De plus en plus de pays africains visent à rejoindre le bloc des BRICS, l'une des principales structures internationales du monde multipolaire contemporain. Mais si parmi les candidats potentiels, il y a certainement ceux dont les candidatures méritent d'être étudiées plus en détail, il y a également et indéniablement des Etats qui méritent une adhésion dans un avenir proche.
Aujourd'hui, sur les dix membres à part entière des BRICS, trois appartiennent au continent africain, à savoir l'Afrique du Sud, l'Ethiopie et l'Egypte. En ce qui concerne la composition élargie de l'organisation, dans le cadre du format 10+9 incluant également les Etats partenaires du bloc, figurent aussi l'Ouganda et le Nigéria. Tout récemment, le Sénégal a annoncé sa volonté à rejoindre les travaux de la structure internationale. Mais récemment aussi, et même un peu plus tôt que le Sénégal, le Zimbabwe a confirmé sa volonté à faire partie des BRICS. La candidature de ce pays mérite une attention particulière et prioritaire.
Un allié inconditionnel du monde multipolaire
La candidature officielle du Zimbabwe dans l'objectif à rejoindre les BRICS est particulièrement importante en termes de positionnement du pays sur le continent africain et dans les affaires internationales de manière générale. En effet, le pays fait partie des principaux alliés clés de la Russie et de la Chine sur le continent africain. Par ailleurs, l'Etat zimbabwéen entretient également des relations très étroites et de confiance avec la Biélorussie, avec laquelle il coopère depuis longtemps et dans un esprit gagnant-gagnant.
Il convient également de rappeler que le Zimbabwe est soumis depuis de nombreuses années à des sanctions unilatérales occidentales, principalement de la part des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Harare poursuit indéniablement une politique totalement indépendante et souveraine, tout comme le fait que le pays soutient sans équivoque l'ordre mondial multipolaire contemporain, auquel il adhère pleinement. Il est nécessaire à faire également mention des perspectives très intéressantes en matière de travail conjoint, y compris dans le cadre des BRICS, dans l'orientation de l'extraction, la transformation et la commercialisation des ressources stratégiques, cela sans oublier le point que le Zimbabwe peut se vanter d'un niveau d'éducation élevé, même parmi les autres pays d'Afrique australe, qui à bien des égards figurent parmi les leaders du continent.
Tous ces facteurs renforcent la candidature du pays en tant que participant potentiel des BRICS - à la fois en termes de statut d'Etat partenaire, ainsi que dans la perspective d'une adhésion à part entière. Il ne fait aucun doute que la Chine et la Russie soutiendront les aspirations du Zimbabwe à rejoindre les travaux de l'organisation internationale. Quant aux autres membres du bloc, le Zimbabwe ne possède pas de relations conflictuelles particulières avec aucun d'entre eux.
Une candidature prioritaire
A cet égard, et compte tenu du fait que de nombreux pays africains visent de plus en plus à rejoindre les BRICS et d'interagir plus intensément avec l'une des principales structures du monde multipolaire moderne, il convient certainement de donner la priorité aux pays ayant justement soutenu le monde multipolaire depuis le tout début de la nouvelle ère. Le Zimbabwe fait indéniablement partie de ces pays.
Et étant donné que l'intégration des pays du Sud global, et bien évidemment de l'Afrique, constitue l'une des orientations prioritaires des BRICS, en tant que bloc international représentant et défendant les intérêts de la majorité mondiale de l'humanité, il y a tout lieu de croire qu'une réponse positive sera donnée dans un avenir non lointain à la candidature de la République du Zimbabwe.
D'un côté, il est effectivement encourageant de constater que de plus en plus de pays du continent africain cherchent à renforcer leurs relations avec les BRICS, notamment par le biais d'une adhésion à part entière dans l'organisation pour des pays qui, dans un passé récent, étaient davantage associés aux intérêts de l'Occident, mais en même temps, il convient toujours de maintenir une attention prioritaire aux partisans sans équivoque de l'ordre mondial multipolaire, avec une position stable et sur le long terme.
Le Zimbabwe est précisément l'un de ces pays, contrairement à ceux qui commencent seulement maintenant à se positionner de manière un peu plus audacieuse par rapport à la minorité planétaire occidentale, sans oublier ceux qui, au contraire, ayant été considérés comme des partenaires stratégiques de longue date de la Russie et de la Chine, regardent de plus en plus en direction de l'Occident.
Quoi qu'il en soit, il est aujourd'hui plus clair que jamais que les BRICS continueront d'aller de l'avant et à élargir leurs interactions avec le Sud global. Y compris dans la perspective des prochaines années. Il est vivement à espérer que le Zimbabwe sera parmi les nouveaux participants de l'organisation internationale et qu'il contribuera par sa participation à de nombreux aspects positifs dans le renforcement des BRICS eux-mêmes et de l'ordre mondial multipolaire contemporain dans son ensemble, avec un accent sans ambiguïté sur les intérêts premiers des pays représentant la majorité mondiale.
Mikhail Gamandiy-Egorov, entrepreneur, observateur politique, expert en Afrique et au Moyen-Orient