Les bourses de Paris, Francfort, Londres, Madrid et Zurich ont toutes chuté à cause de la propagation de l'épidémie de coronavirus. La directrice du FMI estime que le virus Covid-19 pourrait «mettre en péril» la reprise de l'économie mondiale.
La propagation de l'épidémie de coronavirus n'est pas sans conséquences sur l'économie mondiale. Les bourses ont cédé à la panique ce 24 février : les places de Paris, Francfort, Londres, Madrid et Zurich ont chuté de plus de 3%. En Italie, pays particulièrement touché par le coronavirus, la bourse de Milan s'est effondrée de plus de 4%.
En France, le CAC 40 a affiché une baisse de 3,16 %. Les secteurs de l'automobile et du luxe sont les plus touchés, car très exposés à l'évolution de la croissance économique mondiale. Ainsi, à 9h25 ce 24 février, on notait une baisse de 4,9% pour Renault 4,9% ou encore 4,1% pour LVMH.
En Asie, la situation est aussi préoccupante. Les bourses chinoises ont terminé la séance de ce 24 février en ordre dispersé : Hong Kong et Shanghai finissait dans le rouge tandis que la bourse de Shenzhen clôturait très légèrement dans le vert.
Alors que les actions plongeaient, au premier chef celles des secteurs exposés à la Chine (matières premières, automobile, tourisme et luxe), les investisseurs se repliaient vers les valeurs refuge, à savoir les obligations d'Etat et l'or.
«L'épidémie de coronavirus se propage en dehors de Chine, dans des pays comme la Corée du Sud, l'Italie ou l'Iran, ce qui pourrait causer d'énormes perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales si les mesures de confinement sont de plus en plus nombreuses», explique Tangi Le Liboux, chez le courtier Aurel BGC.
Les organisations internationales s'inquiètent de la hausse du nombre de cas à l'extérieur de la Chine et notamment en Corée du Sud, qui a connu une augmentation rapide du nombre de cas avec plus de 700 nouvelles contaminations en moins d'une semaine.
En Italie, où quatre morts des suites du nouveau coronavirus et 165 cas de contagion ont été recensés, onze villes ont été placées en quarantaine pour deux semaines.
Le Moyen-Orient est lui aussi touché : l'Iran dénombre huit décès et 43 cas de contamination tandis qu'en Israël, les autorités ont confirmé vendredi un premier cas, celui d'une femme qui avait été placée en quarantaine sur le paquebot Diamond Princess puis autorisée à débarquer par les autorités sanitaires japonaises.
La reprise de l'économie «en péril» ?
Un premier cas de coronavirus a été détecté dans l'ouest de l'Afghanistan chez un individu en provenance d'Iran.
Pékin a reconnu que le nouveau coronavirus constituait «sa plus grande urgence sanitaire» depuis 1949. La ville de Wuhan, où est apparu le nouveau coronavirus en décembre, a renoncé ce 24 février à alléger les mesures de quarantaine en place depuis un mois, revenant sur une annonce faite quelques heures plus tôt.
Le G20 a certes promis des mesures pour faire face aux risques, «mais cette fois, les marchés ne pourront pas se reposer sur des anticipations de nouvelles mesures de la part des banques centrales pour limiter leur repli», estime Tangi Le Liboux.
Lors d'une réunion du G20 en Arabie saoudite, la directrice du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a estimé que «le virus Covid-19, urgence sanitaire mondiale, a perturbé l'activité économique en Chine» et pourrait «mettre en péril» la reprise de l'économie mondiale. Elle a affirmé que l'impact du virus sur la croissance serait d'environ 0,1 point de croissance.
«Alors que la publication des résultats 2019 touche à sa fin, les effets liés au coronavirus pourraient être de plus en plus importants sur les publications du premier trimestre et les alertes sur résultats pourraient être annoncées dans de nombreux secteurs d'ici là», prévient dans une note Vincent Boy, analyste chez IG France.
Coté statistiques, toutes les précisions concernant les prochaines publications économiques chinoises seront analysées de près, tout comme les chiffres du produit intérieur brut en Allemagne mardi et celui des Etats-Unis jeudi ou encore la confiance des consommateurs de la première économie mondiale le 25 février.
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