06/04/2019 reseauinternational.net  21 min #154384

Trump se dit prêt à reconnaître la souveraineté d'Israël sur le plateau du Golan

Libérons Trump de l'emprise des « sionistes chrétiens » !

par Karel Vereycken

« 52 ans après, il est l’heure pour les États-Unis de reconnaître la souveraineté d’Israël sur les hauteurs du Golan qui sont d’une importance stratégique essentielle pour la sécurité de l’État d’Israël et la stabilité régionale ! », a annoncé le Président américain Donald Trump dans un twit le 21 mars.

L’information a été confirmée dimanche 24 mars par Israël Katz, le ministre israélien des Affaires étrangères, qui a précisé que « Le président Trump signera lundi 25 mars, en présence du Premier ministre Netanyahu un ordre reconnaissant la souveraineté israélienne sur le Golan ».

Si jusqu’ici on connaissait l’importance des hauteurs du Golan, un territoire syrien occupé par Israël depuis 1967, pour ses ressources en eau et, depuis deux ans, pour son potentiel en hydrocarbures, aujourd’hui, le cadeau fait à Israël est présenté comme une « riposte légitime » à la supposée volonté iranienne de vouloir dominer toute la région.

Arrivé au Liban le vendredi 22 mars pour une visite de deux jours, le Secrétaire d’Etat américain Mike Pompéo s’est voulu menaçant : si le gouvernement libanais persiste à s’aligner sur l’axe irano-syro-irakien-hezbollah, les Etats-Unis s’acharneront contre lui, y compris par l’imposition de sanctions contre le système bancaire libanais…

Evidemment, le « geste » américain vient à point nommé pour conforter un Netanyahou, plombé par  les affaires judiciaires et en mal de popularité pour sa réélection au scrutin du 9 avril.

Pour Roland Lombardi, auteur d’articles et de publications notamment pour la Revue de la Défense Nationale et la revue Moyen-Orient,  écrivant sur le site Atlantico, « c’est un véritable ‘coup de pouce’ à Benyamin Netanyahou, et ce, à moins de trois semaines des élections législatives en Israël. Ensuite, il ne faut pas perdre de vue que Donald Trump est lui aussi en perpétuelle campagne électorale. Son point de mire est bien sûr sa réélection ».

Trump 2020

Pour se faire ré-élire, Trump doit avant tout convaincre les méga-donateurs qui dominent les élections américaines depuis 2010 et galvaniser la vaste palette de sensibilités définissant chaque strate de l’électorat américain.

Au métallo de la « ceinture de la rouille » ou au cultivateur de la « ceinture agricole », Trump promettra de gagner le bras de fer avec la Chine afin de relocaliser les emplois industriels aux Etats-Unis. Reste alors à convaincre les méga-donateurs et les évangélistes de la « la ceinture de la Bible ».

Ces derniers représentent environ 100 millions de personnes, c’est-à-dire un Américain sur trois. S’ils désapprouvent généralement la moralité personnelle de Trump, un homme trois fois divorcé, 81 % d’entre eux ont voté Trump pour son opposition à l’avortement.

Précisons que sur ces 100 millions d’évangélistes, environ un tiers, c’est-à-dire 30 millions, se disent « sionistes chrétiens ». En nombre, c’est donc six fois plus que les cinq millions de juifs américains, représentés par des organisations comme l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), le plus puissant et le plus influent des lobbies israéliens aux Etats-Unis… Ainsi, lorsqu’on parle du « lobby israélien » américain, c’est surtout des évangélistes chrétiens dont on parle !

Trump, qui ne comprend pas grande chose à la Bible, pour arriver au pouvoir, a dû s’allier à ce courant devenu incontournable. Rien que pour s’imposer au Parti républicain, Trump a dû prendre comme candidat à la vice-présidence Mike Pence, un ex-catholique passé à l’évangélisme chrétien fondamentaliste. Plus récemment, Trump a fini par nommer Mike Pompéo, un autre évangéliste confirmé. Et la secrétaire de presse de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, la fille du pasteur Mike Huckabee, a clamé que « Dieu voulait que Dieu devienne Président »

Le phénomène et les dangers qui en découlent ont été analysés, notamment par Jean-Pierre Filiu, professeur des universités en histoire du Moyen-Orient contemporain à Sciences Po (Paris), qui,  dans un article intitulé Les « fous de Dieu » de Trump, confirme que « deux fondamentalistes chrétiens détiennent aujourd’hui la vice-présidence des Etats-Unis (Mike Pence) et la direction des Affaires étrangères (Mike Pompeo) ».

Julian Borger, le correspondant du quotidien britannique The Guardian à Washington, dans son  article du 11 janvier 2019, s’inquiète lui aussi de « mainmise » des évangélistes sur l’Administration Trump et du fait que Trump « dépend d’eux pour sa survie politique ».

Folies prophétiques

Mal connu en France et en Europe, précisons tout de suite que ces « sionistes chrétiens » sont à mille lieux du sionisme historique, laïc et quasi-socialiste, des pères fondateurs de l’Etat hébreu.

Le « sionisme chrétien » est le nom donné à un courant du christianisme évangélique pour lequel la création de l’État d’Israël en 1948 est en accord avec les prophéties bibliques et prépare le retour de Jésus comme Christ en gloire de l’Apocalypse. Cette croyance se distingue du soutien apporté par d’autres chrétiens à Israël et au sionisme pour des raisons autres que religieuses. Par sa lecture fondamentaliste de la Bible, elle se distingue également du caractère « non religieux » du sionisme.

Comme le rappelle Morgan Strong, ancien professeur d’histoire du Moyen-Orient et conseiller sur les questions relatives à cette région pour le programme « Sixty Minutes » de CBS News, dans  un article repris sur le site de l’Union des juifs français pour la paix (UJFP) :

Traditionnellement, la renaissance de l’Israël biblique fait partie des croyances fondamentales de l’évangélisme. De nombreux évangéliques croient que la reconstitution de ce royaume entièrement fictif – avec en son cœur Jérusalem – suscitera le retour du Messie, Jésus-Christ, et leur propre ascension au paradis.

Mais pour cela, la terre historique de l’ancien Israël devra être purgée des hérétiques, notamment des musulmans qui l’ont envahie. Ceci ne se fera pas pacifiquement. Comme l’indique le terme d’Armageddon, le retour de Jésus sera précédé d’une série d’évènements catastrophiques, encore imprévisibles. Israël sera détruit pendant l’Apocalypse. Ceux des Juifs que ne regardent pas Jésus comme le Messie seront détruits comme les autres. En clair, avec des amis pareils, point besoin d’ennemis !

Pour étoffer leur délire prophétique, les évangélistes font feu de tout bois, comme le montre cette vision proprement apocalyptique du pasteur évangélique américain  Ronald Weinland :

L’année 2008 fut le début d’une secousse mondiale dans l’instabilité économique de ce monde. Le remède de cette crise est maintenant en train de s’écrouler. Nous sommes littéralement arrivés au point où une implosion énorme du marché boursier, des marchandises, du secteur bancaire et des devises, va nous plonger dans un total écroulement économique mondiale. Cet imminent écroulement économique va pousser les nations dans la IIIe Guerre Mondiale. Une énorme destruction thermonucléaire va devenir une réalité ! Au fil du temps, Dieu a envoyé un grand nombre de prophètes à plusieurs nations, mais il n’est arrivé qu’une seule fois, qu’une nation a tenu compte et a écouté, en conséquence de quoi, ce peuple fut épargné d’une destruction totale. Pour la dernière fois – dans cette fin-des-temps prophétique – Dieu envoie Son message d’avertissement aux nations, de ce qui est sur le point de leur tomber dessus. Ces événements de fin-des-temps ne sont pas la fin de l’humanité, mais ils mettront une fin au règne-autonome de l’homme. Si Dieu n’intervenait pas pour arrêter cette grande guerre nucléaire, l’humanité s’anéantirait – c’est ce que dit Dieu Tout-Puissant ! Dieu déclare qu’Il interviendra quand les nations auront détruit un tiers de toute vie. …Et ce ne sera pas encore la fin !

Reconstruire le temple de Salomon

Reconstitution 3 D du Temple de Salomon.

Ainsi, pour hâter la seconde venue du Christ, fondamentalistes juifs et chrétiens s’accordent sur le fait qu’il faut reconstruire le Temple de Salomon, tâche à laquelle s’est dévouée une secte d’illuminés juifs d’extrême droite, les « fous du Temple ». La construction du Temple sera un signe clair de l’accomplissement des prophéties de la fin des temps.

Historiquement, c’est sous le règne de Salomon (10 siècles av. JC), fils du roi David, que le premier temple aurait vu le jour à Jérusalem. Il sera détruit par l’armée babylonienne vers 587-586 av. JC. Le peuple juif fut alors déporté à Babylone par le roi de Babylone, Nabuchodonosor.

Suite à l’invasion de Babylone par les Perses, les juifs retournent à Jérusalem. Commence alors la construction du Second Temple durant l’époque perse sous Zorobabel. Il est finalement consacré après près de vingt ans de travaux en 516 av. J.-C. puis restauré et agrandi sous Hérode Ier le Grand, à partir de 20 av. J.C..

En raison de l’expansion massive du lieu de culte par Hérode, il est quelquefois appelé Temple d’Hérode. Durant toute la période jusqu’à sa destruction, le Second Temple devient le centre culturel et spirituel du judaïsme et le lieu des sacrifices rituels, les korbanot.

Enfin, suite à une révolte juive, ce second Temple sera détruit en l’an 70 par l’armée romaine, menée par Titus. Le « mur des lamentations » ne serait qu’un vestige du mur occidental de l’édifice.

Centre historique de Jérusalem
En bas, le mur des lamentations. Sur le plateau, le dôme du rocher et l’esplanade des mosquées.

Aujourd’hui, « l’esplanade des Mosquées » occupe la majeure partie du mont du Temple avec deux monuments majeurs de l’islam : la mosquée al-Aqsa et le dôme du Rocher. Le mont du Temple forme le premier lieu saint du judaïsme tandis que l’esplanade des Mosquées est le troisième lieu saint de l’islam sunnite, après La Mecque et Médine.

Or, les « fous du temple » ne cachent pas leur souhait de voir un jour les mosquées exploser, une crainte majeure de tous les services de sécurité israéliens et mondiaux.

Agenda politique

Si cela vous semble surréaliste que de telles croyances puissent influencer la scène politique mondiale, la réalité est tout autre.

Car le sionisme chrétien s’est progressivement développé aux États-Unis, où il est devenu une composante de la droite évangélique et bénéficie de la bienveillance du mouvement néoconservateur.

C’est Menahem Begin, le Premier ministre israélien entre 1977 à 1983, qui encouragea les croyances des sionistes chrétiens. Il cultiva ses liens avec un certain nombre de dirigeants évangéliques fondamentalistes américains comme Jerry Falwell, David Allen Lewis, Hal Lindsey, Pat Robertson ou encore Billy Graham.

En 2017, un peu plus de 28 000 juifs ont émigré en Israël. Ils ont fait leur alya, mot qui signifie « montée » en hébreu. D’après les chiffres publiés par l’agence de presse américaine Associated Press, au moins 8 500 d’entre eux ont bénéficié de fonds provenant d’organismes chrétiens et plus spécifiquement évangéliques.

Selon Etienne Morin,  le correspondant de Radio France à Jérusalem, en Israël, « il existe quatre organisations évangélistes principales. Leur surface financière est très importante. Le fondateur du musée des amis de sion à Jérusalem, Licke Evans, qui a financé pendant des mois des campagnes d’affichage à la gloire de Donald Trump. Keren Layedidout gère, elle, un fonds de 140 millions de dollars pour des actions sociales, d’immigration et de sécurité. C’est l’organisation du rabbin Yechiel Eckstien. Il est juif. Financé par les dons évangéliques. Il reconnaît que Trump et les chrétiens ont sensiblement fait avancer l’agenda Israélien : ’Il faut reconnaître que le président Trump n’a pas été guidé et poussé par les juifs ou par Israël, il a été poussé par les chrétiens’. »

Le pasteur John Hagee et Donald Trump

Aux Etats-Unis, depuis 1981, le pasteur John Hagee, à la tête de l’église évangélique Cornerstone de San Antonio au Texas mais avec un auditoire internet de 90 millions de personnes, organise chaque année dans son église une « Nuit pour honorer Israël », sorte de soirée de gala au cours de laquelle il célèbre la nation israélienne et les liens unissant juifs et chrétiens.

En 2006, John Hagee fonda la Christians United for Israel (CUFI), la plus grande organisation américaine des « sionistes chrétiens ». Depuis plus de vingt ans, ce « chrétien » appelle à  une frappe préventive contre l’Iran.

Avec le roi des casinos américains, le milliardaire Sheldon Adelman, un des plus gros donateurs de Trump, c’est le pasteur « sioniste chrétien » John Hagee qui a exigé, et obtenu, de Donald Trump :

  • De sortir de l’accord nucléaire avec l’Iran ;
  • De transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem ;
  • D’accorder la souveraineté israélienne sur le Golan, ce qui se fera sans doute ce lundi 25 mars.

Deux leaders des communautés évangéliques et supporteurs actifs du président Trump durant la dernière élection, Robert Jeffres et John Hagee, ont été invités par l’ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, à prononcer les discours d’ouverture et de fermeture lors de la cérémonie d’inauguration de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem, en mai 2018. Le Guatemala et le Paraguay, deux pays dirigés par des Présidents évangéliques, ont suivi l’exemple américain immédiatement après et transféré à leur tour leurs ambassades.

L’ambassadeur Friedman a déclaré dans une entrevue au New York Times que les « évangélistes chrétiens sont des supporteurs d’Israël plus passionnés que beaucoup de juifs ». Dans la même entrevue, faisant écho aux commentaires de l’ambassadeur américain, l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Ron Dermer, a déclaré, contrairement à la doxa, que « les chrétiens pieux formaient la colonne vertébrale du soutien américain à Israël », ajoutant qu’« ils pourraient former un solide quart de la population et représenter peut-être 10, 15, 20 fois la population juive américaine ».

L’ambassadeur a insisté sur le fait que le gouvernement israélien était « déterminé à maintenir un soutien large et bipartisan, y compris le soutien des juifs américains ». Il a admis cependant qu’« il y a un déplacement du soutien américain à Israël », sous-entendant qu’il était passé des juifs et des démocrates vers les évangélistes et les républicains.

Rappelons que la communauté juive américaine représente la plus importante diaspora juive, soit 6 millions sur les 14 millions dans le monde.

Pour sa part,  Morgan Strong a bien raison de déplorer qu’un des « plus proches conseillers de Trump, le pasteur évangélique Robert Jeffress, ait invoqué la bénédiction divine lors de la cérémonie d’inauguration – geste clairement anticonstitutionnel : il s’agissait d’un événement laïc, proscrivant donc toute cérémonie religieuse. Jeffress est un pasteur très insolite. Il a taxé les juifs, les musulmans, les hindous et les mormons d’hérétiques. Il a accusé l’Église catholique d’être un instrument de Satan. Lors de l’élection présidentielle, il a prédit que les partisans d’Hillary Clinton iraient brûler en enfer. Bref, c’est un psychotique. »

Brésil et Guetemala

Jaïr Bolsonaro, le nouveau président de la République du Brésil, a lui aussi été élu grâce soutien des puissants lobbies des évangélistes, de l’agrobusiness et des armes, dit « BBB » (bible, bœuf, balle). Baptisé en 2016 lors d’un voyage en Terre Sainte, il a alors clairement affiché sa foi évangélique.

Sans surprise, son conseiller est le pape du populisme, l’ex-conseiller de Trump, Steve Bannon avec qui il a dîné avant de s’entretenir avec le président Trump et se rendre à Langley au siège de la CIA lors de sa visite récente aux Etats-Unis.

Avant son élection, les principales Eglises s’étaient ralliées une à une à ce réactionnaire, nostalgique de la dictature militaire (1964-1985). La plus grande, l’Assemblée de Dieu, a projeté son image sur grand écran pendant un culte. La plus médiatique, l’Eglise universelle du royaume de Dieu (IURD), a mis à son service la puissance de feu de sa chaîne, TV Record, numéro trois de l’audimat.

Réplique du Temple de Salomon, construit par les évangéliques chrétiens au Brésil.

Un autre précédent, a été celui du dictateur guatémaltèque Efrain Rios Montt, condamné en 2013 par la juge Jazmín Barrios à 50 années de prison ferme pour génocide contre des peuplades indiennes de son propre pays et 30 ans ferme pour crimes contre l’humanité.

En 1978, Ríos Montt avait abjuré le catholicisme et pour devenir pasteur (ministre du culte) de l’église évangéliste El Verbo, secte protestante affiliée au Gospel Outreach, Église évangélique établie en Californie et proche de l’ultra-conservateur américain Pat Robertson. Dès lors, Jerry Falwell et Pat Robertson deviennent ses amis personnels.

En 1982, Rioss Montt prend le pouvoir grâce à un coup d’Etat appuyé par la CIA. Lors de sa courte présence au pouvoir, Ríos Montt met en place les Patrullas de Autodefensa Civil (PAC, ou Patrouilles d’autodéfense civiles), miliciens recrutés de force par l’armée et ayant comme objectif d’éradiquer la guérilla, tandis que l’unité de contre-insurrection, les Kaibiles, fait preuve d’une cruauté extrême.

Ainsi, 440 villages sont complètement rasés (massacre de Dos Erres de décembre 1982, etc.), près de 10 000 Indiens massacrés ou jetés par hélicoptère dans l’océan Pacifique. La Commission pour l’éclaircissement historique recensera, en 1999, que l’ultra-majorité des crimes commis (93 %) lors de la guerre civile ont été commis par l’État (paramilitaires inclus) et qu’une très grande partie de ceux-ci ont été commis sous la dictature de Ríos Montt.

L’action de son régime a été violemment défendu par Elliot Abrams, à l’époque en charge de l’Amérique centrale pour l’Administration Reagan et récemment nommé par Pompeo pour s’occuper de Maduro au Venezuela.

Conclusion

Maintenant que l’enquête du procureur Robert Mueller a conclu qu’il n’y a pas eu de collusion avec la Russie de Poutine, Trump, espérons-le dispose d’une petite marge de liberté.

En principe, il pourrait, bien que cela s’annonce très difficile, se dégager de l’emprise des grandes familles donatrices (Mercer, Koch, Adelman), qui ont aussi bien financé sa campagne que celle des néo-conservateurs (Pence, Bolton, Pompeo, etc).

Ce n’est que dans ces conditions que les Etats-Unis pourront conclure des accords de paix avec la Russie ou participer au grand projet chinois de la  Nouvelle Route de la Soie.

source: solidariteetprogres.fr

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