©Durand Florence/Sipa
Partout dans le monde, les organisations pour la promotion de la santé ne cessent d'alerter sur les effets négatifs du marketing alimentaire sur la santé. L'industrie alimentaire et les professionnels du marketing invoquent souvent des arguments trompeurs pour faire la publicité d'aliments qui sont pourtant malsains. Le Royaume-Uni, contrairement à l'Union Européenne, à décidé non seulement d'interdire les fausses allégations de bienfaits pour la santé mais aussi la publicité sur la « malbouffe », à certains horaires.
La publicité sur la « malbouffe » interdite de jour
Avant 21 heures, personne ne verra de publicité pour de la "malbouffe" à la télévision, cela pour éviter d'encourager la consommation de "fast food" ou de boissons gazeuses par exemple, comme celle récemment rejetée par Cristiano Ronaldo. Les aliments concernés seront ceux à forte teneur en matières grasses, en sucre ou en sel, comme les boissons gazeuses, les gâteaux, le chocolat, la crème glacée, les pâtisseries, les biscuits, les milk-shakes, les céréales pour petit-déjeuner, les pizzas, les plats cuisinés, les chips, les frites et les nuggets. Certains de ces aliments sont massivement présentés dans les publicités comme le repas type des enfants.
La "malbouffe" sera-t-elle réellement absente des canaux habituels de publicité ?
Certains voient déjà comment certains fabricants pourraient contourner cette interdiction, car en ligne, seule la publicité payante sera interdite. Les entreprises concernées seront toujours autorisées à avoir des pages et des sites web sur les réseaux sociaux. Les petites entreprises ne seront pas tenues de respecter ces règles, tout comme la publicité audio ou les podcasts. Les entreprises vendant de la « malbouffe » seront également autorisées à faire de la publicité à la télévision avant 21 heures, tant qu'elles ne montrent pas les produits interdits. Les agences de marketing feront donc plus que jamais preuve de créativité pour continuer à vendre les bienfaits des produits ciblés par cette interdiction. Autant dire qu'à l'instar des publicités pour voitures ou parfums, nous aurons du mal à faire le lien entre le produit en tant que tel et l'image qu'on nous sert.
Boris Johnson, sensibilisé aux dangers de l'obésité lors de son hospitalisation en soins intensifs
Cette interdiction de la publicité sur les aliments malsains fait partie de la stratégie de lutte contre l'obésité menée par Boris Johnson. Alors que le premier ministre se rétablissait du covid-19 en centre de réanimation, il s'est rendu compte qu'il était obèse, et il a lancé une bataille contre cette autre épidémie, qui fait plus de victimes que celle du coronavirus. Le gouvernement britannique s'est engagé en juillet 2020 à lutter contre l'obésité en s'attaquant non seulement à la publicité pour la malbouffe, mais aussi aux calories des menus, et en autorisant les prescriptions médicales pour encourager l'exercice physique.