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Le président français Emmanuel Macron accueille le président nigérian Bola Tinubu à l'Élysée, le 28 novembre 2024.
Après que Donald Trump a accusé le Nigeria de ne pas protéger ses chrétiens et s'est présenté comme leur défenseur mondial, Emmanuel Macron a soudain annoncé un renforcement du partenariat sécuritaire avec Abuja, donnant ainsi une nouvelle visibilité à un dossier jusque-là relégué au second plan.
En affirmant que le christianisme au Nigeria faisait face à une « menace existentielle » et en accusant implicitement les autorités nigérianes de ne pas protéger les chrétiens contre les attaques terroristes, Donald Trump a relancé avec fracas le débat international autour de ce pays. Le président américain soutient que les États-Unis sont « prêts, désireux et capables » de défendre les populations chrétiennes « partout dans le monde ». Malgré les démentis d'Abuja, il maintient fermement cette position.
Et c'est précisément à ce moment-là que Paris découvre soudain un intérêt renouvelé pour le Nigeria. Jusqu'ici, la France entretenait avec Abuja un rapport prudent, souvent secondaire - le pays n'étant ni francophone ni au cœur des priorités diplomatiques françaises. Mais après la sortie de Donald Trump, Emmanuel Macron a annoncé vouloir « renforcer l'action de partenariat » face aux défis sécuritaires nigérians, évoquant notamment la menace terroriste dans le nord du pays.
Le parallèle prête presque à sourire : tandis que Trump agite le spectre d'un abandon des chrétiens, la France s'empresse de rappeler qu'elle reste disponible et volontaire pour « épauler » le Nigeria face à l'insécurité croissante, comme si l'initiative américaine avait soudain remis Abuja au cœur de la politique étrangère française. Emmanuel Macron précise agir « à la demande » du président nigérian Bola Tinubu, mais la synchronie entre les déclarations américaines et l'empressement français ne passe pas inaperçue.
Il faut dire que le Nigeria traverse une période de violences aiguës : enlèvements de masse, recrudescence d'attaques dans des zones rurales, état d'urgence décrété par le président Tinubu, recrutement accéléré de forces de sécurité. Ces tensions, pourtant présentes depuis des années, n'avaient jusque-là suscité qu'un engagement discret de Paris. Or, c'est au moment même où Donald Trump dramatise la situation que la France affiche une mobilisation renforcée.