06/09/2020 lesakerfrancophone.fr  6min #178914

Le nouvel ordre global du Covid : les « démocrates » en Biélorussie, les « nazis » à Berlin

Par Karine Bechet-Golovko − Le 31 août 2020 − Source  Russie politics

Selon que vous soyez à Minsk ou à Berlin, vous serez démocrates et donc aurez le droit de renverser par la force l'ordre constitutionnel ou bien vous serez extrémistes ou nazis si vous vous opposez au monde global régi par une dictature sanitaire, qui réduit à néant les libertés publiques et l'état de droit dans nos pays. Le discours médiatique et politique doit créer et légitimer ce nouvel ordre mondial. La pandémie est bien une guerre, mais pas celle que vous croyez.

Si tous les médias main-stream vous parlent de la manifestation à Minsk des femmes puis pour « l'indépendance » - de qui ? (la Biélorussie est indépendante depuis la chute de l'URSS, passons) - en en appelant à votre compassion pour ces « pôv manifestants pacifiques », si quelques articles sont glissés entre le dieu Covid et la réécriture des classiques littéraires sur les manifestations de Berlin contre le nouvel ordre mondial sanitaire, aucune compassion n'est ici de mise : ce sont des extrémistes, des nazis. D'ailleurs, l'ordre du Covid ne se conteste pas... sinon la menace est là, les mesures seront renforcées. Tremblez de peur et soumettez-vous, il n'y a pas d'autre alternative acceptable pour ce pouvoir, qui a besoin que nous soyons faibles pour être fort.

Et peu importe que cet ordre soit absurde, que les gens ne sachent plus quand il faut porter un masque (fenêtre ouverte ou fermée, en marchant ou en trottinant, en se levant de sa serviette de plage, etc), l'incertitude permanente met les gens en situation d'insécurité et la peur de la sanction, encore plus forte que la peur entretenue médiatiquement du virus lui-même, asservit totalement une population écrasée.Les systèmes étatiques ne défendent plus l'intérêt public, mais l'intérêt globaliste.

Dans plusieurs villes, à Paris, Caen, Londres, Ottawa, des voix se sont levées contre le masque et les mesures restrictives, mais à Berlin le mouvement fut très important au son de « La fin de la pandémie : le jour de la liberté ». Or, la liberté n'est pas un dû, elle se conquiert.

Mais remettre en cause le dogme du Covid, qui permet aux Gouvernements de justifier leur politique liberticide, un régime de peur et de contrainte, la destruction de l'économie réelle (pour renforcer l'interdépendance des États), des systèmes d'enseignement (qui doit former des élites nationales et une population qui doit pouvoir réfléchir), des systèmes de santé (qui doivent prendre soin des êtres humains et non pas des labos), remettre en cause ce processus de destruction des systèmes nationaux est inacceptable. C'est du nazisme, c'est de l'extrémisme. C'est inquiétant.

Car les manifestants ont mis en avant les figures opposées, à leur avis, à ce monde global, à savoir Trump et Poutine.

 L'Express, alors, parle de « radicalisation », avec l'apparition des drapeaux américains, russes et impériaux allemands :

En revanche, le drapeaux rouge et blanc remis au goût du jour par l'opposition biélorusse ne dérange aucunement les médias main-stream, pour eux c'est le symbole de l« indépendance ». Incompétence ou manipulation ?

Ce drapeau a été utilisé une première fois en 1918-1919, par le régime temporaire biélorusse sur le territoire occupé par l'Allemagne. Ensuite, il a été ressorti lors de la Seconde Guerre mondiale par les groupes collaborant avec les nazis. A la chute de l'URSS, ce drapeau a été, symboliquement, rétabli de 1991 à 1995, jusqu'à ce que Loukachenko, élu, organise un référendum pour établir un drapeau très proche de celui de la Biélorussie soviétique de 1951 et se débarrasser du rouge et blanc, trop marqué par le nazisme et l'occupation.

Toutefois, les médias occidentaux ne parlent absolument pas d'une radicalisation des manifestants biélorusses, ni de nazis. Eux, étant utilisés pour détruire l'État, sont des « démocrates ». Et lorsqu'ils s'approchent du Palais présidentiel, à chaque fois, les médias sont pleins d'espoir. A l'inverse, lorsque les manifestants à Berlin se sont un peu trop rapprochés du Reichstag, les médias condamnent, ce ne peut être que de l'extrême droite :

 La presse est alors pleine d'empathie pour ceux qui s'indignent :

Les images montrant plusieurs centaines de protestataires forcer des barrières et un barrage de police pour monter sur les marches du célèbre bâtiment du Reichstag à Berlin et tenter d'y pénétrer, ont créé un choc en Allemagne.
Le siège de la chambre des députés est un "centre symbolique de notre démocratie libérale" et ce type de dérapage est "inacceptable", a prévenu dimanche le ministre de l'Intérieur Horst Seehofer, dans l'édition dominicale du quotidien Bild. Les manifestants ont été empêchés de justesse de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment par les forces de l'ordre, qui ont utilisé des sprays pour disperser la foule et interpellé plusieurs personnes.

Dans ce cas, pas de violences policières ni d'arrestations arbitraires - ce sont des extrémistes et des nazis :

La radicalisation en Allemagne du mouvement "anti-masques" face à la pandémie de Covid-19, avec samedi une tentative spectaculaire de siège du Parlement et 300 interpellations notamment de sympathisants d'extrême droite, scandalise et inquiète le gouvernement.

Pourtant,  en Biélorussie, l'armée a retrouvé dans la ville des caches pour les manifestants avec des armes et des produits inflammables, avant leur « manifestation pacifique ». Mais de cela, les médias alignés ne préfèrent pas parler.

Les organisateurs et les sympathisants parlent d'un million de personnes dans les rues de Berlin, la police de quelques milliers, sur les vidéos la foule est immense. Et personne à l'étranger, sur ce fondement, n'exige le départ de Merkel pour impératif démocratique, pas plus que celui de Macron malgré les Gilets Jaunes.

A cette occasion  J. Kennedy est venu faire un discours que beaucoup qualifient d'historique contre la dictature sanitaire. A cette occasion, d'ailleurs, les médias français ont tenté la minimisation, voire le fake :

S'il y a bien une pandémie, elle n'est pas sanitaire, mais idéologique. Il s'agit d'un combat pour imposer la vision d'un monde globaliste, où l'être humain dans sa diversité et sa complexité a été remplacé par l'individu interchangeable et manipulable, où les structures étatiques ne sont définitivement maintenues que pour assurer la défense des intérêts globalistes et de leurs groupes. Donc, toute remise en question est inacceptable, sinon ce monde ne peut être global.

C'est aussi leur faiblesse, car ils viennent, avec le Covid, de donner les moyens d'une résistance passive et visible. Le refus de porter un masque, le refus de garder les distances « sociales » (et non pas sanitaires), aller à l'école ou à l'Université et refuser les cours à distance. Toute vie humaine devient un acte de résistance. Ils ne peuvent donc imposer leur mode de vie que par la force, la répression, la peur. Par des méthodes totalitaires, qui sont de moins en moins soft.

Karine Bechet-Golovko

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