France-Soir avec AFP
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Les cours du pétrole sont passés en terrain négatif lundi, reculant légèrement à cause des tensions commerciales entre les Etats-Unis et l'UE, changement de tendance après avoir initialement été soutenus par une "déclaration importante" à venir sur la Russie évoquée par Donald Trump.
"Les inquiétudes concernant la demande de pétrole commencent à réapparaître" avec la nouvelle offensive douanière des États-Unis, affirment les analystes d'ING.
Le milliardaire républicain a affirmé qu'il imposerait des droits de douane de 30 % sur les produits européens dès le 1er août, renforçant les craintes d'une croissance économique mondiale affaiblie et d'une demande d'or noir insuffisante pour absorber l'offre sur le marché pétrolier.
La Commission européenne a de plus proposé lundi aux 27 pays de l'Union européenne des représailles possibles à hauteur de 72 milliards d'euros en cas d'application par les États-Unis des taxes douanières à partir du 1er août.
Une guerre commerciale entre l'UE et les Etats-Unis est un facteur de baisse des cours du pétrole alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a déjà revu à la baisse vendredi sa prévision de croissance de la demande de pétrole pour l'année 2025, qui connaîtrait sa plus faible progression depuis 2009, en dehors de l'année hors norme du Covid en 2020.
Vers 14H45 GMT (16H45 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, cédait 0,20 % à 70,22 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en août, perdait 0,38 % à 68,19 dollars.
Le marché pétrolier attend néanmoins une "déclaration importante" sur la Russie évoquée vendredi par Donald Trump dans un entretien téléphonique à la chaîne NBC, sans donner plus de détails.
"Je suis déçu par la Russie, mais nous verrons ce qui se passera au cours des deux prochaines semaines", a-t-il indiqué, sur fond d'intensification des frappes russes sur l'Ukraine et d'impasse diplomatique.
Le marché "s'attend à ce que la Russie soit frappée par une série de sanctions plus sévères limitant sa capacité à vendre sur les marchés mondiaux", affirme Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.
La Russie fait partie des trois premiers producteurs de brut dans le monde et le pays est le deuxième exportateur d'or noir derrière l'Arabie saoudite, ce qui rend le cours du baril très sensible à ses exportations. De nouvelles sanctions seraient un facteur de hausse des cours.