© BOUREIMA HAMA Source: AFP
Nicolas Maes, PDG d'Orano, signe un accord sur l'exploitation de l'uranium avec la ministre nigérienne des Mines Hadiza Ousseini, à Niamey le 4 mai 2023 (photo d'illustration).
Niamey a mis à exécution son ultimatum. Le 20 juin, le groupe Orano (ex-Areva) a annoncé le retrait de son permis d'exploitation du gisement d'uranium d'Imouraren. Situé au nord d'Agadez, dans le nord du Niger, il est considéré comme l'un des plus grands gisements d'uranium au monde avec ses réserves estimées à 200 000 tonnes.
«Orano prend acte de la décision des autorités du Niger de retirer à sa filiale Imouraren SA son permis d'exploiter le gisement, et ce malgré la reprise des activités sur site conformément aux attentes qu'elles avaient exprimées», a écrit le groupe dans un communiqué publié sur son site.
Dans une note datée du 11 juin, notamment cité par le site Mondafrique, le ministère nigérien des Mines a rappelé à Orano que son permis d'exploitation d'Imouraren lui serait retiré et remis «au domaine public» conformément à la loi, si des «travaux d'exploitation» n'avaient pas débuté dans un «délai de trois mois», à compter du 19 mars.
Dans cette même note, le ministère rappelait qu'Orano avait reçu une première mise en demeure pour reprendre des travaux, dès février 2022, soit bien avait le coup d'État du 26 juillet 2023 décrié par la France. Paris prônant une ligne ferme vis-à-vis des putschistes, les relations bilatérales entre les deux pays se sont rapidement dégradées au point de devenir exécrables.
Un gisement resté inexploité depuis quinze ans
Si Orano avait obtenu le permis d'exploitation en 2009, celle-ci n'avait pas débuté en raison de l'effondrement des cours de l'uranium en 2011 à la suite de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Ces dernières années, d'autres entreprises, venues des États-Unis, d'Italie du Royaume-Uni, de Chine, d'Inde ou encore de Russie, ont obtenu au Niger des permis de prospection des mines d'uranium.
Également présente dans le nord du Niger, la Société des mines d'Azelik (Somina), majoritairement détenue par des Chinois, qui avait également suspendu ses activités en 2014 en raison des cours du minerai, va reprendre ses activités d'exploitation de l'uranium, avait annoncé mi-mai la télévision publique nigérienne.
Si le Niger fournit moins de 5% de la production mondiale d'uranium naturel, loin derrière le Kazakhstan (45%), le pays africain se hisse sur la deuxième marche du podium s'agissant des Européens, auxquels il a fourni en 2022 environ un quart de l'uranium naturel utilisé dans les réacteurs du Vieux Contient.