Par Nate Bear, le 17 octobre 2025
"Protéger le droit des hooligans israéliens à semer chaos et trouble dans les villes étrangères" est sur le point d'être ajouté à la liste des valeurs occidentales fondamentales, juste après "financer un génocide et armer des criminels de guerre".
Pour information, je fais référence à l'hystérie qui s'est emparée des médias britanniques après que la police de Birmingham a recommandé aux supporters de l'équipe de football israélienne Maccabi Tel Aviv de ne pas se rendre dans la ville pour assister à la rencontre qui les opposera à l'équipe locale, Aston Villa, dans quelques semaines.
Cette décision a donné lieu à une nouvelle campagne grotesque de victimisation des Juifs et du prétendu antisémitisme. Les médias et l'élite britannique, y compris les dirigeants des partis conservateur, travailliste et démocrate-libéral, avancent l'argument fallacieux de l'antisémitisme, attisant ainsi une frénésie raciste destinée à alimenter le discours stigmatisant la Grande-Bretagne comme un foyer d'antisémitisme islamiste. Keir Starmer a déclaré que cette décision de la police de Birmingham est erronée et cherche à la faire annuler.
La panoplie habituelle d'arguments attendus y est passée, ainsi que d'autres plus ridicules les uns que les autres. La députée britannique du parti conservateur, Katie Lam, a comparé le droit des hooligans israéliens de se rendre où ils l'entendent à celui des Juifs fuyant l'Holocauste nazi. Elle suggère ainsi que si les Juifs étaient autrefois les bienvenus en Grande-Bretagne, l'interdiction faite aux supporters du Maccabi de se rendre dans le pays montre bien qu'ils ne sont plus en sécurité.
C'est insensé. Pathétique. Elle banalise l'holocauste nazi pour une défense incohérente du hooliganisme ! Le rédacteur en chef du magazine Spectator et ancien ministre du gouvernement conservateur, Michael Gove, a estimé à son tour que ce refus prouve que les Juifs ne sont pas les bienvenus à Birmingham.
Que répondre à cela.. ? C'est sans doute à quoi s'apparentent les esprits rongés par le sionisme. Birmingham compte en effet une importante population juive. Selon diverses définitions, le véritable antisémitisme consiste à assimiler tous les Juifs à une minorité de hooligans israéliens.
Et ce n'est même pas une interdiction ! Une poignée de hooligans juifs israéliens a été dissuadée de faire le déplacement au motif de leurs agissements passés, marqués par des émeutes et des actes racistes. En mars dernier, un groupe de supporters du Maccabi a agressé et envoyé à l'hôpital un Grec qui portait un drapeau palestinien, avant un match contre l'Olympiakos.
En novembre dernier, lorsque les supporters du Maccabi Tel Aviv se sont rendus en Europe pour affronter l'Ajax à Amsterdam, ils ont mis en pièces des drapeaux palestiniens, insulté des commerçants musulmans, incendié un taxi, jeté des barres de métal sur la police et scandé "Mort aux Arabes" et "Fuck les Arabes". La police néerlandaise a clairement établi que les Israéliens étaient à l'origine des violences, en brûlant notamment un taxi conduit par un musulman et en déchirant des drapeaux palestiniens. Vous vous souvenez peut-être qu'à l'époque, une campagne de propagande similaire a été orchestrée pour suggérer que les hooligans israéliens étaient d'innocentes victimes, et non les auteurs des faits. (Je n'en ai pas parlé cette fois-làl, mais la nouvelle vague de propagande révèle une tendance si exaspérante que je ne peux pas la passer sous silence).
En réponse à ces antécédents d'agressions, la police des West Midlands a recommandé aux supporters du Maccabi de rester chez eux. Birmingham compte en effet une importante communauté musulmane, d'environ 340 000 personnes, soit 30 % de la population totale de la ville. Le risque que ces hooligans réitèrent leurs provocations d'Athènes et d'Amsterdam et déclenchent des violences est donc bien réel.
Pourtant, en dépit de ces constats, on nous demande de ne voir en ces hooligans que des victimes, sous prétexte qu'ils sont juifs israéliens. Ils ont juste envie de scander des insultes racistes et de saccager le centre-ville, et si vous refusez de leur accorder ce droit, vous n'êtes qu'un antisémite ! Alors que ceux qui n'ont rien dit ou presque sur le génocide de tout un peuple voudraient maintenant susciter l'empathie pour des hooligans israéliens ultraviolents.
Cette perversion éhontée et la manipulation mentale déconcertante ont de quoi rendre fou.
Seul le leader des Verts, Zack Polanski, a résisté à cette manipulation grossière. Et contrairement aux autres dirigeants, Polanski, lui, est juif. Mais contrairement aux autres chef·fe·s de file, il ne tombe pas dans le piège de l'antisémitisme, et ce, pour deux raisons : il n'est pas complètement naïf et il n'a pas été corrompu par la finance sioniste.
Cette protection inconditionnelle et absolue d'Israël et de tous ses composants, y compris de ses hooligans racistes, contraste fortement avec l'exclusion immédiate des Russes de tous les événements sportifs par l'élite occidentale. Les exactions commises par Israël à Gaza dépassent l'entendement, mais les équipes sportives israéliennes ne sont pas interdites et les hooligans israéliens bénéficient d'une protection totale. Il semble que les "valeurs occidentales" ne s'appliquent que si les considérations géopolitiques et impériales les y autorisent.
Pourtant, il est difficile de ne pas percevoir l'hystérie qui entoure le Maccabi sur fond de défaite d'Israël dans la guerre de propagande de ces deux dernières années. La colonie de peuplement a perdu tout soutien depuis le génocide de Gaza et n'est plus considérée, et à juste titre, comme une victime, mais comme l'agresseur. Pour les médias occidentaux et la classe politique, qui ont pu bénéficier pendant des décennies d'une relation symbiotique avec Israël, la situation prend une tournure des plus dangereuses. Tant que le sionisme a été la doctrine dominante, être pro-israélien ne présentait pas grand risque. On pouvait écrire des articles biaisés humanisant les Israéliens et déshumanisant les Palestiniens, et accorder à Israël une place disproportionnée dans la couverture médiatique. Les politiciens pouvaient vanter Israël en termes lénifiants et déclarer leur amour pour ce pays, et promettre de le soutenir une fois élus sans que cela nuise le moins du monde à leurs perspectives d'avenir. Au contraire, la démonstration publique de convictions sionistes pouvait même être un atout pour votre carrière politique ou médiatique. Et en échange, le lobby récompensait souvent leur sionisme par des financements ou une couverture médiatique avantageuse.
Mais la donne a changé.
Si le lobby juif poursuit ses faveurs tant qu'on ne s'oppose pas à lui, il est désormais tout aussi probable d'être sanctionné politiquement pour avoir pris parti pour Israël. Le génocide a rompu l'ancien accord. Les sondages montrent qu'une majorité de la population mondiale a désormais une opinion négative du pays. Le parti pris des médias pro-israéliens, qui a grandement contribué à perpétrer ce génocide, a également écœuré l'opinion mondiale. Les gens ne se laissent donc plus abuser par la propagande israélienne et se tournent de plus en plus vers des sources d'information indépendantes.
Face à la réalité observable, le discours victimaire perd de son impact. Pour rétablir l'équilibre, toutes les occasions sont bonnes pour présenter les Israéliens comme des opprimés.
En d'autres termes, après avoir commis un génocide, Israël est à court de récits fondés sur la victimisation.
C'est pourquoi nous sommes soumis à une hystérie fabriquée de toutes pièces qui instrumentalise la mémoire de l'Holocauste et assimile les hooligans israéliens à des victimes dans le monde entier.
D'où le traitement disproportionné réservé aux prisonniers de guerre israéliens récemment libérés, et la couverture médiatique plutôt succincte des histoires bien plus horribles de Palestiniens dont les corps sont rendus à leurs familles, les poignets encore entravés avec des liens en plastique, le visage méconnaissable, le corps mutilé par les chiens de l'armée israélienne. Sans parler des récits de Palestiniens libérés après des années, voire des décennies de torture dans les geôles israéliennes.
C'est pourquoi Israël a rompu le cessez-le-feu à de nombreuses reprises sans que cela ne fasse la une des journaux. La fréquence des tirs a certes ralenti, mais n'a pas cessé. Depuis l'entrée en vigueur du "cessez-le-feu", Israël a assassiné au moins 23 Palestiniens, et des prétextes pour une reprise à grande échelle du génocide sont créés de toutes pièces. Pourtant, on n'entend parler que de "tensions" ou du fait que le Hamas ne restitue pas les corps ensevelis sous les décombres causés par les bombardements aveugles d'Israël.
Des dizaines de milliers de Palestiniens sont toujours piégés sous les décombres, mais on n'en parle guère.
La vérité compte. Les mots comptent.
Mais quand il s'agit d'Israël, cette vérité est rarement relayée dans les médias grand public.
Les supporters du Maccabi Tel-Aviv sont des hooligans au passé violent et raciste.
Les Juifs ne sont pas interdits à Birmingham.
Interdire aux hooligans d'aller au stade n'est pas de l'antisémitisme (un mot tellement dévoyé par les sionistes qu'il a perdu tout son sens).
Cet épisode illustre la vérité la plus criante : le sionisme est en déclin, les Israéliens sont désormais universellement exécrés, Israël irrémédiablement discrédité et ce ne sont sûrement pas les invectives hystériques qui y changeront quelque chose.
Traduit par Spirit of Free Speech