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Des soldats israéliens devant l'agence de l'UNRWA à Gaza.
Dans un vote sans précédent, la Knesset a adopté dans la soirée du 28 octobre en lecture finale une loi interdisant toute activité de l'UNRWA (Office de secours des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) sur le territoire israélien. Cette législation, portée par le député du Likoud Boaz Bismuth, marque un tournant dans les relations entre Israël et l'agence onusienne.
Le texte est catégorique : l'UNRWA ne pourra plus exercer aucune représentation, fournir aucun service ni mener aucune activité, directement ou indirectement, sur le territoire souverain d'Israël.
«L'UNRWA n'est pas une agence d'aide aux réfugiés, c'est une agence d'aide au Hamas !», a déclaré Boaz Bismuth, pointant l'implication d'employés de l'organisation dans les attaques du 7 octobre 2023.
Une décision qui provoque un tollé au sein de la communauté internationale
Cette décision a toutefois provoqué l'ire de la communauté internationale. 𝕏 Le commissaire général de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, a affirmé que cette interdiction, qui doit prendre effet 90 jours après son adoption, allait «aggraver les souffrances des Palestiniens».
𝕏 Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit «profondément préoccupé» par cette législation «qui, si elle était appliquée, empêcherait probablement l'Unrwa de poursuivre son travail essentiel», avec «des conséquences dévastatrices». Le Hamas a quant à lui dénoncé une «agression sioniste» contre les Palestiniens.
Si cette interdiction est mise en œuvre, «c'est un désastre, notamment en raison de l'impact qu'elle aura probablement sur les opérations humanitaires à Gaza et dans plusieurs parties de la Cisjordanie», a déclaré la porte-parole de l'UNRWA, Juliette Touma. «L'UNRWA est la plus grande organisation humanitaire à Gaza et la principale responsable de la réponse humanitaire, notamment en matière d'abris, de nourriture et de soins de santé de base», a ajouté la porte-parole.
Avant même le vote, les Etats-Unis s'étaient déclarés «très préoccupés» par le texte. «Nous avons clairement fait savoir au gouvernement israélien que nous étions profondément préoccupés par cette proposition de loi (...) et nous exhortons le gouvernement israélien à ne pas l'approuver», avait déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, réitérant le rôle «crucial» joué par l'agence dans la distribution de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza. Plusieurs capitales européennes ont également réagi à cette interdiction.