31/08/2025 ssofidelis.substack.com  6min #288913

 Les livraisons de pétrole russe à la Hongrie suspendues après une nouvelle attaque ukrainienne contre l'oléoduc Droujba

Le sabotage du pipeline Druzhba, ou l'autodestruction de l'Europe

Illustration © SCF

Par  Strategic Culture Foundation, éditorial du 29 août 2025

Le fait est que les élites européennes se moquent bien que les intérêts vitaux des citoyens européens soient anéantis par les Américains ou le régime fantoche de Kiev.

Le sabotage d'un oléoduc approvisionnant l'Europe en pétrole par le régime ukrainien soutenu par l'UE est un symptôme flagrant d'autodestruction. Ce geste révèle à quel point les dirigeants de l'UE sont prêts à tout pour satisfaire leur obsession de vaincre la Russie, quitte à sacrifier les intérêts de leurs propres États membres et leurs citoyens. Cette folie signifie que les intérêts des États membres et des citoyens de l'UE sont volontairement sacrifiés. Les eurocrates russophobes, qui rejettent tout engagement diplomatique avec Moscou, financent en réalité la destruction de l'Europe.

Alors que les frappes aériennes russes sur Kiev cette semaine ont touché des infrastructures de l'Union européenne et du gouvernement britannique dans la capitale ukrainienne, les dirigeants européens et britanniques ont exprimé leur indignation, condamnant la Russie pour ses "attaques barbares" contre leurs représentations diplomatiques. Pourtant, ce sont ces mêmes politiciens européens et britanniques qui portent le conflit vers le point de non-retour en armant un régime néonazi pour qu'il continue à frapper des cibles civiles russes, et en refusant de prendre en compte les griefs historiques de la Russie concernant l'évolution de ce conflit.

Financé par les contribuables de l'UE, le régime ukrainien a lancé de multiples attaques de drones et de missiles contre le pipeline Druzhba qui alimente la Hongrie et la Slovaquie, deux États membres de l'UE. Ce pipeline fournit à ces États environ 50 % de leurs importations de pétrole. Les attaques ont endommagé les infrastructures du pipeline sur le territoire russe. La Hongrie et la Slovaquie, privées de leur approvisionnement en pétrole brut pendant plusieurs jours, ont fait part de leur colère aux dirigeants de l'Union européenne, affirmant que ce sabotage constitue une atteinte intolérable à leur souveraineté et à leurs intérêts vitaux.

Cependant, la Commission européenne à Bruxelles a manifesté une indifférence pour le moins remarquable, soulignant que les réserves d'urgence de pétrole de la Hongrie et de la Slovaquie, suffisantes pour 90 jours, leur permettraient de surmonter la rupture d'approvisionnement. La complaisance des dirigeants de l'UE est ahurissante. Autrement dit, lorsqu'un État non membre de l'UE coupe l'approvisionnement énergétique de ses membres, le sabotage n'est pas sanctionné. Une telle posture équivaut à donner carte blanche au régime ukrainien pour perpétrer d'autres attaques de ce type.

Mais le contexte est encore plus inquiétant. En début de semaine, le président de la République ukrainienne, Volodymyr Zelensky, a proféré une  menace à peine voilée contre la Hongrie et la Slovaquie, affirmant que ses troupes continueront à faire sauter le gazoduc si Budapest et Bratislava ne lèvent pas leur veto à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne. La Hongrie et la Slovaquie se sont en effet toujours opposées à l'adhésion de l'Ukraine au bloc, avertissant qu'une telle décision risque d'exacerber le conflit avec la Russie et de déstabiliser les marchés intérieurs en raison des importations ukrainiennes bon marché. Elles se sont également opposées à l'octroi de fonds supplémentaires provenant des contribuables européens pour financer l'achat d'armes et prolonger le massacre.

En d'autres termes, la Hongrie et la Slovaquie sont devenues un obstacle à la guerre par procuration contre la Russie. Cette situation est non seulement exaspérante pour Kiev et son racket de guerre, mais elle frustre aussi, et surtout, l'ambition des élites eurocrates d'étendre le conflit, alimentée par leur russophobie obsessionnelle.

Le régime de Kiev reproche depuis longtemps à la Hongrie et à la Slovaquie de ne pas mettre fin à leurs importations de pétrole russe ni se conformer aux décisions de l'UE. L'Ukraine accuse les dirigeants hongrois et slovaques d'acheter du pétrole russe avec de l'argent sale et de financer ainsi la guerre. Cette allégation fait écho à celle des États-Unis qui ont incriminé l'Inde qui continue à acheter du pétrole russe, l'assistant de Trump, Peter Navarro, allant même jusqu'à  qualifier de manière absurde le conflit ukrainien de "guerre de Modi", référence désobligeante au Premier ministre indien Narendra Modi.

La Hongrie, la Slovaquie, l'Inde et d'autres États rétorquent qu'il leur appartient de décider de leurs sources d'approvisionnement en énergie. Ils affirment que ni le régime de Kiev ni les États-Unis ne sont habilités à déterminer auprès de qui ils s'approvisionnent en énergie vitale. Kiev et Washington se comportent comme des gangsters et des mafieux, comme l'administration Biden lorsqu'elle a  fait sauter les gazoducs Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022. Cet acte de terrorisme a privé l'Allemagne de son approvisionnement en gaz naturel russe et a entraîné l'effondrement de son économie.

À la fin de l'année 2024, le régime de Kiev a unilatéralement interrompu le transit de gaz via le gazoduc Brotherhood vers le reste de l'Europe, décidant de ne pas renouveler un contrat vieux de plusieurs décennies avec la Russie. Plus tard, il a  ciblé les gazoducs Turk Stream qui acheminent le gaz russe vers l'Europe du Sud. Aujourd'hui, le régime de Kiev détruit le dernier oléoduc reliant la Russie à l'Europe, et toutes ces activités criminelles qui tiennent l'Europe en otage sont tolérées par l'élite européenne.

Quid de la souveraineté européenne, dans tout cela ? Où sont passés les dirigeants européens qui insistaient sur le respect des règles fondamentales de l'État de droit et la nécessité de ne pas porter atteinte aux infrastructures civiles vitales, surtout lorsque ces agissements relèvent clairement du terrorisme ? Il est incroyable que la Commission européenne et les gouvernements allemand et danois, entre autres, continuent d'ignorer les attaques terroristes contre Nord Stream perpétrées par leur allié américain, comme si ces actes n'avaient jamais eu lieu. De temps à autres, les autorités de l'UE sortent de leur chapeau un bouc émissaire risible auquel attribuer le crime, comme les prétendus saboteurs ukrainiens sans envergure.

Les élites européennes se moquent bien que les intérêts vitaux des citoyens européens soient sacrifiés par les Américains ou le régime de Kiev.

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjártó,  suggère à juste titre que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et d'autres personnalités politiques comme le chancelier allemand Friedrich Merz, étaient informées des intentions du régime de Kiev de couper les approvisionnements en pétrole de la Hongrie et de la Slovaquie, et qu'elles ont donné leur accord. Pour ces élites, dont certaines sont les héritières du Troisième Reich nazi, vaincre la Russie prime sur tout le reste, obsession Über alles !

Elles apporteront bien sûr leur soutien au régime fasciste de Kiev plutôt que répondre aux attentes démocratiques des citoyens européens. C'est cette même idéologie qui a poussé l'Europe à l'autodestruction lors des deux dernières guerres mondiales. Si elles parviennent à leurs fins, le scénario du pire risque de se répéter.

Traduit par  Spirit of Free Speech

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