Gérald Darmanin a annoncé que des opérations de police étaient menées ce 19 octobre contre des dizaines d'individus après l'assassinat de Samuel Paty. Cinquante-et-une associations recevront une visite des services de l'Etat.
Des opérations de police sont menées depuis le matin du 19 octobre, et se poursuivront dans les prochains jours contre «des dizaines d'individus» de la mouvance islamiste, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au micro d' Europe 1.
Ces opérations, décidées à la suite du Conseil de défense tenu le 18 octobre, ne ciblent pas des individus «en lien forcément avec l'enquête» sur l'assassinat de l'enseignant Samuel Paty mais visent à faire passer un message : «Pas une minute de répit pour les ennemis de la République.», a déclaré Gérald Darmanin.
Depuis l'assassinat le 16 octobre du professeur de Conflans Saint-Honorine (Yvelines), «plus de 80 requêtes ont été ouvertes pour la haine en ligne, pour ceux qui de façon apologique expliquaient d'une manière ou d'une autre que ce professeur l'avait bien cherché», a précisé le ministre. «51 structures associatives verront toute la semaine un certain nombre de visites des services de l'Etat et plusieurs d'entre elles, sur ma proposition []... se verront dissoudre en Conseil des ministres», a annoncé Gérald Darmanin.
Dissolution de plusieurs associations
Le ministre a déclaré souhaiter la dissolution de plusieurs associations dont le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), selon lui «manifestement impliqué» et dont «un certain nombre d'éléments nous permettent de penser que c'est un ennemi de la République». D'autant plus que l'organisation «touche des aides d'Etat, des déductions fiscales et dénonce l'islamophobie d'Etat». Il a également cité l'ONG Baraka City, dont le président Driss Yemmou a été placé le 15 octobre sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une enquête pour harcèlement sur les réseaux sociaux.
L'association, dont le compte Facebook est suivi par plus de 715 000 personnes, suscite un fort engouement chez beaucoup de jeunes mais aussi la suspicion pour ses prises de positions parfois radicales.
Le ministre a par ailleurs affirmé que le père d'une collégienne de Conflans Saint-Honorine et le militant islamiste radical Abdelhakim Sefrioui «ont manifestement lancé une fatwa» contre le professeur Samuel Paty pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.
Les deux hommes font partie des onze personnes gardées à vue dans l'enquête sur cet attentat perpétré le 16 octobre par un Russe tchétchène de 18 ans.
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