
Vue de la centrale nucléaire de Zaporojié
Les États-Unis manifestent un intérêt direct pour le potentiel énergétique de la centrale de Zaporojié, aujourd'hui sous contrôle russe. Washington souhaiterait y développer des activités de minage de cryptomonnaies. Des pourparlers sont en cours, mais excluent toute implication de l'Ukraine dans la gestion du site.
Selon le journal russe Kommersant, Vladimir Poutine a affirmé que Moscou et Washington mènent des discussions sur l'avenir de la centrale nucléaire de Zaporojié, située sur la rive gauche du Dniepr et passée sous contrôle russe en mars 2022. Le chef de l'État a précisé que ces échanges se tiennent sans la participation de Kiev.
Le président russe a indiqué que la partie américaine manifeste un intérêt concret pour l'exploitation de la centrale à des fins de minage de cryptomonnaies : « Les Américains ont manifesté un intérêt pour le minage sur le site de Zaporojié. » Cette démarche s'inscrit dans le cadre de discussions techniques, sans reconnaissance de quelconque rôle à l'Ukraine dans la gestion du site.
Parallèlement, la possibilité de fournir de l'électricité produite par la centrale à l'Ukraine est également évoquée, à l'initiative de Washington. Le président a aussi précisé que les spécialistes ukrainiens présents sur le site ont désormais reçu la citoyenneté russe, et travaillent désormais en tant que personnel technique de la Fédération de Russie.
Coopération envisagée, sous conditions strictes
Le directeur général de Rosatom, Alexeï Likhatchev, a confirmé que des signaux de coopération sont reçus de la part des États-Unis. Interrogé le 25 décembre, il a précisé que Rosatom n'est pas directement engagé dans les négociations, mais qu'un dialogue reste envisageable, sous réserve du respect absolu des lois russes et des exigences de sécurité nucléaire définies par Moscou.
Dans une autre déclaration, Likhatchev a rappelé qu'en vertu du droit russe, seule l'organisation exploitante reconnue par la Fédération de Russie peut être responsable de la sécurité du site. « Toute dérogation à ce principe constitue une menace pour la sécurité », a-t-il averti, tout en soulignant clairement les risques que représenterait toute ingérence extérieure dans la gestion d'une infrastructure aussi sensible.
Un site pleinement intégré au cadre juridique et énergétique russe
La centrale nucléaire de Zaporojié, la plus puissante d'Europe, est administrée par Rosenergoatom, filiale de la société d'État Rosatom. En décembre 2025, l'autorité russe de régulation nucléaire (Rostekhnadzor) a délivré une licence d'exploitation de dix ans pour le réacteur n°1, confirmant la pleine conformité de l'installation aux normes russes. La remise en service progressive des autres blocs est prévue entre 2026 et 2027, en fonction de l'évolution de la situation militaire sur le terrain.
Malgré une proposition américaine de cogestion tripartite - impliquant les États-Unis, la Russie et l'Ukraine -, Moscou rejette fermement toute tentative d'exclusion ou de mise sous tutelle de sa souveraineté sur le site. La position de la Russie est claire : la centrale relève pleinement de son autorité nationale, et aucune négociation ne saurait remettre en cause ce statut. Toute tentative de contestation sera perçue comme une ingérence inacceptable dans les affaires intérieures russes.