Par Kurt Nimmo
L’Ukraine et sept autres nations européennes tentent de museler toute information sur internet et les réseaux sociaux qui n’est pas conforme au narratif fantasque qui obscurcit la vérité sur la guerre en Ukraine.
Le narratif guerrier de « l’occident collectif » est construit sur des mensonges, l’exagération, la propagande, des allégations et supputations non corroborées et des pirouettes de relations publiques fantasmagoriques du régime Zelensky.
Par exemple, cette absurde accusation qu’une cheminée cassée sur un bâtiment près de la centrale nucléaire de Zaporizhzhiam, était une roquette russe. Ou plus pernicieux encore, que le bataillon raciste et nazi Azov est un berceau de « combattants de la liberté », tout comme le furent les Taliban durant le régime Reagan, au lieu d’un ramassis de fanatiques religieux misogynes médiévaux.
De Reuters :
« Dans une lettre ouverte signée par leurs premiers ministres respectifs, les pays ont dit que les plateformes tech comme Meta’s Facebook, devraient prendre des mesures concrètes comme refuser les paiements d’individus sanctionnés et changer leurs algorithmes afin de promouvoir la précision de l’engagement [politique] des utilisateurs ».
Pour les premiers ministres d’Ukraine, de Moldavie, de Pologne, de la République tchèque, de Slovaquie, d’Estonie, de Lettonie et de Lituanie (tous membres de l’OTAN sauf l’Ukraine et la Moldavie), le reportage de la vérité, ou de tous faits contraires au narratif fantasque de l’occident, doivent être pulvérisés par les algorithmes.
La propagande et les mensonges sur ce qui se passe en Ukraine, emmenés par cet évident et prouvé mensonge que l’Ukraine est en train de gagner la guerre, doivent être protégés et soutenus par la loi sur les services numériques européenne des Digital Services Act (DSA).
Christian Borggreen, senior vice-président et patron de la Communications Industry Association (CCIA) européenne a dit que « la mise en place appropriée de la DSA, combinée avec le récemment revampé Code de Pratique sur la Désinformation de l’UE, est clef pour monter d’un cran la lutte contre la désinformation. »
La DSA donne à la Commission européenne la capacité de punir financièrement les plateformes internet qui sortent des clous du narratif fantasmagorique imposé. « Un des point finaux ajouté à la DSA fut introduit à la lumière de la récente invasion russe de l’Ukraine et du rôle de l’internet comme conduit et milieu de la guerre de l’information », note Gilian Vernick du comité des journalistes. Sous les propositions de la DSA, poster en ligne des informations contraires à la doxa sera considéré comme une atteinte à la sûreté de l’UE.
Le Protocole de Réponse à la Crise est un mécanisme qui permettrait à la Commission européenne de consulter les états membres afin de déclarer un état d’urgence et de requérir le retrait d’un contenu dans une telle situation de crise. Cette provision codifie l’action qu’a récemment prise l’UE quand elle a ordonné à des plateformes numériques de retirer des contenus d’organisations soutenues par le Kremlin comme RT et Sputnik, étiquetant leur contenu comme propagande d’état en désinformation.
Si mise en place, la DSA va mettre un terme à toute discussion en dehors des narratifs officiels en imposant de grosses amendes aux médias sociaux et plateformes numériques contrevenants. « Ne pas obéir à la DSA implique de grosses amendes allant jusqu’à 6% des ventes brutes de la plateforme », rapporte « Poplular Science ». « Alphabet, entreprise sœur de Google a eu 258 milliards de dollars de revenus en 2022. Si elle avait commis de sévères déviations de la réglementation, elle pourrait avoir à payer quelques 15 milliards de dollars… »
De manière évidente, pour éviter une telle action punitive, les entreprises des médias sociaux vont augmenter leurs efforts pour assainir leur plateforme par peur d’un désastre financier voire d’une ruine. « Bien que la DSA cible les entreprises big tech d’Europe, il est important de noter que ceci aura sans doute de grosses répercussions négatives aux États-Unis et dans le monde. »
Quant à la capacité de la DSA à censurer l’information en porte-à-faux avec les narratifs officiels, considérez la réglementation européenne de protection générale des données de 1018. Elle est maintenant utilisée pour contrôler comment les sites internet utilisent les cookies pour le traçage.
« L’Union européenne impose des amendes de plus en plus importantes en cas de violation de ses lois sur le règlement général sur la protection des données (RGPD), ce qui pourrait commencer à fausser le calcul des risques pour certaines entreprises », ajoute PopSci.Il sera peut-être bientôt impossible de poster toute vérité sur des conflits fabriqués par le système néolibéral et les crimes et horreurs affiliés si ce cauchemar autoritaire pondu par l’UE devient réalité.
La loi DSA va s’appliquer à « une large catégorie de services en ligne, des simples sites internet aux services d’infrastructure et plateformes numériques », d’après le « Search Engine Journal ». « Tous les services numériques qui font des affaires dans l’UE seront soumis à la DSA, quelque soit l’endroit où le business est établi, même en ce qui concerne les petites et micro entreprises… »
Le mouvement anti-guerre, ou tout mouvement politique défiant l’État, seront incapables de réfuter les mensonges et la propagande de guerre sur internet et médias sociaux après que la DSA devienne loi européenne.
Dans la préface de son livre « La ferme des animaux », George Orwell écrivait : « Des idées impopulaires peuvent être réduites au silence, des faits embarrassants maintenus dans l’obscurité, sans le besoin d’un interdit officiel. »
Mais, depuis l’avènement de l’internet, « des faits embarrassants » sont exposés au grand jour, discutés et généralement débattus, ce au grand dam de l’État, de ses intellectuels et de leurs médias sténographes entrepreneuriaux qui ne font que télégraphier mensonges et propagande.
Il y a un effort concerté de réduire les critiques au silence. Cela devrait être plus qu’évident avec l’emprisonnement injuste et la torture psychologique de Julian Assange.
Kurt Nimmo
Article original en anglais :
Final Blow to Eviscerated Antiwar Movement, 3 avril2023
Cet article a été publié initialement sur le blog de l’auteur : Kurt Nimmo on Geopolitics.
La source originale de cet article est Mondialisation.ca
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