© JOEL SAGET Source: AFP
Deux agences de notation, dont Fitch, ont dégradé les notes de la dette ukrainienne (image d'illustration).
13 août 2022, 15:01
S&P et Fitch ont placé le 12 août l'Ukraine à un cran du défaut de paiement. L'agence S&P a ainsi dégradé les notes de sa dette à long et court terme en devises étrangères, de CC/C à SD («selective default»).
«Compte tenu des termes et conditions annoncés de la restructuration, et conformément à nos critères, nous considérons cette transaction comme []... équivalant à un défaut», fait savoir S&P dans un communiqué. Fitch a de son côté dégradé la dette à long terme, de C à RD («restricted default»).
Aucune des deux agences n'a toutefois accompagné cette note d'une perspective indiquant si elle envisageait de la relever, de l'abaisser ou de la maintenir.
Un pays est considéré en défaut de paiement quand il est incapable d'honorer ses engagements financiers auprès de ses créanciers, qui peuvent être des Etats, des institutions financières (Fonds monétaire international, Banque mondiale, etc.) ou des investisseurs sur les marchés financiers. Le défaut est qualifié de partiel quand l'Etat ne rembourse pas une partie de ses obligations.
Un groupe de créanciers occidentaux, dont la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni, avait donné le 20 juillet son accord pour un report de paiement d'intérêts sur la dette ukrainienne après une requête de Kiev, exhortant les autres détenteurs d'obligations à en faire de même. Le 10 août, l'Ukraine a obtenu de la part de ses créanciers internationaux un moratoire de deux ans sur sa dette extérieure, évaluée à 20 milliards de dollars (environ 19,5 milliards d'euros). L'économie ukrainienne, déjà mal en point, s'est effondrée depuis le début de l'intervention militaire de la Russie le 24 février et le pays pourrait voir son PIB plonger de 45% cette année, selon les dernières estimations de la Banque mondiale en juin.
Les mesures de report du paiement des échéances de l'Ukraine sur ses obligations devraient néanmoins lui permettre d'économiser au moins 3 milliards de dollars (environ 2,92 milliards d'euros) sur deux ans, d'après les calculs de l'agence Bloomberg.