23/01/2025 europalestine.com  3min #266860

 Plus de 550 camions d'aide humanitaire entrent dans la Bande de Gaza au premier jour du cessez-le-feu

Le ravitaillement s'améliore à Gaza, avec le déploiement de la police du Hamas

Avec le cessez-le-feu, en partie respecté localement par Israël, le ravitaillement de la bande de Gaza a pu sensiblement reprendre, avec en particulier le déploiement de la police du Hamas qui a mis fin au pillage systématique des rares camions qui entraient jusqu'alors dans le territoire.

Les pillages étaient le fait de bandes mafieuses agissant sous les yeux, et avec la bénédiction de l'armée d'occupation. Lorsque des membres de la police palestinienne tentaient de s'y opposer, c'est sur eux que les soldats israéliens ouvraient le feu, en assassinant plusieurs dizaines depuis novembre dernier.

Cette situation a radicalement changé avec le cessez-le-feu.

D'abord, Israël a laissé entrer un nombre nettement plus important de camions d'aide humanitaire, principalement de l'eau et de l'alimentation : 634 camions dimanche, près de 900 lundi, contre moins de 50 en moyenne chaque jour avant le cessez-le-feu. Pour rappel, avant octobre 2023, quelque 500 camions entraient chaque jour dans le camp de concentration.

Palestinian police officers secure the humanitarian aid trucks that are entering the south of Gaza: meanwhile aid coming is still very minimal  pic.twitter.com/ECq9yngh6S

- Sarah Wilkinson (@swilkinsonbc) 𝕏 January 22, 2025

Outre le déploiement de la police, des responsables d'agences de l'ONU (Programme Alimentaire Mondial PAM, UNRWA, OCHA) interrogés par le quotidien Haaretz, pointent le desserrement des barrages israéliens à l'intérieur même de la bande de terre, ce qui améliore les livraisons, ainsi que le fonctionnement à plein régime, quasiment 24 heures sur 24, des centres de réception aux postes-frontières.

« Aujourd'hui, nous n'avons eu connaissance que d'une seule tentative de pillage. Nous avons appelé la police, et elle a dispersé une bande de gamins. C'est tout. Il n'y a pas eu d'autre incident sécuritaire », raconte Antoine Renard, du PAM, interviewé par le Haaretz via Zoom depuis son poste de travail à Deir el Balah (centre de la bande de Gaza).

La distribution s'améliorant, les prix, dans ce qui reste une économie de marché, ont considérablement baissé. Le sac de 25 kilos de farine, il y a quelques jours encore à 500 shekels (135 euros !) se vendait en début de semaine à 100 shekels, ce qui est néanmoins très cher (1 € le kilo) vu l'absence totale de ressources de centaines de milliers d'habitants, et une certaine opacité sur les destinataires effectifs des chargements. Mais le PAM distribue aussi de la farine gratuitement à certaines boulangeries, qui vendent ensuite leur pain à des prix que le Haaretz dit « subventionnés ».

Tout manque. Gaza était à peu près auto-suffisant en œufs avant le déchaînement du génocide. « Mais aujourd'hui, il n'y a peut-être pas plus de 200 poules vivantes sur tout ce territoire de 2 millions d'habitants !», observe Antoine Renard.

Surtout, la plus grosse inquiétude, à court terme, concerne l'UNRWA, l'indispensable agence des Nations-Unies pour les Réfugiés Palestiniens, qu'Israël a promis d'interdire à compter du mois de février. La famine reprendrait alors à un cours accéléré, sous l'œil bienveillant ou complice de tous nos dirigeants.

 haaretz.com

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