
Par Nate Bear, le 5 novembre 2025
Après avoir promu le génocide, s'être fait laminer dans tous les débats ces deux dernières années et avoir ruiné la réputation de leur précieuse petite colonie de violeurs, les sionistes se sont tournés vers un autre génocide pour occulter l'horreur de leur propre crime.
Si vous n'avez pas suivi l'actualité, sachez que des commentateurs et propagandistes sionistes influents ont inondé les réseaux sociaux cette semaine de tweets, d' articles et de mèmes sur le génocide au Soudan, dénonçant son absence de couverture médiatique par ceux qui dénoncent le génocide de Gaza. Les négationnistes du génocide se sont soudainement passionnés pour celui du Soudan.
Le message implicite, voire explicite, de leurs publications et articles se résume à faire passer les pro-Palestiniens pour antisémites, car, selon eux, s'ils se souciaient vraiment de la souffrance humaine, ils protesteraient contre le génocide au Soudan comme ils ont protesté contre le génocide à Gaza.
Les médias juifs ont joué un rôle clé dans la diffusion de ce discours. Cet article publié dans Jewish News va même jusqu'à affirmer ouvertement que l'absence de protestations contre le Soudan résulte de l'antisémitisme pur et simple.
Tout d'abord, cette comparaison entre le Soudan et Gaza n'est qu'une remise en cause de deux ans de déni cynique du génocide, le massacre de civils à Gaza faisant pour la première fois les gros titres. Comme la plupart d'entre eux sont aussi obtus qu'un pied de table, on peut douter de leur capacité à réaliser que ces analogies implicites se retournent contre eux.
Quoi qu'il en soit, ces comparaisons ne mentionnent jamais l'origine des armes qui servent à commettre le génocide, car elles proviennent des Émirats arabes unis, un allié occidental clé.
Le génocide au Soudan est perpétré par les Forces de soutien rapide (RSF), une milice antigouvernementale anciennement connue sous le nom de Janjawid, que le gouvernement soudanais a tenté d'intégrer à son armée régulière. Lorsque l'accord entre la milice et le gouvernement civil a été rompu en 2023, les RSF ont utilisé les armes fournies par les Émirats arabes unis pour attaquer l'armée soudanaise ainsi que les villes et villages de l'ouest du Soudan, habités en majorité par des musulmans non arabes.
Ceux qui tentent ainsi d'instrumentaliser la souffrance des Soudanais pour faire taire les partisans de la cause palestinienne ne mentionnent jamais que les Émirats arabes unis sont le principal bailleur de fonds des Forces de soutien rapide. Ces propagandistes sionistes ne sont en effet qu'une bande de laquais au service de l'ordre impérial. Les Émirats arabes unis sont une composante essentielle du pouvoir sioniste au Moyen-Orient.
En 2020, le pays a normalisé ses relations avec Israël, et depuis, les deux pays ont ouvert des ambassades dans leurs capitales respectives et signé des dizaines d'accords commerciaux. Israël et les Émirats arabes unis échangent désormais leurs renseignements sur l'Iran et se vendent mutuellement des armes. En outre, les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres pays européens ont vendu pour des milliards de livres, de dollars et d'euros d'armes aux Émirats arabes unis. Aborder le soutien des Émirats arabes unis à la campagne de génocide et de nettoyage ethnique menée par les RSF obligerait ces commentateurs à appeler, d'un point de vue tant logique, moral qu'intellectuel, à un embargo sur les armes. Mais ils ne le feront pas, car ils se moquent du génocide. Dans leur quête éperdue de crédibilité, ils négligent tout contexte et éludent les causes sous-jacentes pour promouvoir une narration fallacieuse sur l'antisémitisme.
Non seulement ces commentateurs ne dénoncent pas les fournisseurs d'armes, mais ils se gardent bien de proposer d'organiser eux-mêmes des manifestations, de se joindre à celles qui ont lieu et de mentionner le rôle direct de leur hystérie raciste anti-immigration dans le génocide.
En 2014, l'UE, qui comprenait alors le Royaume-Uni, a signé avec le Soudan un accord appelé "Processus de Khartoum", qui autorisait explicitement la RSF à arrêter, mais aussi à tuer, les demandeurs d'asile africains transitant par le Soudan pour atteindre les côtes nord-africaines et l'Europe. Ce type d'accord a été salué par les mêmes commentateurs racistes d'aujourd'hui aux prétentions morales aussi cyniques que déplacées. Des frontières ouvertes et démilitarisées n'auraient sans doute pas exposé les populations aux gangs de passeurs et aux paramilitaires, et leur auraient permis de se déplacer librement, évitant ainsi un génocide. Mais ceux qui prétendent se soucier du Soudan ne plaideront jamais en faveur de cette solution. Vous ne les verrez pas non plus soutenir des opérations de sauvetage en mer ou des programmes d'accueil d'urgence pour les réfugiés, comme ceux mis en place pour l'Ukraine. Pourquoi ? Parce que les Soudanais sont noirs.
Il est également peu probable que ces manipulateurs sachent qu'une proportion importante des victimes de la RSF sont musulmanes. El Fasher, où certaines des pires atrocités ont été commises, est une ville majoritairement musulmane. Notez comment Sarah Vine insiste sur le terme "milices arabes" dans le tweet ci-dessus, ignorant probablement la différence entre ethnie et religion, et presque certainement la réalité selon laquelle les victimes de la RSF sont principalement musulmanes. On y décèle également un racisme latent sous-entendant que l'absence de protestations s'explique par les origines arabes des auteurs, et que ceux qui dénoncent les agissements d'Israël sont du côté des Arabes. Andrew Neil, un connard au nez rouge à l'avant-garde des commentaires conservateurs au Royaume-Uni depuis des décennies, a également mis l'accent sur l' angle "non arabe", ignorant presque certainement, tout comme Vine, des données démographiques élémentaires du Soudan.
L'ensemble est un ballet grotesque dont le cynisme coupe le souffle. La triste réalité nous montre que tous ceux qui instrumentalisent le Soudan pour marquer des points sur les réseaux sociaux se moquent éperdument de la souffrance des Soudanais. Ion les entendrait moins si leur avant-poste privilégié de torture et d'apartheid avait pu commettre son génocide en toute discrétion. Ces gens se moquent éperdument du Soudan. Ils exploitent cyniquement la souffrance humaine et les massacres pour tenter de sauver la réputation d'Israël en inventant ce double standard fictif, parce qu'ils savent qu'ils ont perdu la bataille.
Par ailleurs, plusieurs points évidents méritent d'être soulignés. Le RSF n'est pas un État colonial créé par l'Occident et peuplé d'Européens, né grâce au nettoyage ethnique et à la spoliation des terres et des foyers. La RSF ne met pas en œuvre un système d'apartheid vieux de 80 ans, soutenu et financé par l'Occident, contre les populations qu'elle prive de leurs terres et de leurs logements. La RSF n'envahit pas systématiquement ses voisins avec un soutien occidental en armes, renseignements et matériel. Les Soudanais titulaires d'un passeport occidental ne commettent pas de meurtres sur le territoire de l'État religieux auquel ils ont prêté allégeance, pour ensuite s'intégrer sans encombre dans nos villes. La RSF ou ses soutiens ne consacrent pas des millions de dollars à corrompre notre politique. Les élites médiatiques alignées sur la RSF n'écrivent pas de fictions au service du génocide et ne suppriment pas les preuves vidéo pour dissimuler leurs crimes de guerre. Lorsque l'ancien maire de New York dénonce l'absence de manifestations étudiantes en faveur du Soudan, son propos ne fait que rappeler que les miliciens du RSF, contrairement aux criminels de guerre de l'armée israélienne, ne se baladent pas librement sur les campus américains.
À quoi bon continuer ?
Il n'y a tout simplement pas d'équivalence possible.
Et ces commentateurs le savent.
Ce qui se passe au Soudan est une véritable horreur. Des actes d'une cruauté inouïe y sont commis. Mais les tentatives éhontées de diffamer les soutiens à Gaza en omettant des informations cruciales et en créant un parallèle douteux avec le Soudan dégagent cette odeur nauséabonde de dépravation morale et de médiocrité intellectuelle désormais associée aux sionistes.
C'est pourquoi je ne suis pas vraiment surpris.
Mais j'avais besoin de vider mon sac.
Merci de m'avoir lu.
Traduit par Spirit of Free Speech