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Marwan Barghouti, figure politique palestinienne, détenu par Israël depuis 2004.
Israël refuse de libérer Marwan Barghouti, figure dissidente du Fatah et opposant à Mahmoud Abbas, emprisonné depuis 2004 dans les prisons israéliennes. Il est considéré comme un homme de consensus pouvant unir la rue palestinienne entre l'Autorité palestinienne et le Hamas.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux a choqué l'opinion mondiale : Itamar Ben-Gvir, ministre israélien ultranationaliste de la Sécurité nationale, menaçant avec arrogance un prisonnier palestinien affaibli, identifié comme Marwan Barghouti, après plus de 20 ans de détention.
🚨 NEW: Israeli minister Itamar Ben Gvir filmed threatening Marwan Barghouti, the most prominent Palestinian prisoner, during a prison visit.
"Whoever murders our children... we will obliterate them."📹 First time Barghouti seen publicly in years - frail, gaunt, unrecognisable.... pic.twitter.com/CbkOO25pak
- Khaled Shalaby (@KShalabyNews) August 14, 2025
Cette scène, qualifiée d'« atteinte à la dignité » par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, survient alors que Barghouti, transféré et isolé depuis le 7 octobre 2023, reste une figure centrale des négociations pour un cessez-le-feu. Le Hamas exige sa libération en échange des otages israéliens, une demande rejetée par Israël, malgré son statut de symbole palestinien. Il est en effet surnommé le « Mandela palestinien ».
Une figure consensuelle palestinienne
Condamné en 2004 à cinq peines à perpétuité pour son rôle présumé dans des attentats durant la seconde intifada, Barghouti, ex-secrétaire général du Fateh en Cisjordanie, clame son innocence et dénonce une justice illégitime. Populaire pour sa résistance aux deux intifadas et son rejet de la coordination sécuritaire avec Israël, il s'oppose à Mahmoud Abbas, critiqué pour corruption et inaction.
Son incarcération renforce son aura auprès de la rue palestinienne, et des sondages le placent en favori pour une élection présidentielle. En 2021, il a soutenu une liste dissidente du Fateh, défiant Mahmoud Abbas.
Pour Israël, Barghouti incarne une menace. S'il est accusé d'avoir fondé les Brigades des martyrs d'al-Aqsa, son charisme pourrait unifier un mouvement palestinien divisé, y compris des partisans du Hamas, avec qui il a signé la « Lettre des prisonniers » en 2006.
Les analystes doutent de son rôle dans une gouvernance post-guerre à Gaza, vu par Israël comme un obstacle à la stabilité, et il est exclu du comité technocratique du plan Trump. Sa libération, bien que réclamée, reste bloquée, un fait qui souligne les tensions entre justice, politique et diplomatie dans ce conflit.