par Karine Bechet-Golovko.
L'intervention militaire russe a déjà produit des effets géopolitiques appréciables : en plus de la fin de la covid-hystérie, nous assistons au déshabillage des institutions dites internationales, qui ne sont qu'atlantistes. Dont l'ONU, avec la demande américaine d'expulsion de 12 diplomates russes en poste à l'ONU. En violation du droit international, qui n'existe plus, remplacé par les intérêts impérieux des Etats-Unis.
Alors que la manie postmoderne des négociations quand les conflits ne sont pas épuisés, avec les effets délétères que l'on connaît, n'épargne pas l'opération militaire russe en Ukraine, le monde atlantiste continue à baisser le masque.
L'ONU est une institution internationale, non pas américaine, mais internationale, dont le siège est simplement basé aux Etats-Unis. Ce qui, d'ailleurs, selon les textes fondateurs, fait reposer l'obligation sur les Etats-Unis d'en garantir le fonctionnement technique normal.
L'opération d'officialisation de la privatisation onusienne se finalise et les États-Unis demandent l'expulsion de 12 diplomates russes. Nous savions déjà que les autorités américaines violaient leurs obligations en opposant des difficultés à l'obtention d'un visa pour les délégations qui les dérangeaient, principalement la Russie. Formellement, les 12 diplomates russes sont accusés d'espionnage - comme au bon vieux temps :
« Les États-Unis ont informé les Nations Unies et la mission permanente de la Russie à l'ONU que nous entamions le processus d'expulsion de douze agents de renseignement de la mission russe qui ont abusé » de leur statut diplomatique aux États-Unis « en s'adonnant à des activités d'espionnage contraires à notre sécurité nationale », a dit la porte-parole de la mission américaine à l'ONU, Olivia Dalton, dans un communiqué.
Cette fois-ci, un pas a été franchi et les autorités américaines affirment par cette décision que l'ONU n'est pas une institution internationale, mais qu'elle est une institution globale - donc atlantiste - donc les Etats-Unis sont en droit de décider qui peut être présent et qui doit partir.
C'est la fin formelle du système international mis en place après la Seconde Guerre mondiale. Quelle est la légitimité de ce nouveau système ? Si les pays acceptent ce nouvel état de choses, ils vont l'entériner. Ne serait-ce que pour cela, il est fondamental, afin de trouver un équilibre des forces géopolitiques qui ne soit pas suicidaire pour nos pays, que la Russie ne cède pas au son des sirènes postmodernes, sirènes toujours très puissantes chez elle comme nous le voyons.
source : Russie Politics