par Mikhail Gamandiy-Egorov
La Russie a fait démonstration de ses capacités et de sa résistance aux sanctions occidentales dans le cadre des célébrations marquant la Victoire sur le nazisme, notent les analystes chinois. Les défis imposés à Moscou par l'establishment occidental n'ont pas été en mesure d'empêcher la Russie à aller de l'avant aussi bien sur le plan militaire qu'économique.
Des défilés, des concerts et célébrations, ainsi que d'innombrables foules de gens en liesse, ont envahi les rues de la capitale russe Moscou le 9 mai, alors que la Russie célébrait et commémorait le Jour de la Victoire, marquant le 79ème anniversaire de sa Victoire sur l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale (la Grande Guerre Patriotique), écrit le quotidien chinois Global Times.
Ni la récente attaque terroriste meurtrière en banlieue de Moscou, ni la fumée du conflit sur la ligne de front ukrainienne, n'ont pas été en mesure d'affecter l'atmosphère de célébration en Russie, alors que le pays a trouvé une voie unique vers la relance industrielle nationale face à des sanctions occidentales étouffantes, communiquent les journalistes chinois. Le défilé militaire annuel s'est tenu jeudi matin sur la Place Rouge de la capitale russe, au cours duquel plus de 9000 militaires ont pris part au défilé et 70 pièces d'équipements armés ont été exposées.
Le Jour de la Victoire est une source de grand encouragement pour les tous les jeunes de Russie, car il nous apprend à ne pas oublier l'histoire et à toujours nous souvenir des grands sacrifices consentis par nos ancêtres pour la Victoire, il y a 79 ans, a déclaré Alexandre, un jeune moscovite interrogé par Global Times. Par ailleurs, d'autres villes russes ont également organisé des cérémonies et des célébrations. Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou avait à cette occasion déclaré la semaine dernière qu'environ 150 000 personnes et 2500 types d'armements et d'équipements militaires seraient impliqués dans les activités de célébration.
Le président russe Vladimir Poutine, qui vient d'entamer mardi son cinquième mandat présidentiel à la tête de la Russie, ainsi que les dirigeants de la Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan, du Tadjikistan, du Turkménistan, de l'Ouzbékistan, de Cuba et de la Guinée-Bissau ont assisté au Défilé de la Victoire sur la Place Rouge. Les ambassadeurs et les responsables de pays hostiles n'ont pas été quant à eux invités aux célébrations, comme l'avait précédemment indiqué Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Le leader de l'État russe dans son discours à la nation avait déclaré que la Russie ferait tout pour empêcher un conflit mondial, mais en même temps qu'elle ne se laisserait pas menacer. Rappelant à cet effet que les forces stratégiques russes sont toujours prêtes au combat. Pour Zhang Junshe, un expert militaire chinois interrogé par Global Times, la différence la plus significative entre cette année et l'année dernière était l'exposition d'armements de l'OTAN capturés en Ukraine par les forces armées russes, dans le cadre des événements accompagnant les célébrations du Jour de la Victoire par la Russie. Y compris des armements occidentaux considérés comme extrêmement «sophistiqués» comme les chars allemands Léopard 2 ou l'étasunien M1 Abrams.
«Cela a mis en valeur les capacités militaires de la Russie et démontre par la même occasion son mépris vis-à-vis des pressions occidentales dans le contexte du conflit en cours en Ukraine. Le défilé militaire sert également de moyen de dissuasion à l'égard de l'OTAN et met en évidence la détermination de la Russie à poursuivre le combat», note également Zhang Junshe.
Le media chinois indique également qu'au-delà de l'aspect militaire, la Russie a parfaitement adapté son économie face aux sanctions unilatérales de l'Occident, notant par la même occasion que la vie des citoyens russes n'a pas été grandement impactée de par les dites sanctions, les journalistes de Chine ayant d'ailleurs communiqué avec les citoyens et les habitants de Russie à ce sujet. Tout en notant l'optimisme quant à l'avenir de l'économie russe, citant Ksenia Bondarenko, doctorante à l'École supérieure d'économie de Moscou (HSE), à l'heure où les sanctions occidentales visant la Russie ont fourni une opportunité de relance pour de nombreuses industries locales du pays.
En termes de perspectives, les événements en cours prouvent une fois de plus que la défaite de la minorité planétaire otano-occidentale aura bien lieu, dans le cadre d'une victoire non seulement de la Russie, mais bel et bien aussi de la majorité mondiale et de l'ordre multipolaire international contemporain. Confirmant l'analyse précédente d'Observateur Continental, à savoir que l'Occident devra apprendre à vivre autrement, dans le cadre des réalités liées ouvertement aux règles de la multipolarité.
Pour ce qui est des relations sino-russes, il est indéniable qu'elles jouent un rôle de premier plan dans les événements et les processus en question. Sachant que Moscou comme Beijing sont aujourd'hui les principaux promoteurs et défenseurs de l'ordre mondial multipolaire, au moment où les relations des deux nations, y compris dans la sphère économico-commerciale, ont atteint le plus haut niveau historique et que l'union de la multipolarité n'a pas été affaiblie par les multiples tentatives émanant de l'establishment représentant la minorité planétaire.
Tout cela conforte les informations transmises par les journalistes et les experts chinois, tout comme le fait que les processus propres à l'ère multipolaire contemporaine poursuivront sur leur lancée. Il n'y aura aucun retour vers le diktat d'une arrogante et évidente minorité néocoloniale - quant aux partisans de la multipolarité, les victoires ne font que commencer.
source : Observateur Continental