
La communication non-violente est une chose qui en supplante mille mauvaises.
Le principe de Paoli est ce qui permet de distinguer les leptons qui ont un spin entier des bosons qui ont un spin fractionnel. Le fait est que les leptons, que sont les électrons, les quarks dont on fait les protons et les neutrons, existent, tandis les bosons dont on fait les photons, les neutrinos, et même le boson de Higgs à qui on attribue la propriété d'attribuer la propriété de la gravité aux objets, n'existent pas encore. Mais bon, c'est une parenthèse.
Le fait est que deux choses ne peuvent coexister au même endroit, ou du moins avoir exactement la même actualisation dans l'univers des possibilités. Si le camion poubelle passe, un autre camion poubelle ne peut passer en même temps au même endroit, cela paraît logique.
Bon, ça va la vulga.
Une pensée évasive consiste à habiter des lieux inhabités par des connaissances nommées. Ces connaissances manquantes ont tendance à être comblées par des métacroyances informes.
Ainsi en va-t-il des explications toutes faites, et des justifications vaguement symboliques qui prétendent servir de composant à un raisonnement.
Les gens se nourrissent entre eux de ces ignardises supplétives bien pratiques. Le seul fait de remplir un vide a une fonction rassurante. On peut s'y accrocher par peur de perdre le sentiment de sécurité qu'elles procurent.
C'est ainsi que les discours évasifs et tendancieux, qui servent à prouver la posture donnée par une si belle prosodie, peut se noyer dans les évidences instinctives. On a la preuve que la terre est plate parce que les cartes sont plates. Cela suffit largement, et ne pas l'admettre, c'est se mettre en porte-à-faux avec le sentiment de sécurité que cela procure.
Le monde superficiel est ce qui remplit et inonde la somme sans cesse grandissante de connaissances manquantes pour rendre le monde explicable.
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Cette somme de connaissances nécessaires grandit avec la différence de potentiel entre le niveau évolutif technologique et le niveau évolutif psychosocial.
Les besoins en connaissances sur la nature humaine augmentent avec la puissance des outils dont on dispose, et dont il est question de faire le meilleur usage possible. En l'absence de ces connaissances, ces outils ne cessent d'être utilisés à mal-escient, et à provoquer et accentuer le vertige d'un monde dénué de sens.
Le monde des valeurs superficielles a envahi tout l'espace public. On ne cherche plus la raison ou la logique, et encore moins la morale qui en découlent, mais on prétend moral à peu près tout et n'importe quoi pourvu que cela comble un manque, même s'il est à courte-vue, égoïste et objectivement aussi frivole qu'absurde.
Le travail à faire est d'ordre psychologique, il faut faire un grand ménage, et pour cela il faut aboutir à des règles, des principes, et des structures qui permettent d'évaluer correctement une connaissance avant d'en avoir la preuve, ou de déduire des connaissances à partir d'autres qui sont plus solides.
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Ces règles, principes et structures, fort joliment, parce que la nature est bien faite, découlent de la connaissance scientifique et technologique, du moins de ce qu'elle peut enseigner dans son essence : le fait que rien ne marche jamais comme on le veut tant qu'on n'a pas élaboré et construit les escaliers de la logique. Le principe selon lequel une structure peut métamorphoser un système en un autre en utilisant les mêmes composants. Le fait que la moindre connexion entre deux systèmes peut redéfinir complètement ces deux systèmes au sein d'un plus vaste. Ou encore le fait que des procédés soient classiques, en particulier ce qu'un algorithme peut faire de données considérées, et pour quel usage les données sont assemblées.
Ce sont des choses très théoriques, qui entre parenthèses cela dit en passant ont été dérobées aux développeurs par les frameworks, qui imposent comme si elles étaient uniques et statiques, incompréhensibles et comme si elles nous dépassaient, ces structures et ces méthodes, ces raisons et cette logique. Alors que l'enjeu majeur est de se les approprier, de les intégrer, et d'en faire une seconde nature.
La systémique est ce qui permet de rationaliser la façon dont on aborde, comprend, explique et utilise la réalité.
Elle permet de déjouer les pièges classiques des explications superficielles et non-fonctionnelles, en les chassant comme des sources de complexifications inutiles dans le seul but de les faire tenir debout, un temps limité. Ce qu'on cherche est la stabilité à long terme, la fonctionnalité, l'efficacité, et en terme général des lois mathématiques.
Dans une phase précoce, ou primitive de l'entrée dans l'ère de l'informatique, c'est principalement en essayant de faire tenir debout des choses irrationnelles que se développe la technologie. Mais il n'y a aucun doute que très vite de meilleures solutions seront trouvées, en particulier dans la redéfinition des buts et des raisons.
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Les structures bosoniques ne tiennent que parce que rien de leptonique ne les a encore remplacées. C'est le travail du temps que d'organiser et rationaliser correctement la réalité en amont de son actualisation.
Les structures bosoniques ne sont que temporaires, hypothétiques, et probabilistes. Elles signalent le besoin de combler un vide dans le futur immédiat. Elles ont beau ne pas encore exister, leur présence se fait déjà sentir. On a des mots, des idées, des principes confus et enchevêtrés qui s'agglomèrent.
Toutes les situations de résolution de problème sont des structures bosoniques, c'est à dire des réalités en cours d'actualisation, des avènements. Une guerre est une résolution de problème, qui incite à faire valoir des principes en testant leur validité sur le terrain.
Les structures leptoniques elles, sont les certitudes acquises, fonctionnelles et opérationnelles. Elles n'ont besoin d'être remises en cause que dans des conditions précisément établies. Il n'y a pas de haine ou de violence, c'est de la stricte mécanique.
C'est amusant que le principe premier de remise en cause, soit sans cesse utilisé comme principe premier de la terreur, d'une chose qui refuse d'être remise en cause et dont l'objet est de remettre en cause tout le reste. À ce moment-là on sait qu'on est dans un système bosonique, car il n'y a une rupture de symétrie, et donc de logique, et donc aucune consistance.
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La question de remplir un vide par des vérités superficielles et inconsistantes est principalement ce qui occupe le plus l'esprit d'un être humain. C'est le moment du tourbillon de la connaissance qui est aspirée vers une concrétisation.
Les choses consolidées, cristallisées, et acquises, elles, servent de base et de fondements pour les nouvelles avancées. Et on n'y pense plus trop, car elles sont régies par des lois.
Et c'est dans ces moments où l'absurde, l'inélégant, l'injuste et l'irrationnel veulent se frayer un chemin dans la conscience, que cela signale un besoin réel et urgent de concrétiser une connaissance et une compréhension.
Dans cette optique, la non-violence est ce qui permet de faire habiter des lieux inconnus et vides, des proies faciles à la bêtise, la violence et l'abus, par des règles et des principes qui interdisent formellement l'accès à ces zones protégées de la conscience et de l'intégrité émotionnelle et intellectuelle, dont on a tant besoin pour élucider le poids des mystères de l'univers, sans se faire dévorer ou broyer par lui.