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Char israélien dans les rues de la bande de Gaza (image d'illustration).
Dans une tribune publiée par le Jerusalem Post le 19 novembre, le ministre israélien du Renseignement Gila Gamliel a appelé la communauté internationale à «promouvoir la réinstallation volontaire» des Palestiniens «hors de la bande de Gaza», «plutôt que d'envoyer de l'argent pour reconstruire» l'enclave.
L'élue du Likoud, parti de Benjamin Netanyahou, décrit Gaza comme «un endroit sans espoir, volé par les terroristes génocidaires du Hamas, du Jihad islamique et d'autres groupes terroristes». Face aux propositions, notamment américaines, suggérant que l'Autorité palestinienne prenne la gouvernance de l'enclave gazaouie à la place du Hamas, Gila Gamliel déclare que «cette solution présente des défauts structurels évidents», estimant que l'idéologie du parti de Mahmoud Abbas n'est pas «sensiblement différente de celle du Hamas».
De ce fait, le ministre israélien du Renseignement évoque l'idée de la «réinstallation volontaire des Palestiniens de Gaza», pour «raisons humanitaires», en martelant que cette proposition pourrait être soutenue par «ceux qui prétendent être amis des Palestiniens». Enfin, elle critique l'UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et les sommes déboursées pour la reconstruction de Gaza. Elle insiste sur le fait que cet argent pourrait être utilisé pour aider les Palestiniens «à construire une nouvelle vie dans leur nouveau pays d'accueil».
Craintes de déstabilisation régionale
Jusque-là, les idées de déplacement de la population gazaouie avaient suscité des levées de boucliers. Dans une déclaration datant du 6 novembre, le Premier ministre jordanien Bisher Al-Khasawneh avait même considéré que toute tentative de déplacer des Palestiniens de Gaza ou de Cisjordanie serait perçue comme une «déclaration de guerre».
De son côté, le Caire craint une arrivée massive de réfugiés palestiniens dans le Sinaï. Pour l'heure les autorités égyptiennes permettent l'acheminement de l'aide humanitaire via le passage frontalier de Rafah et l'évacuation des binationaux.
Même son de cloche du côté de Moscou. Interrogée le 2 novembre sur un plan ayant circulé dans l'exécutif israélien visant à déplacer de façon définitive les 2,3 millions de Palestiniens de la bande de Gaza vers la péninsule du Sinaï, la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova a opposé une fin de non recevoir, dénonçant les risques de déstabilisation de la région.