l'OTAN et les Etats-Unis à cesser celles-ci s'ils «sont vraiment intéressés à résoudre la crise ukrainienne». Début mai, le président russe Vladimir Poutine avait également plaidé pour un arrêt de ces livraisons occidentales, au cours d' un échange téléphonique avec Emmanuel Macron.
Le «groupe de contact pour la défense de l'Ukraine» doit quant à lui se réunir à nouveau le 15 juin à Bruxelles, en marge d'une réunion de ministres de l'OTAN.