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Joseph Aoun, président libanais, à la tribune de l'ONU.
Le Liban porte plainte à l'ONU contre Israël pour la construction de murs au-delà de la ligne bleue. La Finul confirme plusieurs violations tandis que les tensions persistent dans le Sud. Le pays fait aussi face à de nouveaux incidents sécuritaires et à une importante panne d'électricité à Nabatiyé.
Le président libanais, Joseph Aoun, a demandé le 15 novembre au ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, de charger la mission permanente du Liban à l'ONU de déposer une plainte urgente contre Israël. Beyrouth accuse l'armée israélienne d'avoir construit un mur de béton empiétant sur le territoire libanais, au-delà de la ligne bleue tracée en 2000 après le retrait israélien.
Selon la présidence libanaise, des rapports onusiens confirment non seulement la présence d'un mur en territoire libanais, mais aussi que celui-ci prive les habitants du Sud de plus de 4 000 m² de terres. D'après ces documents, la Finul a demandé à Israël de démanteler ces structures, considérant qu'elles violent la résolution 1701 et la souveraineté du Liban.
Le Liban seul face à Israël
Le 14 novembre, la Finul a accusé Israël d'avoir édifié des « murs » franchissant la ligne bleue près de Yaroun, Aïtaroun et Maroun el-Ras, malgré le démenti de Tel Aviv, qui parle d'une simple barrière de renforcement. Une étude géospatiale de la force internationale a confirmé plusieurs franchissements et l'apparition de nouveaux segments en novembre. Sur le terrain, les travaux se poursuivent, notamment entre Avivim et le site occupé de Jal el-Deir, selon des sources locales.
À Kfarchouba, l'armée israélienne a tiré à la mitrailleuse, endommageant habitations, voitures et panneaux solaires. À Marjeyoun, un habitant a brièvement bloqué une route pour protester contre le manque de compensations après des frappes israéliennes. Un drone israélien écrasé a également été retrouvé à Kfarkila. Le Hezbollah a multiplié les messages de condamnation, dénonçant « l'abandon » des populations du Sud et accusant Israël de vouloir imposer une zone tampon similaire à celle envisagée en Syrie.
Dar el-Fatwa, la plus haute autorité sunnite du pays, s'est également alarmée de « l'extension des zones civiles ciblées » et a appelé à intensifier les pressions diplomatiques pour le retrait israélien.