05/11/2019 histoireetsociete.wordpress.com  9min #163929

 Histoire, mémoire individuelle et mémoire collective: la souffrance provoquée des communistes

Le Monde Diplomatique Et L'Épouvantable Motion Du Parlement Européen : Faussaires

Un très beau texte du Monde Diplomatique et qui fait ressentir encore plus douloureusement ce qu'il a fallu de combats pour que le PCF et l'Humanité daignent consacrer d'abord un entrefilet à cette horreur, puis se refndent d'une texte qui justifie l'emploi immonde du terme de « totalitarisme » sous la plume de Patrick Le Hyarec, on se dit qu'il faut vraiment que les communistes arrêtent de suivre des gens qui contribuent à ce révisionnisme honteux par leur soumission à l'uE et à la social démocratie sous toutes ses formes de manuel Valls au trotskisme, pour faire honte aux communistes de leur histoire. Notree blog s'est battu depuis toujours contre cette abjection et la censure dont mes mémoires sont victimes de la part de l'humanité n'est que le reflet de cette abjection. merci le Monde Diplomatique qui à défaut de l'humanité sauve l'honneur. (note de danielle Bleitrach)

 FRANÇOIS DELPLA· LUNDI 4 NOVEMBRE 2019·

 Novembre 2019, page 2, en kiosques

Faussaires

par Pierre Rimbert

📷Longtemps, intellectuels et dirigeants occidentaux ont ironisé sur la manie des régimes soviétiques de réécrire l'histoire. Mais on ne les entend guère lorsque le Parlement européen révise celle de la seconde guerre mondiale. Le 19 septembre dernier, les eurodéputés ont adopté une résolution « sur l'importance de la mémoire européenne pour l'avenir de l'Europe » qui place sur un pied d'égalité « les régimes communistes et nazi ».

Utilisé à vingt-deux reprises, le concept de « régimes totalitaires » réunit dans un même opprobre l'URSS envahie et l'Allemagne envahisseuse, les vingt-six millions de morts soviétiques et leurs assassins, le général Gueorgui Joukov et les responsables des camps d'extermination.

Le Parlement européen « se dit préoccupé par le fait que des symboles de régimes totalitaires continuent à être utilisés dans les espaces publics et à des fins commerciales ». Faut-il, pour le tranquilliser, rebaptiser la place de la Bataille-de-Stalingrad, à Paris, « place du Marché commun », ou, comme en Hongrie, tenter d'interdire une marque de bière dont l'étiquette porte une étoile rouge ?

La résolution ne s'en tient pas à ce révisionnisme rudimentaire. « La seconde guerre mondiale, y lit-on aussi, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939. » Habituellement, les historiens attribuent la responsabilité du conflit à l'expansionnisme belliqueux de l'Allemagne nazie (1). Brûlant d'y associer l'Union soviétique, la résolution du Parlement de Strasbourg oblitère à dessein un autre épisode, moralement tout aussi embarrassant, mais qui implique cette fois d'irréprochables démocraties européennes : les accords signés à Munich en septembre 1938, à l'issue desquels la France et le Royaume-Uni autorisent Adolf Hitler à envahir les Sudètes, une région de la Tchécoslovaquie.

Hasard du calendrier, l'historien de la seconde guerre mondiale Christopher Browning rendait compte au même moment de l'état le plus avancé de la recherche sur cet événement (2). Il montre à quel point les démocraties, par volonté d'apaiser Hitler, l'enhardirent, le renforcèrent, et provoquèrent la guerre. « En 1938, l'Allemagne n'avait ni la marge de supériorité nécessaire pour remporter une victoire rapide ni la capacité de mener une guerre longue. » Or la Tchécoslovaquie, bien équipée, était alliée à la France et à l'URSS. Son annexion sans combat représenta pour les nazis une double aubaine. « L'industrie militaire tchèque réquisitionnée produisit un tiers des nouveaux modèles III et IV de chars d'assaut, cruciaux dans la victoire allemande en Pologne puis en France. » La capitulation de Munich porta également un coup aux opposants allemands du Führer. « Un groupe de conspirateurs antihitlériens projetait de renverser le dictateur sitôt qu'il partirait en guerre contre la Tchécoslovaquie. L'abjecte reddition de Chamberlain [Arthur Neville Chamberlain, le premier ministre britannique] à Munich a dérobé le tapis sous leurs pieds et donné à Hitler la victoire sans effusion de sang qui consolida sa position. »

Mais foin de ces recherches, puisque, désormais, ce sont des parlementaires européens qui écrivent l'histoire.

Pierre Rimbert

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( 1) Lire Gabriel Gorodetsky, «  Les dessous du pacte germano-soviétique », Le Monde diplomatique, juillet 1997.
( 2) Christopher R. Browning, «  Giving in to Hitler », The New York Review of Books, 26 septembre 2019. Lire aussi Gabriel Gorodetsky, «  Un autre récit des accords de Munich », Le Monde diplomatique, octobre 2018.
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Je n'ai guère qu'un mot à rejeter nettement, encore qu'à moitié : « aubaine ».

Comme Churchill n'a cessé de le dire, en privé puis en public, depuis 1930, il y avait une façon et une seule d'arrêter l'ascension de Hitler : l'action commune d'un groupe de nations qui s'y serait décidé. C'est ce qui a manqué certes à Munich, mais aussi le 31 janvier 1933 et pendant toutes les journées intermédiaires ! Et pourquoi ? Ici l'anticommunisme est un facteur, mais il est loin d'être le seul. Le facteur prépondérant est Hitler lui-même, son habileté, son doigté, sa démence même : tout ce qui le faisait sous-estimer -et faisait surestimer, symétriquement et mathématiquement, le « danger communiste ».

Donc, l'attitude de Chamberlain en septembre 38, une aubaine ? Oui, en un sens, mais succédant à un tel chapelet d'aubaines que c'en était une routine.

Hitler : l'homme qui prend des risques inouïs à coup sûr, ou presque. Pour l'arrêter, un miracle sera nécessaire -et, par une série de miracles, suffisant ! La coïncidence, le 10 mai 1940, entre son offensive triomphale vers Sedan et l'accession de Churchill à un poste (tout encadré d'appeasers au départ) de premier ministre de Sa Majesté.

Le 4 novembre 2019

François Delpla

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