
Par Al Mayadeen English, le 11 novembre 2025 à 13:25
Les factions de la résistance palestinienne ont condamné le projet de loi sur l'exécution des détenus palestiniens proposé par Israël, le qualifiant de mesure raciste et fasciste destinée à légitimer le meurtre des détenus palestiniens.
Les factions de la résistance palestinienne ont condamné mardi l'approbation en première lecture par la Knesset israélienne d'un projet de loi autorisant l' exécution de détenus palestiniens, le qualifiant d'"acte fasciste" et de nouvelle tentative de l'occupant de légaliser ses pratiques meurtrières. Les factions ont déclaré que cette mesure révèle ce que les Palestiniens affirment depuis longtemps : que le système de domination israélien repose non seulement sur le vol de terres et l'agression militaire, mais aussi sur la destruction systématique de la vie palestinienne par le biais de son système carcéral.
Dans leur déclaration commune, les factions soulignent que le projet de loi donne effectivement "le feu vert" à l'occupation pour intensifier les pratiques de mort lente déjà répandues dans les prisons israéliennes, à savoir la torture, la famine, l'humiliation et la négligence médicale délibérée. Elles ont averti que les tribunaux militaires israéliens, longtemps dénoncés comme des outils politiques de contrôle, sont désormais ouvertement transformés en "instruments légaux de mise à mort", et que le silence international équivaut à une complicité directe dans les crimes commis contre le peuple palestinien.
Hamas : "Une loi qui institutionnalise les meurtres de masse"
Le Hamas déclare que cette approbation préliminaire représente
"une extension de l'approche raciste du gouvernement d'occupation et une tentative de légaliser les meurtres de masse organisés",
soulignant que la législation ne peut faire abstraction de la réalité barbare à laquelle sont confrontés des milliers de prisonniers palestiniens, dont beaucoup ont été victimes d'enlèvement, de détention sans inculpation ou de torture depuis octobre 2023.
Jihad islamique : "une escalade délibérée"
Le mouvement du Jihad islamique, pour sa part, a qualifié le projet de loi d'"escalade criminelle dangereuse" qui s'inscrit parfaitement dans la campagne de génocide et de déplacement forcé menée actuellement par Israël. Le groupe a souligné les avertissements répétés de l'ONU confirmant des violations à grande échelle, qualifiant cette loi de preuve qu'Israël cherche à éliminer les Palestiniens non seulement à Gaza et en Cisjordanie, mais aussi dans ses prisons.
FPLP : un crime de guerre au grand jour
Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a condamné ce projet de loi, le qualifiant de "crime de guerre à part entière" qui supprime le dernier semblant de procédure régulière. Le groupe a déclaré que cette mesure démontrait la détermination de l'occupant à mater la résistance palestinienne en ciblant les détenus, dont beaucoup sont des enfants, des mineurs et des civils enlevés à leur domicile, avec des exécutions cautionnées par l'État.
Torture, famine et abus systématiques dans les prisons israéliennes
La déclaration des factions palestiniennes intervient alors qu'un génocide se poursuit à Gaza, où Israël continue de violer le cessez-le-feu chaque jour [8 Palestiniens tués par jour à Gaza depuis le début du "cessez-le-feu", le 10 octobre] avec de nouvelles attaques, des assassinats ciblés et un blocus paralysant qui bloque l'entrée de l'aide humanitaire vitale.
À l'intérieur des centres de détention israéliens, les conditions se sont détériorées à un niveau sans précédent. Les organisations internationales de défense des droits humains, les associations médicales et les experts de l'ONU ont documenté des pratiques d'abus que les Palestiniens décrivent depuis longtemps comme faisant partie d'un système de domination bien rodé :
- Torture et passages à tabac : les détenus rapportent avoir été attachés dans des positions stressantes, battus jusqu'à perdre connaissance, soumis à des électrochocs, les yeux bandés pendant des jours et agenouillés de force pendant de longues heures.
- Famine et déshydratation : les prisonniers décrivent le refus délibéré de leur donner de quoi manger et boire comme une punition collective.
- Négligence médicale : l'insuline, les médicaments pour le cœur et les antibiotiques de base sont systématiquement refusés, entraînant des décès évitables derrière les barreaux.
- Violences sexuelles : des témoignages d'hommes et de femmes décrivent en détail des menaces de viol, de nudité forcée et d' agressions sexuelles pendant les interrogatoires.
- Disparitions forcées : les familles passent souvent des semaines, voire des mois, sans aucune information sur le sort de leurs proches emmenés par les forces israéliennes.
- Rapports faisant état de prélèvements d'organes : les organisations de la société civile palestinienne et les équipes médicales ont fait part de leurs vives inquiétudes concernant l'état des corps rendus par Israël, appelant instamment à une enquête médico-légale internationale indépendante.
Ces abus sont régulièrement rejetés par les autorités israéliennes, alors même que les témoignages, les rapports médicaux et les déclarations sous serment brossent un tableau cohérent et accablant d'une cruauté délibérée, conçue pour briser physiquement et psychologiquement les prisonniers.
Lundi, la Knesset a approuvé en première lecture le projet de loi sur l'exécution. Présentée par Limor Son Har-Melech, membre du parti d'extrême droite Otzma Yehudit, la proposition a été adoptée par 39 voix contre 15. Elle a maintenant été transmise à la commission parlementaire compétente pour une deuxième et une troisième lecture.
Traduit par Spirit of Free Speech