
par Evguenia Mylnikova
Le président du Niger, Abdourahamane Tchiani, a annoncé le passage sous contrôle de l'État d'un certain nombre d'entreprises opérant dans les secteurs de l'uranium et de l'or. Le chef de l'État a fait cette déclaration lors de sa visite dans la ville d'Agadez.
Tchiani s'est exprimé lors d'un meeting devant des milliers d'habitants. Il a souligné que «la richesse de notre pays appartiendrait à notre pays» et que l'époque du contrôle étranger sur les ressources naturelles nationales était révolue.
«[C'est] la fin d'une souffrance qui a trop perduré pendant 68 ans d'exploitation de l'uranium dans le nord Niger», a déclaré le président, cité par ActuNiger.
Selon Tchiani, les revenus tirés de l'exploitation des ressources doivent profiter aux citoyens du pays.
«Il faut se ressaisir et rester debout pour défendre la patrie», a insisté Tchiani en s'adressant aux participants du meeting.
Il a également appelé les entrepreneurs à investir dans des projets nationaux dans les secteurs de l'industrie de transformation, de l'agro-industrie, de la production de matériaux de construction ainsi que dans des initiatives locales de création d'emplois.
Plus tôt en novembre, lors d'une visite au camp militaire d'Agali, dans la région de Dosso, Tchiani avait dénoncé le soutien apporté aux groupes armés au Sahel par des pays occidentaux.
La région d'Agadez est l'une des plus riches du continent africain en réserves d'uranium, d'or, de cuivre et de pétrole. Jusqu'à récemment, l'acteur clé de l'exploitation restait la société française Orano, qui contrôlait les principaux gisements d'uranium depuis les années 1970.
En juin, les autorités nigériennes ont nationalisé Somair - la filiale essentielle d'Orano et monopole national dans l'extraction d'uranium. Niamey a déclaré que cette décision permettrait une gestion plus efficace des ressources dans l'intérêt du peuple. Orano, qui détenait 63,4% des actions de la société, a porté plusieurs plaintes, notamment devant les tribunaux nationaux et le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), exigeant des compensations et la restitution de ses actifs.
En août, les autorités du Niger ont demandé la récusation de l'arbitre chargé de l'affaire de la nationalisation, estimant que le juriste avait auparavant présidé une formation arbitrale du CIRDI qui avait rendu une décision défavorable au Niger dans le cadre d'une autre procédure. En septembre, le CIRDI a rendu une décision en faveur d'Orano dans l'affaire concernant la nationalisation par le gouvernement nigérien de la mine d'uranium de Somair.
source : African Initiative