© AHMAD AL-RUBAYE / AFP
Ali Bagheri et son homologue Fouad Hussein à Bagdad le 13 juin 2024.
En tournée en Irak, le chef de la diplomatie iranienne par intérim Ali Bagheri a passé en revue avec son homologue Fouad Hussein la situation régionale. «Si le sud du Liban est attaqué, cela affectera toute la région. L'expansion de la guerre est un danger, non seulement pour le Liban mais pour toute la région», a averti Ali Bagheri lors d'un point presse le 13 juin.
Les deux ministres ont évoqué les «signaux dangereux» faisant planer la menace «d'une possible attaque sur le sud du Liban, et l'expansion de la guerre au Liban». En effet, Benjamin Netanyahou, le président israélien et des dirigeants de Tsahal ont récemment menacé d'intervenir au Liban pour chasser le Hezbollah de la frontière.
Le Premier ministre israélien a averti le Liban le 5 juin, se disant «prêt» pour une opération «très intense» à la frontière.
L'Iran tire à boulets rouges sur Washington
Bagdad et Téhéran sont également alignés sur l'importance d'un cessez-le-feu sur le front de Gaza. Ali Bagheri a pour sa part exhorté la communauté internationale à «mettre fin le plus rapidement possible et sans préconditions» aux «crimes de guerre» et au «génocide» dans la bande de Gaza, rapporte le média iranien Irna.
«Tous les pays de la région sont en interaction et solidaires pour construire ensemble une région sûre et stable, et ce sont les sionistes qui ont montré qu'ils sont la principale cause de tension et d'instabilité dans la région», a par ailleurs insisté le chef de la diplomatie iranienne par intérim, en référence au récent réchauffement des relations avec les pays du Golfe notamment.
Il a également pointé du doigt la dualité du positionnement des États-Unis. «Si les Américains étaient déterminés dans leurs initiatives politiques à mettre fin à la guerre et à l'effusion de sang à Gaza, ils devraient cesser d'aider les sionistes» par le biais de l'aide militaire, a-t-il ainsi déclaré. Et d'ajouter : «Les Américains ne peuvent pas, d'une part, donner les armes les plus avancées aux sionistes et, d'autre part, vouloir prendre l'initiative politique, avec un visage pacifique.»
Depuis le début du conflit à Gaza, l'Iran soutient les différents groupes armés contre Israël, à l'instar du Hamas, du Jihad islamique dans l'enclave palestinienne, du Hezbollah au Liban, des milices irakiennes et des Houthis au Yémen. Téhéran a constitué un «axe» de la résistance, opposé aux intérêts américains et israéliens au Moyen-Orient.