Le préfet des Pays de la Loire et de Loire-Atlantique a annoncé le 29 juillet saisir la justice après des montages parodiques diffusés par « 𝕏 Nantes révoltée», qui se définit comme un «média autonome engagé» et dispose de comptes Facebook et Twitter suivis par des dizaines de milliers d'internautes. En cause, le détournement d'une campagne de recrutement du ministère de l'Intérieur, qui utilise une partie du slogan ministériel «le plus beau des métiers».
Parodiant cette campagne, «Nantes révoltée» a diffusé des affiches avec des photos de policiers en action, avec des slogans détournés : «Mutiler, le plus beau des métiers». Le même détournement a été utilisé avec les verbes : gazer, tabasser, humilier, traquer, surveiller, soumettre, gazer ou encore terroriser. A l'origine, la campagne de recrutement avait comme slogan : «Protéger, le plus des métiers.»
«Ces clichés sortis de leur contexte sont inacceptables et jettent l'opprobre sur les forces de sécurité intérieure mobilisées jour et nuit, tous les jours de l'année pour assurer la sécurité de tous», s'est indigné le préfet dans son communiqué.
Ces clichés sortis de leur contexte sont inacceptables et jettent l'opprobre sur les forces de sécurité intérieure mobilisées jour et nuit, tous les jours de l'année pour assurer la sécurité de tous
La veille, tout aussi outré, le syndicat Alliance fustigeait cette parodie de campagne, exigeant que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin fasse retirer ces publications et poursuive en justice leurs auteurs.
Comme l'explique Ouest-France, le parquet va maintenant devoir décider s'il y aura ou non poursuite judiciaire, en étudiant la dénonciation du préfet et en décidant s'il y a une infraction pénale ou non.
Du côté de «Nantes Révoltée», on estime qu'il n'y a pas d'infraction. Dans 𝕏 un tweet, le média ainsi écrit : «A priori, le fait de "discréditer" une institution n'est pas puni par la loi, sauf dans les dictatures et les régimes policiers. Le fait qu'un préfet publie un tel communiqué montre la soumission absolue du sommet de l'Etat français aux syndicats policiers d'extrême droite.»
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